Pérégrinations en Monde Inconnu 12 : Là où on découvre quelqu’un

Auteur : SamiHuunter
Check : Soreyawari


What is up mes bitchies ?
En vrai, je suis en PLS là, avec des syncitiotrophoblastes qui accélère mon apoptose… Je suis sur le point de devenir leur bouffe… help…
Voici le chap 12 de PeMI, porté corrigé avec amour par la belle, l’envoutante, la sulfureuse : Wari
La moitié du chap 13 est déjà faites, ainsi que le prologue et le chap 1 d’une autre novel.
Le chap 13 sera posté dans deux mois (oui, c’est long, mais j’ai pas le choix là) et la nouvelle novel le mois prochain o/
Sur ce, mes agneaux, je vous souhaite une bonne lecture, et à dans longtemps ! :hap:


Un silence pesant s’était installé dans la hutte où les adolescents étaient rassemblés.

À l’exception de Tom qui était plongé dans ses pensées, roulé dans une fourrure, les autres affichaient des mines graves.

Jack était occupé à nouer un bout de tissu sur l’épaule d’Anthon afin de contenir le saignement. Un petit gémissement de douleur s’échappa des lèvres du géant quand son camarade serra le bandage de fortune.

– J’ai du mal à croire qu’ils les aient tués comme ça…

Ce devait être la centième fois que Margaux répétait le même commentaire, et à en voir sa tête ainsi que celle d’Eva, la scène à laquelle elles avaient assisté les avait toutes deux grandement choquées.

Parce qu’elle avait participé au combat, Margaux était persuadée que c’était de sa faute si les assaillants étaient morts. Elle avait beau se répéter qu’ils avaient attaqué en premier et qu’ils ne récoltaient que ce qu’ils semaient, la désagréable impression d’avoir leur sang sur ses mains demeurait.

Les adolescents avaient déjà assisté au trépas de deux de leurs camarades, cependant la mort de ces trois inconnus les avait bien plus bouleversés. L’arrière-goût de meurtre qui flottait dans leurs bouches et qu’ils ne parvenaient pas à ignorer, qu’importent les excuses qu’ils essayaient de se trouver, leur faisait prendre conscience de la violence de ce monde.

Triturant une mèche de ses cheveux, Margaux se ressassait la scène en boucle dans sa tête, mordillant sa lèvre dès qu’elle revoyait les gobelins planter leurs épées dans le corps inanimé des trois hommes.

Parce qu’elle ne supportait plus l’ambiance dans la hutte, elle se leva brusquement, faisant sursauter Eva à côté d’elle.

À part Tom, toujours dans ses pensées, ses camarades levèrent la tête et la dévisagèrent.

En voyant tous ces regards la fixer, Margaux se mit à trembler, certaine que c’était du dégoût qui se reflétait dans leurs pupilles.

Elle ouvrit la bouche et la referma sans qu’aucun son ne soit émis un certain nombre de fois avant de parvenir à bégayer :

– Je… J’ai… j’ai besoin d’air…

Après quoi elle se précipita à l’extérieur. Elle entendit une voix l’appeler, mais elle l’ignora et se mit à courir en direction de la forêt.

Une fois sous le couvert des arbres, elle ralentit l’allure.

Elle ne voulait pas subir le jugement de ses camarades, car dans son état de choc, elle essayait de tout prendre sur elle. S’isoler était selon elle la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour ses compagnons, afin qu’ils n’aient pas à supporter sa présence.

Caressant l’écorce d’un arbre, Margaux s’adossa contre son tronc et glissa au sol. Elle se remémora la vie qu’elle avait dans son monde et se mit à pleurer.

L’amour inconditionnel que ses parents lui avaient offert et qui avait bercé son enfance avait fait d’elle une jeune fille pleine de confiance en soi et de joie de vivre. Elle adorait passer son temps avec ses parents, l’un militaire et l’autre policier.

Elle était entrée au collège et s’était immédiatement liée d’amitié avec Mathilde, puis avec Elias quelques temps plus tard. Ces années étaient emplies de bon souvenirs, et pourtant, aucun de ceux-ci ne parvenait à chasser ce sentiment de culpabilité qui la hantait.

Margaux matérialisa une arme dans sa main -un pistolet semblable à celui de son père- et l’observa longuement en se rappelant ses parents. Que diraient-ils s’ils savaient que leur fille était responsable de la mort de trois personnes ? Parce que dans son état misérable, ses pensées n’étaient plus cohérentes, elle ne put s’empêcher d’imaginer ses parents la rejeter violemment, et cette image engendrée par son esprit accentua sa dépression.

Son expression se modifia et elle agrippa résolument la poignée de son arme, puis, entre deux sanglots qui secouaient encore sa poitrine, elle murmura tout bas :

– Papa… Maman, pardonnez-moi…

Pointant le canon de son arme contre sa tempe, elle s’apprêtait à presser la gâchette quand un bruissement de feuille s’éleva d’un buisson non loin de là. La surprise de Margaux fut telle que son cœur fit un bond dans sa poitrine et son dos se couvrit d’une sueur froide.

C’était comme si cette distraction sonore venait de rompre le charme qui l’avait plongée dans une gangue d’émotions négatives. Ses pensées s’éclaircirent immédiatement et elle dirigea son arme vers la source du bruit. Quelques instants plus tard, une petite silhouette familière apparut.

