Evil God Average SS04 – Le Salut d’une Certaine Esclave

Traducteur & Adapt : Keyleth
Check : Miss X


Uooooon ! Salut tout le monde ! Pensez à relire le chapitre 9 avant celui-ci. Par contre je vous préviens, ce chapitre est plein de délicieux drama, donc âmes sensibles s’abstenir.  Je pense faire une petite pause après les chapitres bonus de cet arc en faisant la trad d’une autre histoire avant de commencer le second arc. C’est juste une idée comme ça, dites moi ce que vous en pensez dans les commentaires (oui, même vous la masse silencieuse de lecteurs, vous avez le droit de poster anonymement).


Dans la prison obscure et emplie de désespoir, elle fut la seule qui me tendit la main.

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La récolte de cette année a été mauvaise.
Les cultures dans les champs se sont asséchées, et ne pouvant pas être utilisées pour se nourrir, elles ne valent plus rien sur le marché (ndt : troc > capitalisme. Adam Smith peut se carrer sa main invisible où je pense.). Nous avions fait quelques économies, mais ce n’était pas assez pour assurer la survie d’une famille de cinq durant tout l’hiver.
Lorsque les marchands d’esclaves sont venus au village, il n’y avait déjà plus rien que nous puissions faire.

J’ai un père, j’ai une mère, un frère de deux ans mon aîné et un petit frère d’un an mon cadet. Ma famille a besoin de mes frères comme main d’oeuvre dans les champs. Inévitablement, c’est moi qu’ils ont choisie de vendre.

Enfin, “vendre” n’est pas le terme exact. Il s’agit d’un contrat de dettes établi avec les marchands d’esclave.
Ils ont fait un prêt à mon père, et j’en suis la garantie. Si mon père ne peut pas rembourser, je serais alors vendue. Mais dès le départ, nous savions tous que nous ne pourrions pas rembourser. C’était probablement l’objectif des marchands, puisqu’ils nous ont dit que si nous abandonnions l’idée de rembourser, ils nous offriraient plus d’argent.

Tout en détournant le regard, Père a dit aux marchands dès le début qu’il ne pourrait pas les rembourser.

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J’ai espéré qu’un événement heureux vienne dissiper cette mésaventure mais la Déesse Sacrée ne permet pas une telle naïveté.
Un malheur suivit le premier, et dans la charrette se dirigeant vers la ville, j’ai attrapé une maladie mortelle. Il m’est difficile de même simplement me lever, et j’ai une douleur lancinante dans le torse. Je tousse même du sang de temps à autre.
Il y a deux autres esclaves malades, et pour éviter qu’on infecte ceux en bonne santé, on nous a jetés en tas dans le chariot qui porte les bagages. A cause de notre courte espérance de vie, les chances d’être vendus sont plus faibles. On nous donne donc moins à manger que les autres esclaves, mais je n’ai pas tellement d’appétit avec ce qui m’arrive.

Au moment où la charrette a finalement atteint Riemel, j’étais déjà aux portes de la mort.

Dans la boutique du marchand, on nous a mis tous les trois dans la même cellule. Celle où ils parquent ceux qui sont sur le point de mourir comme nous. Pour éviter de trop gaspiller, nous n’avons même pas le droit de porter des vêtements, et ils s’assoient tous comme ils veulent. Même au moment où on nous a mis là, seule la moitié des esclaves a réagi. Et en voyant ceux dont l’espoir est mort dans leurs coeurs, un frisson me parcourt l’échine.
C’est mon avenir, et plus proche que je ne le voudrais.

Le marchand d’esclave m’a dit que les mourants étaient vendus au rabais ou achevés. Ils deviennent soit des boucliers humains contre les monstres pour les aventuriers ou les gardes du corps, ou des ingrédients pour des expériences magiques. Et il y a ceux, même s’ils sont peu nombreux, qui veulent satisfaire leurs désirs, et achètent des esclaves pas chers pour les utiliser jusqu’à la mort.
Si nous sommes vendus, nous sommes tués. D’un autre côté, si on reste invendus comme ça, d’ici peu..

Un corps souffrant, ravagé par la maladie, et un coeur corrompu par un désespoir infini.
Les jours se succèdent, et j’ai l’impression que mon coeur mourra de désespoir avant mon corps.
Des clients sont venus plusieurs fois devant notre cellule, et le nombre d’esclave a diminué.

