JIM – Chapitre 24-1 : Interlude I

Auteur : Vhail
Check : Miss X


Mot de l’auteur. Bon la dernière fois, il est vrai que j’aurais pu mettre un mot de l’auteur plus long vu que c’était le dernier chapitre “officiel” du premier arc de JIM mais, comme je suis un peu nul sur les bords, j’ai oublié de le mettre en correction avec le reste du chapitre donc j’ai préféré mettre un truc court dans lequel je ne pense pas avoir fait de fautes afin de ne pas vous brûler la rétine. Déjà que Miss X doit souffrir pas mal donc je préfère infliger ça au moins de personnes possibles. Voila. Donc il reste deux autres interludes après celui-ci avant de clore officiellement l’arc 1. Enfin, seulement pour un petit moment, je suis en train de le retravailler pour faire une version plus propre mais comme je prends mon temps pour faire ça correctement, je ne sais pas quand je le sortirai, vous en serez informés au moment venu. Sur ce, bon chapitre et à la semaine prochaine.


Les évènements qui suivent se déroulent quelques jours après la libération de Zara et de son point de vue.

Après l’explication que Clément avait eue avec Irène, j’avais dû attendre quelques jours avant de pouvoir effectivement rentrer chez mes parents, le temps que cette dernière fasse le nécessaire pour lever la surveillance de ma maison.

J’étais repartie de la base non sans qu’il me donne une montre munie d’un signal de détresse, ainsi qu’un téléporteur portatif que je pourrais placer chez moi afin de me rendre plus rapidement à la base en cas de besoin.

Mon arrivée à la maison fut pour le moins … mouvementée. Mes parents avaient pleuré de joie en me serrant dans leurs bras dès que j’eus sonné à la porte, parlant tous deux en même temps et rendant leurs questions incompréhensibles. Une fois calmés, ils reposèrent leurs questions une nouvelle fois, de manière intelligible.

Durant le trajet, j’avais réfléchi à ce que j’allais leur révéler et étais arrivée à la conclusion que j’allais tout leur dire en leur faisant jurer, par magie, de n’en parler à personne. Je leur expliquais ensuite pourquoi j’avais été pourchassée et ce qu’était une magie multivers. J’en profitais aussi pour leur révéler l’exigence des anges et des démons.

Bien sûr, je ne parlais que très peu de la capacité de Clément ou de l’emplacement de sa base. Je restais aussi très évasive à son sujet, ne leur donnant même pas son nom. Ces quelques jours passés avec lui, mon sauvetage et surtout le combat contre Irène et Néphariel m’avaient fait prendre conscience que j’étais faible.

Le combat entre deux contre deux s’était fini sur un match nul uniquement parce qu’Irène était spécialisée dans le combat rapproché et que j’avais pu la maintenir à distance de moi pendant qu’Alice se battait d’égal à égal avec l’archange. Tout du moins au début.

Irène avait essayé d’invoquer un familier pour prendre l’avantage en 3 contre 2 car elle savait que je n’avais pas encore passé de contrat mais Alice l’avait interrompue en la touchant avec sa magie. Ce faisant, elle avait relâché sa garde et avait pris un assaut frontal de l’archange.

J’avais donc engagé un duel contre lui le temps que ma partenaire du moment récupère. Une fois remise d’aplomb, elle s’était attaquée à la commandante dans un combat à main nue, l’empêchant de sortir son arme. Le combat avait duré jusqu’à ce que nous soyons tous les quatre à cours de magie. Je me remémorais tout ceci pensant que je devrais être capable de me protéger par moi-même. Les magies multivers attirent surement les convoitises, surtout s’il est possible de voyager entre les différents univers.

Je me mis donc intensément à faire de l’exercice physique et avoir des combats amicaux contre mes parents lorsqu’ils rentraient du travail. Je ne devais pas me laisser aller, même si je ne venais d’être libérée que récemment, je devais commencer mon entrainement au plus vite. Un jour, alors que mes parents n’étaient pas là, je décidais d’aller défier Clément pour savoir quel était mon niveau. Je traversais donc le portail et fus accueillie par Faé.

« Bonjour Zara. Comment vas-tu ? » demanda l’hologramme.

Au premier abord, j’avais trouvé cela bizarre de parler avec un hologramme mais je m’étais plutôt rapidement faite à l’idée, à mon grand étonnement.

« Je vais bien. Je voulais savoir si je pouvais faire un combat amical contre Clément histoire d’évaluer mon niveau. » répondis-je.

« Ça risque d’être compliqué tout de suite car il est en pleine session d’entraînement. Tu peux venir voir si tu veux par contre. » dit-elle en se dirigeant vers la porte.

Nous arrivâmes rapidement devant l’entrée de la salle d’entraînement qui devint transparente. Je le vis alors en train d’affronter des dizaines de formes humanoïdes et non-humanoïdes en même temps. Après un combat acharné, il finit par tous les vaincre. Une voix se mit alors à parler dans la salle.

« Niveau 403 terminé. Chargement du niveau 405. »

« Non c’est bon j’arrête là, je n’ai plus de jus… sans enlever ça. » répliqua Clément, les mains sur les genoux. Il semblait effectivement épuisé.

Je ne compris pas le sens de la fin de sa phrase mais je ne cherchais pas à en savoir plus.