– Oh mon dieu Bulgulglu, me fais pas peur comme ça ! J’ai failli avoir une crise cardiaque !

En s’entendant parler, elle prit conscience de la stupidité de ses propos. Elle était prête à se tirer une balle dans la tête à peine quelque secondes plus tôt, et maintenant, elle reprochait au petit girothani de l’avoir surprise.

Elle abaissa son arme et expira longuement. Elle se rendait compte qu’elle avait été à deux doigts de commettre une énorme bêtise. Non seulement elle avait failli abandonner ses parents, peu importe si elle n’était pas avec eux pour le moment, mais aussi ses compagnons qui comptaient sur elle.

Bulgulglu s’approcha d’elle. Il la dévisagea et notant son air triste et son visage trempé par les larmes, il se mit sur la pointe des pieds et lui caressa la tête dans une piètre tentative de la consoler.

Voyant la petite créature agir, Margaux ne parvint pas à contenir le fou rire qui se déclencha.

Ce n’était pas un rire joyeux, il était plutôt nerveux et à moitié forcé, mais à mesure qu’elle riait, elle se sentait de plus en plus légère, c’était comme si toutes ses émotions négatives s’échappaient à travers ce rire. Il continua et résonna à travers les arbres pendant plusieurs minutes avant que la forêt ne soit à nouveau plongée dans le silence.

Libérée des émotions qui la tourmentaient, Margaux se sentait à présent légère.

Elle se tourna enfin vers Bulgulglu qui la regardait avec des yeux ronds et lui sourit en tapotant sa petite tête.

Ce geste le sortit de sa torpeur. Il ouvrit la bouche, et après avoir passé une poignée de secondes à émettre des sons inintelligibles, il parvint à s’exprimer plus clairement :

– Venir, toi venir !

Il répétait les mêmes mots en tiraillant sur la main de Margaux, toujours assise sur le sol humide.

Voyant qu’il voulait la ramener quelque part, elle se releva, épousseta son pantalon et sécha ses larmes avant d’aller à la suite de Bulgulglu qui lui tirait encore la main.

Ils marchèrent à travers les arbres pendant quelques minutes avant que le girothani ne s’arrête. Il se retourna vers la jeune fille et plaqua un doigt sur sa bouche, ce qui étonna Margaux. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il connaisse ce genre de gestuelle, ou plutôt, à cause du physique et de la taille de Bulgulglu, elle était persuadée qu’il n’était pas si intelligent que ça.

L’imitant en hochant la tête pour bien montrer qu’elle avait compris, elle s’enfonça dans les buissons à pas feutrés, suivant la petite silhouette devant elle.

Parce qu’elle était concentrée sur ses pas, essayant d’éviter les ronces qui menaçaient de déchirer ses vêtements, elle faillit entrer en collision avec son guide qui avait stoppé net.

Il s’était arrêté à la lisière d’une clairière.

Contenant son envie de demander une explication, elle se tint coite et s’accroupit à côté de lui. Son regard se porta vers la trouée devant elle.

Parce que de grands buissons épais s’élevaient juste avant la partie dégagée de la clairière, Margaux et son petit compagnon étaient complètement cachés, mais ils pouvaient sans mal observer ce qui se passait de l’autre côté sans être découverts.

Après quelques instants à scruter la clairière à la recherche de la chose que Bulgulglu voulait lui montrer, Margaux voulut détourner la tête pour demander à la petite silhouette immobile au moins un indice, mais quelque chose attira son regard, au pied d’un arbre. Quand elle vit la forme de la chose, Margaux en eut le souffle coupé.

Elle se frotta les yeux pour s’assurer qu’elle n’hallucinait pas, mais en les rouvrant, elle était toujours là.

C’était un humain.

Parce que les vêtements qu’il portait étaient dans les tons verts, il se fondait bien dans le paysage boisé, raison pour laquelle Margaux avait eu du mal à le repérer.

Roulé en boule, il semblait dormir, emmitouflé dans un morceau de tissu couleur terre.

Son visage était indiscernable de là où elle se tenait, mais parce que la jeune Terrienne voyait la partie qu’elle jugea être sa poitrine se lever et s’abaisser, elle en conclut qu’il était vivant.

Margaux était incapable de déterminer quels étaient tous ces sentiments qui se bousculaient en elle, mais elle savait que c’était de la joie et de l’excitation qui relevaient les commissures de ses lèvres en un sourire.

Peut-être que cela semblait un peu léger d’alterner entre des émotions opposées, mais c’est justement parce qu’elle voulait éviter de se rappeler les émotions négatives qui l’avaient grandement secouée qu’elle était si prompte à chercher un moyen de divertir son esprit des images négatives qui subsistaient encore.

Ignorant Bulgulglu qui la fixait, elle écarta les branches devant elle et se fraya un chemin jusqu’à la clairière.

Elle s’arrêta, restant dans l’ombre des arbres qui la dissimulaient encore, et prit une grande inspiration. Il y avait environ une quinzaine de mètres qui la séparaient de la silhouette allongée.

Avançant en essayant de faire le moins de bruit possible, elle arriva bientôt assez proche pour détailler la personne.

Margaux s’aperçut que c’était une jeune femme.

L’inconnue devait avoir dans la vingtaine. Les yeux fermés, elle avait la respiration laborieuse et son front était trempé de sueur.

Toute la fascination que Margaux avait pu ressentir s’envola en un instant, faisant place à de l’inquiétude.