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Un jour, le marchand a amené un autre client.
Appuyée contre le mur, j’ai vaguement jeté un coup d’oeil.
La plupart des clients jusqu’ici étaient des hommes, mais même si je ne peux pas voir son visage sous la capuche noire, il s’agit probablement d’une femme… Et elle n’a pas l’air beaucoup plus âgée que moi.
Après un mot du marchand, la femme s’avance d’un pas et retire d’elle-même la capuche.
Au moment où nos regards se croisent, mon coeur qui devait être sur le point de mourir, sur le point de s’arrêter, se met à battre frénétiquement. (ndt : such wow, much yuri)

“Cette fille ?”

“Elle s’appelle Tena et elle a 14 ans. Elle est née dans un village à quelques kilomètres de Riemel, et c’est une esclave de dettes. Mais en chemin pour venir ici, elle a attrapé une maladie mortelle et elle n’a probablement plus qu’un mois à vivre.”

J’ai inconsciemment sursauté en entendant ces mots. Même si je sais que je n’ai plus beaucoup de temps à vivre, l’entendre dire par quelqu’un d’autre fait apparaître la peur de la mort.

Je ne… veux pas mourir…

“Si c’est moi, je dois pouvoir la sauver.”

… … … … … …Hein ?
Ça m’a pris du temps pour comprendre ce que cette femme vient de dire.
Me sauver ? Elle va me sauver ?
Je regarde les yeux noirs qui me fixent, mais ils sont sérieux et elle n’a pas l’air de mentir. Et j’ignore pourquoi, mais quand je la regarde dans les yeux, mon coeur ne peut rester calme.

“Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance, mais si tu y crois et que tu m’acceptes, prends ma main.”

A ces mots, la femme étend son bras dans la cage et me tend la main. Je la regarde, puis sa main, abasourdie. Mais je décide de faire confiance à mon coeur agité et lui prends la main. Il est clair que rien ne me sauvera à ce stade, donc je décide de suivre mon coeur. (ndt : on comprend mieux la réaction de Tena quand Anri-sama sauve la petite fille)

Ils ont nettoyé mon corps, et j’ai pu porter des vêtements pour la première fois depuis un moment. Je suis emportée par le tourbillon des événements. Mais au moment où ils me remettent le collier d’esclave en m’habillant, je prends conscience du fait que je vais être vendue. Comme je suis trop faible pour marcher, un servant me porte jusqu’à la boutique et m’allonge sur le sol.

“Touchez son collier avec vos mains s’il vous plaît.”

Suivant les instructions, la femme qui m’a achetée pose sa main sur le collier à mon cou. Après l’avoir touché quelques secondes il se met à briller et j’entends une voix sortie de nulle part.

『Vous êtes devenue l’esclave de Anri.』

C’est à ce moment que la femme──Anri-sama, est devenue ma maîtresse.

“Elle est maintenant votre esclave. Elle vous doit une obéissance absolue. Mais elle ne peut pas marcher, voulez-vous que nous appelions une calèche ?”

“Je n’en ai pas besoin, je vais la porter.”

J’ai été lente à réagir à ces mots qui m’ont surprise. Je me rends compte soudainement qu’Anri-sama m’a mise sur son dos.
Dans quel monde le maître porte l’esclave ? J’essaie de bouger mon corps apathique pour descendre, mais elle me tient fermement. Elle n’a pas l’air de vouloir me laisser, donc j’abandonne.

Mais quand même. Bien qu’elle soit une femme et pas particulièrement grande, Anri-sama est étonnamment forte (ndt : #sexisme). Peu importe le poids que j’ai perdu à cause de la maladie, je ne dois pas être suffisamment légère pour qu’une femme puisse me porter facilement.
Mais quand même, pourquoi m’a-t-elle achetée ? On ne peut pas faire grand chose d’un esclave aux portes de la mort. Mais je ne peux pas imaginer qu’elle puisse acheter un esclave pour faire ces choses.

Alors que je me demande où elle m’emmène, Anri-sama entre dans une petite allée et me pose sur une place vide. Sans savoir pourquoi j’ai été emmenée ici, je lève les yeux vers Anri-sama, sans un mot.

“Tu jures de croire en moi.”

“… Oui.”