Elle s’accroupit à côté de la femme et souleva lentement le pan de la couverture dans laquelle elle était enroulée, afin de voir si elle était blessée. Au même moment, quelque chose dans sa tête lui hurla de faire attention et instinctivement, elle bondit en arrière.

Relevant la tête, Margaux vit une main dépasser de la couverture, les doigts refermés sur le manche d’une dague. Si elle ne s’était pas éloignée, elle se serait retrouvée logée dans son flanc car la femme l’avait attaquée dans un angle mort.

Les yeux à moitié fermés, il était évident qu’elle peinait à se mouvoir. Elle avait dû faire un effort surhumain rien que pour lever la dague. Le fait qu’elle n’abandonnait pas, malgré la souffrance qui déformait ses traits, était plus qu’admirable.

Pourtant, ce n’était pas de l’admiration que ressentait Margaux, mais plutôt de la peur. Une peur telle qu’elle en tétanisait les muscles de la jeune fille.

Ce n’était pas pour sa personne que Margaux craignait, mais c’était pour la femme qui essayait tant bien que mal de conserver un regard meurtrier malgré son bras qui tremblait.

Parce que la femme l’avait attaquée, l’esprit de Margaux l’avait assimilé à une personne hostile, et dans ce même esprit, un comportement agressif risquait d’amener la personne à se faire tuer par les girothanis, et elle ne savait pas si elle serait capable de supporter une autre scène sanglante, surtout quand c’était elle qui avait trouvé ladite personne.

La vue troublée par les larmes qui menaçaient de couler, la jeune Terrienne s’accroupit et parla à la femme :

– Je vous en prie, laissez-moi vous aider ! Si on ne fait rien vous risquez de vous faire découvrir par des gens qui vont vous faire du mal ! S’il vous plait, baissez votre arme !

Bien qu’elle soit consciente que la blessée ne comprenait pas sa langue, parler était le seul moyen que Margaux avait à sa disposition pour calmer la femme.

Elle parla en ne se coupant que pour reprendre sa respiration, parla encore et encore, et alors qu’elle avait perdu tout espoir de la voir remballer son hostilité, l’inconnue lâcha son arme.

Persuadée que c’était ses supplications qui avaient convaincu la femme, elle attrapa le poignard et le glissa dans sa botte avant de s’approcher, plus déterminée que jamais.

D’un mouvement qu’elle voulait le plus doux possible, elle souleva enfin la couverture pour en apprendre plus sur son état. Quand les rayons lumineux tombèrent sur la partie précédemment cachée, Margaux ne put retenir un haut-le-cœur.

Trois fins morceaux de bois brisés dépassaient de son corps. Deux au niveau de son abdomen et un dans sa jambe. Ses vêtements étaient humides, et Margaux devina que ce n’était pas parce qu’elle avait récemment fait trempette.

Paniquée, l’adolescente n’avait pas la moindre idée de quoi faire pour la sauver. Elle connaissait les gestes de premiers secours qu’il fallait pratiquer, mais dans sa situation, ils n’avaient pas la moindre utilité. Elle regarda le visage de la blessée dans l’espoir d’obtenir des indications sur ce qu’elle devait faire, mais les yeux de la femme étaient fermés et sa respiration était devenue sifflante.

La panique de Margaux empira, mais en plein milieu de la tempête d’émotions qui soufflait dans sa tête, une idée émergea.

« Tom ! Il saura quoi faire ! »

Se retourna dans la direction par laquelle elle était venue, elle cria le nom du petit girothani.

Quelques instants plus tard, Bulgulglu apparut. Il trottina jusqu’à elle, mais se tint le plus loin possible de la femme allongée.

Margaux l’attrapa par les épaules et le regardant droit dans les yeux, elle articula avec soin :

– Bulgulglu, il faut que tu retournes à la maison et que tu dises à Tom et à Anthon de venir ici, d’accord ?

Par souci de compréhension, elle répéta plusieurs fois sa demande en ajoutant des gestes qu’elle voulait explicites.

– Tu m’as comprise ?

Il hocha la tête avec une expression sérieuse et fila dans la forêt.

Se retournant vers la silhouette allongée, elle se mordit la lèvre en blâmant son manque de savoir.

– Je t’en supplie, ne meurs pas !

***

– Allez Ania ! C’est juste un petit détour ! Ça fait un bail qu’on a pas fait de chasse aux globs, tu vas voir on va s’amuser !

La dénommée Ania jeta un regard d’incompréhension autour d’elle avant de le fixer sur l’homme qui venait de lui adresser la parole.

Dans la trentaine, des cheveux bruns coupée en brosse et des traits grossiers. C’est en le reconnaissant qu’Ania comprit qu’elle rêvait.

C’était la discussion qu’elle avait eue avec les membres de son groupe juste avant de lancer un raid sur un petit village de globs.

Ils revenaient d’une longue excursion dans les profondeurs de la forêt, et ils voulaient souffler un peu après cette longue semaine à combattre et se faire traquer par des bêtes mortellement dangereuses. Pour eux, récolter des queues de globs était la chose qui allait leur permettre de décompresser et de gagner quelques pièces.

Hésitante, Ania s’apprêtait à refuser quand un jeune homme svelte s’approcha, tenant des piques sur lesquels de la viande fumante était empalée.

Il avait un visage enfantin qui semblait plaire aux filles. Un sourire étirait ses lèvres en toutes situations, et même si Ania reconnaissait qu’il était plaisant à regarder, elle n’appréciait pas son comportement violent d’enfant gâté.

– Oh ça va Aruth, tu sais très bien qu’Ania n’aime pas chasser les globs, elle les voit comme des êtres intelligents.

Aruth se mit à rire en entendant les propos du nouveau venu, et il ne fallut pas une seconde pour que ce dernier le rejoigne.

Il tendit une brochette au guerrier qui riait toujours et une autre à Ania, son éternel sourire toujours sur les lèvres, mais une lueur mauvaise au fond de ses yeux noirs.

Elle la saisit en silence. La remarque que Mitael venait de faire l’avait vexée, mais elle ne voulait pas le reconnaître.

Peut-être était-elle habituée à voir des aventuriers massacrer des globs, mais ça ne l’empêchait pas d’éprouver une certaine empathie pour ces créatures qui semblaient presque aussi intelligentes que leurs assassins.

Ils commencèrent à manger tandis que Mitael et Aruth se racontaient des anecdotes sanglantes qui dataient de leurs dernières chasses aux globs.

Quand un homme assez âgé apparut et se joignit à eux, la discussion s’axa sur le programme du lendemain. Iven, le magicien de leur groupe, était en faveur de la chasse, ce qui décida les membres. Même si Ania aurait préférait l’éviter, elle n’avait pas d’autres choix que de suivre le groupe.

Cela faisait plusieurs années qu’elle était associée à Aruth et Iven. Tous trois avaient formé un trio assez célèbre : Un guerrier drogué aux combats, un magicien aussi puissant que grincheux et une archère qui ne ratait presque jamais sa cible.

Mitael avait rejoint le groupe quelques mois plus tôt, et même si elle ne l’aimait pas personnellement, elle devait admettre qu’il savait manier à la perfection ses dagues.

Ils s’étaient mis au lit tôt ce soir-là, afin d’être en forme au matin, mais Ania avait eu du mal à s’endormir car un mauvais pressentiment la hantait.

Si seulement elle avait écouté cette petite voix qui lui disait de pas y aller, alors peut-être auraient-ils pu éviter le fiasco qu’ils avaient essuyé.

Alors que tout avait bien commencé, Aruth s’était lancé en avant, laissant derrière lui Iven et Mitael. Parce qu’elle maniait l’arc, Ania resta sous le couvert des arbres, mais des globs la remarquèrent tandis qu’elle couvrait ses compagnons.

Normalement, elle les aurait perçus et s’en serait occupée assez rapidement, mais une vague de magie déferla à travers la forêt, si puissante qu’elle la fit sursauter et perdre sa concentration.

Pendant qu’elle se demandait pourquoi Iven avait lancé un sort si puissant contre de simples globs, une douleur à l’abdomen l’avait ramenée à la réalité.

Avant qu’elle ne puisse réagir, deux autres flèches avaient déjà trouvé leurs chemins jusqu’à son ventre et sa jambe.

En serrant les dents, elle était parvenue à abattre les trois globs qui l’avaient touchée avant de se retourner et de s’enfoncer dans la forêt.

Elle avait pris la fuite parce qu’elle savait que son groupe était capable de pacifier un camp sans son aide et qu’Iven pouvait faire en sorte que ses blessures n’empirent pas jusqu’à ce qu’elle voit un médecin.

Puis, une fois à distance raisonnable, elle s’était cachée sous une couverture qui la dissimulait aux yeux de tous grâce à la matière spéciale qui la constituait, après avoir évidemment activé son cristal d’alerte.

Une fois un peu de magie infusée dans le cristal, les autres morceaux reliés à celui-ci brillaient d’une certaine couleur et augmentaient d’intensité à mesure que l’on s’approchait du morceau chargé, alors elle était certaine que ses compagnons allaient finir par la retrouver.

Cependant, à mesure que les heures passaient et que son sang s’échappait peu à peu de ses plaies, l’inquiétude de ne pas voir ses alliés la trouver s’était muée en angoisse.

Elle avait du mal à imaginer ce qui aurait pu mettre son équipe en danger dans un simple village globs, mais maintenant qu’elle y pensait, peut-être que la puissante vague magique qui l’avait déconcentrée ne provenait pas d’Iven mais d’un ennemi aussi dangereux que les bêtes qui rôdaient dans les profondeurs ténébreuses de la forêt ?

Ce fut une présence qui la força à interrompre les souvenirs qu’elle se remémorait.

Ania n’avait pas vécu une vie d’aventurière pendant aussi longtemps que ses compagnons, mais elle avait souvent croisé des choses si puissantes que la quantité de magie qui émanait naturellement de leurs corps suffisait à la pétrifier de terreur.

Nombreuses étaient les fois où elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux et n’avait eu la vie sauve que grâce à l’un de ses camarades.

Cette fois-ci, c’était une présence semblable aux pires monstres qui lui avait été donné d’apercevoir.

Le genre de monstre qu’il fallait absolument éviter. Si les aventuriers assez malchanceux pour croiser son chemin parvenaient à s’en sortir vivant, ils avaient le devoir de le reporter aux autorités. Souvent, les responsables déclaraient la zone où il avait été aperçu comme zone à dangerosité maximale, et il fallait être soit fou, soit en très grand nombre pour s’y aventurer.

Cela n’expliquait quand même pas à Ania ce que cette chose faisait là. Sans doute s’était-elle égarée dans la partie la moins malsaine de la forêt et qu’elle avait senti le sang de l’aventurière. C’était la seule explication logique.