Ce sont les premiers mots que je prononce depuis pas mal de temps, et ils sortent rauques. Mais Anri-sama a l’air de m’avoir comprise. Elle pointe son doigt sur mon front.

“Enchantement Divin.”

『Vous avez reçu la protection divine d’Anri.』

Tout en entendant de nouveau cette voix, je me retrouve engloutie par quelque chose de noir. Ce n’est ni inconfortable, ni douloureux, mais je peux clairement sentir que quelque chose change en moi.
Une fois les ténèbres dissipées, mon apparence est complètement différente. Le vêtement que je portais, un simple trou dans un tissu, est devenu un tissu de haute qualité, ornementé. Et mes membres qui n’étaient plus que os et peau sont de nouveaux finement musclés.

“Eh-…. Ah-… “

Assaillie par l’incompréhension, je regarde mes membres et mes vêtements. Je remarque soudain que la douleur qui me tourmentait depuis toujours est partie. Comme si elle n’avait jamais existé.
Ce qu’Anri-sama a dit dans la prison, “ je dois pouvoir la sauver”, me vient à l’esprit.
Ce n’était pas un mensonge… Elle m’a sauvé…

“Merci beaucoup ! Merci beaucoup !”

Tout en pleurant et me sentant soulagée, je tiens la main d’Anri-sama et je continue à la remercier.

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Après avoir pleuré un moment, je suis devenue pâle à cause de ce que je viens de faire. En tant qu’esclave, je me suis tenue à ma maîtresse tout en braillant. Elle va peut être me revendre , en colère à cause de mon irrespect. Je refuse de penser qu’Anri-sama qui vient de me sauver la vie ferait une chose pareille, mais être vendu après avoir mis son maître en colère, c’est monnaie courante.

“Debout.”

“Ou- Oui ! “

J’ai déjà été terriblement malpolie envers elle, donc je me lève immédiatement et me tiens bien droite, pour ne pas la mettre encore plus de mauvaise humeur. Maintenant que j’y pense, depuis combien de temps n’ai-je pas pu me tenir debout par moi même ? Tout en pensant à des choses idiotes comme ça, j’attends avec effroi sa déclaration probable d’abandon.

“Je veux que tu viennes vivre chez moi, et que tu t’occupes du ménage et des courses.”

“… Eh ?”

Il y a deux choses que je n’ai pas comprises, et j’ai accidentellement ouvert la bouche. La première, au lieu de me réprimander comme je le pensais, elle m’a donné une tâche. Et la seconde, la facilité de cette tâche.

“Mécontente ?”

“B- Bien sûr que non ! C’est juste que… C’est tout ce dont vous avez besoin ?”

Elle a l’air d’être en colère, alors je secoue la tête rapidement, mais je ne peux pas m’empêcher de donner voix à mes doutes. Les gens qui achètent des esclaves, c’est en général pour des tâches terriblement difficiles, ou des choses que les gens normaux ne veulent pas faire. Malgré ça, Anri-sama me demande d’accomplir le travail d’un simple servant, ce n’est absolument pas le travail qu’on demanderait à une esclave

“Juste ça, c’est suffisant. Mais je vis assez loin de la ville, donc faire les courses est une corvée.”

“Compris.”

Loin de la ville ?
Je me demande où vit Anri-sama.
Après ça, Anri-sama m’a gentiment achetée des chaussures et des sous-vêtements. Tous deux d’une qualité bien supérieure à ce qu’on donne aux esclaves. Surprise, j’essaie de refuser, mais elle me dit que je dois absolument porter des sous-vêtements, je fais ce qu’elle me dit et je les accepte avec reconnaissance.

Anri-sama.
Dans la prison obscure et emplie de désespoir, elle fut la seule qui me tendit la main.
Je n’ai toujours aucune idée de ce qu’elle attend de moi, mais elle m’a sauvée d’une mort certaine, alors je la suivrai jusqu’au bout du monde.

“Att-, nous sommes dans un donjon !?”

“Ben oui, je suis le maître de donjon.”

“────────!?”

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10 commentaires sur “Evil God Average SS04 – Le Salut d’une Certaine Esclave

  1. perso je serais plutôt pour avoir la suite du novel plutôt qu’un nouveau
    je me perd déjà suffisamment dans tous ceux que je lit actuellement.
    genre une vingtaine.
    voila une minorité silencieuse et anonyme vient de s’exprimer.

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