La chose s’approcha lentement d’Ania qui en profita pour attraper le manche du poignard qu’elle gardait toujours sur elle. Elle le serrait si fort que ses jointures en étaient devenues blanches.

Faisant semblant de dormir, elle attendit que la chose soit à portée pour balancer son bras vers la créature.

Elle savait pertinemment que ça n’allait pas la tuer, mais elle refusait de partir sans au moins essayer de combattre.

Ouvrant les yeux, elle vit une jeune fille qui la dévisageait, le regard empli de terreur.

Tout d’abord, elle crut que son cerveau lui jouait des tours, mais comme l’image de l’adolescente ne disparaissait pas, elle se convainquit que la jeune fille était réelle.

Le monstre avait sans doute pris l’image d’une chose innocente pour lui faire baisser sa garde. Il était impossible que le corps d’un être sain comme une jeune fille puisse contenir autant de magie, alors c’était forcément la ruse d’un monstre.

Alors qu’Ania cherchait dans sa mémoire engourdie quel genre de monstre agissait de la sorte, l’image de la jeune fille se mit à parler.

La langue qu’elle utilisait lui était complètement inconnue, ce qui renforça ses soupçons. Si elle était en état de réfléchir correctement, alors elle se serait rappelé qu’il n’y avait pas de précédent où un monstre s’était mis à parler, mais la fièvre qui la faisait transpirer à grosses gouttes l’empêchait de former des pensées cohérentes.

Ania aurait voulu donner un coup de poignard dans le vent, ou simplement l’agiter devant elle, afin de montrer qu’elle n’avait pas renoncé à vivre, mais son bras était trop lourd pour qu’elle puisse le bouger. Son premier mouvement avait pompé toute la force qu’elle avait conservée jusque là.

Elle se contenta de la fixer en espérant que son regard reflétait ses intentions meurtrières.

Le monstre sous l’apparence d’une jeune fille n’en démordit pas pour autant et continua à parler jusqu’à ce qu’Ania sente un spasme musculaire parcourir son bras, le crispant douloureusement et la forçant à laisser tomber son arme au sol.

La chose en profita pour attraper le poignard et le glisser dans sa botte. Puis elle s’approcha d’Ania et souleva sa couverture.

En voyant sa blessure, la chose avait imité de la surprise, mais Ania ne put en savoir plus. Ses yeux étaient trop lourds pour qu’elle puisse les maintenir ouverts.

Son cerveau s’embruma et elle crut entendre une voix s’élever, mais elle s’évanouit avant de pouvoir s’en assurer.

Quand Ania reprit conscience, une autre présence monstrueuse se trouvait là.

Elle était bien plus importante que la première, tellement plus puissante qu’il était difficile d’en déterminer la source. Étrangement, elle ne ressentait plus de la terreur à être dans la zone d’influence d’une créature surpuissante. Sans doute à force de baigner dedans, son corps s’y était accommodé. À moins qu’elle fût aux portes de la mort et qu’elle ne ressentait plus rien du tout.

L’esprit encore dans le vague, elle prit du temps avant de remarquer qu’elle était en train de se faire porter.

S’en rendant compte, elle fit un effort surhumain pour ouvrir les yeux.

La première chose qu’elle vut fut le visage d’un garçon. L’expression sérieuse qui déformait ses traits laissa place à du soulagement quand il remarqua que la femme qu’il portait dans ses bras avait ouvert les yeux.

Il détourna la tête et prononça quelques mots dans le même langage inconnu qu’Ania avait entendu avant, lui apprenant que le monstre déguisé en jeune fille devait encore être là.

Ania ne savait plus quoi penser.

Elle avait beau essayer de comprendre, son cerveau qui fonctionnait à grande peine ne parvenait pas à expliquer la situation qu’elle expérimentait.

L’explication la plus logique serait de croire que la jeune fille et le grand homme qui la portait étaient tous deux possesseurs d’une quantité de magie suffisante pour rivaliser avec des monstres capables de raser une cité entière.

Même si cela s’avérait juste, pourquoi se donnaient-ils la peine de lui venir en aide ? Qu’y gagnaient-ils ? Tant d’éléments lui manquaient pour qu’elle puisse suivre un raisonnement logique.

Elle se rappela la puissante émanation de magie qui l’avait parcourue avant qu’elle ne soit blessée et elle l’associa immédiatement avec ces entités. Elle en conclut que ses compagnons devaient être soit morts, soit prisonniers, et son cœur se serra.

Ania pensa à s’échapper, mais elle repoussa immédiatement l’idée. Même si elle parvenait à mouvoir correctement son corps, elle ne ferait même pas trois mètres avant que les choses ne la rattrapent.

C’est en pensant à cela qu’ils arrivèrent dans un campement.

Ania reconnut immédiatement l’architecture typique des constructions globs.

Étonnée, elle commença à se demander qu’est-ce que des choses aussi puissantes pouvaient bien avoir à faire avec des êtres tels que des globs, mais peut-être l’avaient-ils ramenés pour la donner en pâture aux créatures vertes ?

Ses craintes s’intensifièrent quand son porteur se dirigea vers une hutte. Elle se mit à prier les dieux pour que ce soit rapide quand il pénétra à l’intérieur. Pourtant, ce qui l’attendait à l’intérieur n’était pas des globs prêts à lui sauter dessus, mais seulement deux adolescents.

L’un était un garçon aux cheveux bruns et aux yeux marrons. Il avait un visage dénué d’expression, pourtant, Ania se méfia instinctivement de lui. L’autre était une fillette qui, au vu de sa taille et ses formes, ne devait pas encore être femme.

Parce que ses sens lui permettant de déterminer la puissance magique d’un individu étaient engourdis à cause du constant afflux de magie qu’elle recevait, elle était incapable de savoir s’ils étaient eux aussi dotés d’une puissance monstrueuse, mais elle était encline à le penser. Il était difficile d’imaginer des gens normaux côtoyer volontairement des monstres pareils.

L’homme qui la portait la déposa sur un lit de fourrure et se mit à parler dans la langue étrange avec ses camarades.

La plus jeune d’entre eux répondit quelque chose sur un ton pompeux et Ania se prit à croire qu’elle était une fille issue de la noblesse. Elle avait tout à fait le comportement des jeunes filles de haute-naissance en tout cas.

Malgré sa souffrance qui lui donnait envie de simplement lâcher prise, elle était dans une situation tellement extraordinaire qu’il était impossible d’abandonner maintenant. Son seul souhait était de s’en sortir vivante afin de pouvoir raconter ce qu’elle avait vécu aux autres aventuriers.

Maintenant qu’elle avait accepté toutes les choses qu’elle risquait de subir, Ania était en paix avec elle-même. Elle n’avait plus aucune raison de craindre quoi que ce soit ou qui que ce soit. Ce devait être le cadeau que les dieux lui avaient offert en réponse à sa prière.

Le grand homme, elle ignorait son rang mais il avait l’air d’être le chef du groupe -ou peut-être était-il le garde du corps de la fillette ?- se mit à parler à voix basse avec le garçon inexpressif. Ce qu’il entendit ne sembla pas lui plaire car il fronça les sourcils.

Par rapport à ses compagnons, il était gigantesque. Mais ce n’était pas que sa taille qui était importante. Les vêtements qu’il portait, imbibés de sang au niveau de son épaule, semblaient prêts à craquer à cause des énormes muscles qu’il possédait. Son visage carré était décoré par quelques cicatrices et son nez un peu tordu indiquait qu’il avait l’habitude des combats, pourtant, malgré sa barbe négligée, elle se doutait qu’il n’était pas très âgé. Ania estima qu’il avait plus ou moins le même âge qu’elle.

C’était tout de même le genre de gars qu’il ne fallait pas énerver si on ne voulait pas se retrouver avec les os brisés.

Ils continuèrent de parler jusqu’à ce que la fille qui l’avait trouvée réapparaisse dans le champ de vision d’Ania.

Parce qu’elle était jusqu’à présent certaine que l’image de l’adolescente était le subterfuge d’un monstre, elle ne l’avait pas réellement observée.

C’était une belle fille. La nature l’avait bien dotée, et ses tâches de rousseurs lui ajoutaient un charme certain. Même si elle avait les cheveux un peu court, c’était quand même une fille sur laquelle on se retournerait si on la croisait dans la rue.

Elle s’adressa aux deux garçons et sembla leur donner des ordres, ce à quoi la fillette ajouta quelque chose.

Quelques secondes plus tard, ils se dirigèrent vers la sortie et disparurent derrière le rideau en peau qui pendait à l’entrée.

Les deux filles s’approchèrent alors d’Ania qui les regardait avec appréhension. Celle avec les tâches de rousseurs s’adressa à elle dans la langue que l’aventurière était incapable de comprendre. Cette dernière la fixait avec des yeux de poisson mort, ne comprenant clairement rien à ce qu’elle racontait.

La plus jeune dit quelque chose, et l’autre lui répondit d’un ton cinglant.
Elle saisit ensuite le poignard de Ania et lui dit quelque chose d’une voix calme et posée, cherchant sans doute à ne pas l’inquiéter. Puis, elle se mit à couper ses vêtements.

Ania comprit alors sur quoi la discussion avait porté. Les deux filles avaient demandé aux garçons de sortir de la hutte pour éviter qu’ils ne la lorgnent quand elles estimeraient l’étendue de ses blessures.

Bien qu’elle appréciait le geste, Ania estimait que c’était inutile, mais elle n’était pas en position de faire valoir ses idées, même si elle arrivait à leur faire comprendre.

Les deux étrangères se penchèrent sur ses plaies après avoir retiré les morceaux de tissu imbibés de sang. Ania était incapable de voir ses blessures, mais d’après l’expression sombre qu’elles affichaient elle devina que ce ne devait pas être beau à voir.

S’imaginant le pire, elle se demandait combien de temps il lui restait quand des voix à l’extérieur se firent entendre. Quelques instants plus tard, un individu écarta le rideau et entra.

Malgré la difficulté avec laquelle Ania gardait les yeux ouverts, le nouveau venu avait fait sur elle une telle impression qu’elle en oublia sa douleur.

Ses traits fins, sa peau à la complexion parfaite, ses yeux noirs encadrés par de longs cils, ses lèvres colorées, toutes ses caractéristiques rappelaient les descriptions des dieux, à tel point qu’elle se demanda si Sithagän en personne n’était pas venu cueillir son âme. Il ressemblait exactement à l’image qu’Ania se faisait des Iorens, ces êtres d’un autre temps qui avaient disparus de la surface du monde, et dont le mot ‘beauté’ n’était pas suffisant à lui seul pour les décrire physiquement.

Incapable de déterminer son sexe, ce n’est qu’en voyant la réaction de la fillette, complètement indignée par sa présence, qu’elle en déduit qu’il était un homme.

Il prononça quelques mots et cela suffit pour que l’enfant se taise. Ania ne put s’empêcher de comparer sa voix à la douce mélopée de la nature en plein été. Il s’approcha ensuite de la silhouette allongée et se pencha sur ses blessures. Après s’être frotté l’arête du nez, il haussa la voix. Un autre garçon entra à la suite de ça.

Les deux personnes conversèrent un moment, puis ils semblèrent tomber d’accord. L’être de légende posa sa main sur l’épaule du garçon et lui parla, puis le garçon ressortit. Le Ioren se tourna vers la jeune femme qui tenait encore le poignard serré dans son poing. Il tendit la main et elle s’empressa de la lui déposer dessus.

À voir tous ces individus, pourtant très puissants, obéir et courber l’échine devant lui, Ania fut persuadée qu’il s’agissait d’un Ioren. Elle savait qu’ils possédaient un savoir phénoménal et une sagesse sans fond, à l’image de leurs créateurs divins. C’était pour cette raison qu’ils étaient tant respectés et adorés, malgré leurs rares apparitions.

Il se retourna ensuite vers Ania qui regardait la scène se dérouler devant elle, le regard où se mêlait appréhension et admiration fixé sur l’être prodigieux. Il se mit à caresser les longs cheveux bruns de la femme allongée. Un sourire fendit son visage, le rendant plus attrayant encore, si c’était possible, et plongeant la femme dans un état de confiance aveugle. Il lui dit une phrase dans la langue inconnue qu’elle entendait depuis un moment déjà.

Sans savoir pourquoi, ses propos la détendirent un peu, et elle fixa le plafond en expirant, se préparant à recevoir la douleur le plus stoïquement possible. Qu’importe ce qui arrivait, elle avait eu la chance inouïe de voir un Ioren, alors si le dieu de la mort venait clamer son dû, elle lui offrirait son âme avec joie et le sourire aux lèvres.

Elle avait bien compris qu’il se préparait à lui retirer les traits enfoncés profondément dans sa chair, les paroles qu’il lui avait offertes étaient certainement un encouragement, et elle voulait être à la hauteur de ses attentes.

À la première incision, elle serra les dents et parvint à retenir le cri qui s’était formé dans sa gorge, mais quand elle sentit le corps étranger se faire extraire, la surprise et la douleur firent s’échapper un son étranglé qui résonna dans la hutte.

Le Ioren se remit à lui caresser la tête tout en lui soufflant d’autres encouragements. Elle avait beau avoir le corps entier crispé et recouvert de sueur, le simple fait de sentir le toucher du Ioren et d’entendre sa belle voix lui procurait un sentiment de confort et d’aise qu’elle aurait voulu interminable.

Elle ne le vit pas, mais il fit un geste à la plus jeune fille, et un cercle magique apparut devant sa main tendue.

Au moment où elle l’appliqua sur la plaie qui saignait abondamment, Ania sentit une nouvelle entaille ouvrir sa chair suivi du même déchirement qui avait secoué son corps quand la première flèche avait été retirée.

Cette fois-ci, elle ne put retenir un cri. Son corps, jusqu’à présent inerte, se cambra et fut secoué d’une vague de spasmes aussi douloureux que nombreux.

Dans cette univers de douleur, la seule chose qu’elle parvenait à entendre, mis à part les battements de son cœur qui résonnaient douloureusement dans son crâne, c’était les chuchotements que le Ioren lui murmurait à l’oreille, ainsi que sa main bienveillante sur sa tête.

Sans s’en rendre compte, elle avait agrippé son avant-bras et le serrait de toutes ses forces. Malgré son état, la force qu’elle déployait n’en était pas moins négligeable.

Il continua à supporter sa poigne de fer sans interrompre ses encouragements jusqu’à ce que la douleur reflue et que la blessée se calme.

La seule chose qu’elle arrivait à distinguer était le visage du Ioren, penché sur elle. Le reste était brouillé par les larmes et la douleur qui pulsait, prête à la saisir à nouveau. En plus des larmes qui ruisselaient sur son visage, des gouttes de sueur s’y mêlaient, décuplant l’inconfort qu’elle ressentait en se forçant à maintenir ses yeux ouverts.

Quand elle sentit le contact entre ses cheveux collés par la sueur et la main de l’être qui la réconfortait se rompre, elle était résolue à ne pas crier, mais la douleur fut tellement intense cette fois-ci que le hurlement qui s’éleva secoua les murs de la hutte.

« Au moins, c’était la dernière. »

Telle fut la pensée qui traversa son cerveau avant que la douleur ne lui fasse perdre conscience, bercée par une mélodie qui la confortait par sa douceur et le mouvement réconfortant de la main qui lui caressait la tête.

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13 commentaires sur “Pérégrinations en Monde Inconnu 12 : Là où on découvre quelqu’un

    1. è__é
      Je dis deux mois, parce que ça me laisse le temps de l’écrire, l’autre à déjà le prologue et le chap 1 écrit !
      Ça prend du temps d’écrire ! Je veux pas publier un truc moche, déjà que ce que vous avez là est médiocre XD

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    1. C’est juste les cours que je bossais au moment où Wari m’a demandé d’écrire un mot. Le syncitiotrophoblaste, c’est une syncitium (une cellules avec plein de noyau) qui « creuse » un trou dans la muqueuse utérine pour prendre sa place et installer confortablement le blastocyste (qui va devenir un embryon après)… Je pourrais continuer très longtemps, mais je pense que t’as d’autres choses à faire XD
      T’as de la chance que c’était pas des cours d’autres choses X’D

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    1. Merci pour l’avis positif ^^
      Pour l’aventurière, c’est bien que tu imagines des choses en l’incluant dedans, mais je suis navré de t’avouer que le premier volume de PeMI va se concentrer sur quelques personnages de la classe seulement…

      Je me sens obligé de t’avouer la vérité vraie :

      (ATTENTION, ce qui suit n’est PAS un spoiler mais est en lien avec l’histoire et c’est peut-être quelque chose que vous préféreriez ne pas savoir… You have been warned XD)

      A la base, quand j’ai commencé à écrire PeMI, j’avais déjà imaginé cette scène et ce personnage, et au final, au fil des interactions entre tout ce beau monde, je me suis rendu compte que les événements ne pouvaient pas se passer exactement de la manière que j’escomptais, et de ce fait, j’ai du refondre le perso et la rajouter dans l’histoire.

      Elle était censée mourir atrocement avec un autre perso le chapitre d’après…

      Quant à Tom ressemblant à un Ioren, c’est certainement parce que j’ai pas réussi à le présenter comme une personne d’une grande beauté, mais genre, assez beau pour éclipser les plus belles filles de la classe.
      Le truc avec sa beauté, c’est que c’est pas une beauté virile (comme celle de Nathan, mais là encore, dans la première version, tout n’étais pas encore aussi clair dans ma tête puisque je comptais faire de Tom l’unique MC, donc Nathan est un peu passé au second plan dans les premiers chaps), mais plutôt une beauté qui transcende le genre/sexe et s’approche plus de l’essence du mot que sa représentation comme on se l’imagine/idéalise…

      En vrai, c’est plus facile d’expliquer ça comme ça que de le décrire, parce qu’encore une fois, je suis incapable de me représenter Tom physiquement, bien que je l’ai décrit assez précisément, tout ça parce que je rechigne à juste écrire « C’était un garçon qui possédait une beauté extraordinaire », parce qu’en écrivant cela, le lecteur va s’imaginer une personne belle en fonction de ses propres influences esthétiques et culturelles, ça sera une représentation qui risque d’entrer en conflit avec la description que je vais donner (en tant qu’auteur) du personnage, car je vais moi même ajouter mes idéaux de beauté dans la balance. C’est pour ça que dans la version réécrite (je t’encourage à aller la lire sur mon site, si t’as un peu de temps à perde XD), je reste assez flou, histoire de laisser place à l’imagination du lecteur.

      Je me rends compte que j’ai écrit un gros pavé alors que tu m’avais même pas posé de question X’D

      Au passage, je me sens obligé de préciser que je ne vois, pour l’instant, pas de harem en vue pour notre bien-aimé Tom.
      Je précise égalem!ent que Tom n’est pas le SEUL personnage principal.
      Pour info, PeMI est en fait la deuxième version d’une novel que j’ai écrite en trois jours, et voyant que le résultat ne me plaisait pas, j’ai tout réécrit. Sauf qu’au début, j’avais prévu de tout faire sous le point de vue de Tom, c’était le personnage que j’avais le plus développé. Après plusieurs chapitre, je me suis rendu compte que j’aimais trop chaque individu pour les les laisser s’effacer à cause de Tom et Nathan (qui était presque aussi important), c’est pour ça que j’ai commencé à varier les POV, profitant de ces changements pour approfondir chaque personnage. Je savais que je voulais exploiter un maximum des personnages disponibles, mais j’étais parti (sans vraiment y penser) sur un schéma classique de WN japonaise avec un personnage OP. Le truc, c’est qu’avec ça, la balance des personnages est dérangé et les persos secondaires perdent de leurs charismes ou de leurs intérêt. Après cette réalisation, mon approche de Tom à drastiquement changé, mais le mal était fait, et les premiers chapitres oscillaient déjà en faveur d’un personnage plus important que les autres (même si j’avoue que Tom est l’un de mes préféré… Partiellement parce qu’il me permet de glisser des infos ou des observations qui sont justifiables par son intelligence incroyable. Je vous conseille cependant de rester attentifs parce que le volume 2 va pouvoir pleinement révéler le potentiel de certains personnages, mufufu~)

      PS : Navré pour ce pavé, je me sentais d’humeur à taper du texte XD

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      1. alors oui je réponds 2 mois après mais j’avais des choses a faire, genre des …choses. en tout cas merci de la réponse et très intéressé par tout les points que tu as éclairé, même si j’avoue je suis déçu que Tom sois pas un ioren je m’étais dis que vu il avait pas acquis de nouvelle capacité, peut être… enfin bon tout ça pour redire que ton histoire est vraiment super et que moi aussi je supporte pas trop les harem avec un MC qui choisis jamais

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        1. Tu as bien raison de penser ça, c’est insupportable de voir des personnages indécis x)
          En fait, un Ioren est l’une des premières créations des Dieux, donc un être humain venant d’un monde différent pourrait difficilement en être un x)
          Et il va falloir attendre la suite pour savoir pourquoi Tom n’a rien reçu, mufufufufufufufu~

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