« Simulation arrêtée au niveau 403. » reprit la voix.

Les lumières se rallumèrent alors et Clément se dirigea vers nous. La porte s’ouvrit et il se retrouva face à moi.

« Tiens, salut Zara. Qu’est-ce que tu fais ici ? » demanda-t-il sur un ton surpris.

« J’étais venue te voir pour un combat amical contre toi mais je vois que tu es crevé donc ce sera pour plus tard. » répondis-je.

« Oui effectivement. » confirma-t-il. « Tu peux toujours essayer la simulation pour voir jusqu’où tu peux aller. Je pense que ça te donnera un bon point de repère. »

« Heu … pourquoi pas. »

Il m’avait prise de cours. J’entrais dans la salle et me plaçais au centre de celle-ci.

« Début de la simulation. Niveau 1. » annonça la voix que j’avais entendue juste avant tandis que les lumières diminuaient d’intensité.

Je vis alors apparaître devant moi, à quelques mètres, une silhouette humanoïde. Instinctivement, je lançais ma magie sur elle, le tuant sur le coup. Elle se désintégra en une pluie de pixel pendant que je me disais que je n’aurais pas dû faire ça et plutôt garder ma magie pour le moment où cette épreuve deviendrait plus complexe.

Les cinquante premiers niveaux furent faciles à passer mais les choses se corsèrent dès le niveau 51. Les ennemis ne blessaient pas à proprement parler mais lorsque l’un d’eux me touchait, il disparaissait en emportant avec lui le triple de la quantité de magie nécessaire pour le tuer avec un sort. Je ne savais pas comment le système faisait la différence entre moi frappant les ennemis volontairement à mains nues et eux me portant un coup. Ce n’était pas ce qui me préoccupait pour le moment.

Finalement, j’échouais au niveau 164 en me faisant battre par une sorte de loup bipède armé d’une hache passé en mode enragé après que j’ai tué tous ses petits camarades. Je sortis de la salle d’entraînement et retrouvais Clément qui m’attendait derrière la porte avec une bouteille d’eau à la main qu’il me tendit.

Je la pris avec gratitude et bus une longue rasage.

« Je suis loin d’être à ton niveau. » dis-je dépitée par ma prestation.

« Franchement, je trouve que c’est plutôt pas mal pour une première fois. » répliqua-t-il.

Il tentait de me rassurer et je lui en étais reconnaissante. Après qu’il m’eut donné quelques conseils pour progresser, je repartis chez moi par le portail. Je pris une douche rapide pour me débarrasser de toute la sueur de l’entraînement puis allais récupérer le courrier.

Au milieu des publicités et autres lettres pour mes parents, je trouvais un pli provenant de l’académie Oméga m’étant destiné. Quelque peu fébrile, j’ouvris la lettre me demandant de quoi il pouvait bien s’agir et j’en parcourus le contenu des yeux.

Les mots suivants étaient écrits en noir sur blanc sur le papier :

Chère Mlle Zara Lenz,

Par la présente lettre, nous vous informons que vous êtes admise en quatrième année du cycle d’étude de l’académie Oméga qui commencera le 3 janvier prochain. Cette quatrième année a été instaurée suite à la découverte de l’existence des anges et des démons et a pour but de vous dispenser un enseignement tant sur le plan culturel que sur le plan magique.

Cette quatrième année vous permettra également d’acquérir de nombreuses connaissances sur des domaines plus avancés de la {Magie des Dix}. Cependant, vous devrez personnellement veiller à valider votre troisième année de cursus en réalisant la cérémonie de contrat d’invocation au cours de cette quatrième année.

Vous trouverez joint à cette lettre le planning de la rentrée.

En espérant vous compter parmi nous à la rentrée,

Cordialement,

La directrice, Irène Ivanovna.

J’étais excitée tout en parcourant ces mots. Grâce à Clément et Irène, je pouvais finir mes études à Oméga. Soudain, j’eus un déclic et relus la dernière ligne de la lettre.

« Quoi ? Irène est devenue la directrice de l’école !!? » m’exclamais-je, étonnée.
J’étais en train de réfléchir aux implications de ceci lorsque mes parents rentrèrent et, coupant court à mes réflexions, je leur appris la nouvelle. Fous de joie, ils décidèrent d’organiser une petite fête en mon honneur le lendemain avec tous les membres de la famille qui pourraient venir.

Le lendemain soir, une grande majorité de ma famille proche était venue pour cette fête improvisée au dernier moment et toute cette joie de vivre me mettait du baume au cœur. La seule chose qui sapait mon moral était la crainte de la réaction de mes anciens amis lorsque je les reverrais.

La semaine précédant le début de ma quatrième année passa, de ce fait, très vite et avant que je n’ai totalement réalisé ce qui m’arrivait, je me tenais devant l’entrée de l’académie en ce lundi 3 janvier.

Le vent froid qui soufflait et faisait voler la neige au sol me ramena à la réalité et je remarquais que je m’étais immobilisée au milieu du chemin conduisant à l’entrée principale. Les élèves pressés de trouver leur chambre m’évitaient et je pris finalement le chemin du dortoir à mon tour.

Le dortoir dans lequel j’allais loger était dans le même bâtiment que celui dans lequel j’avais ma chambre auparavant. J’arrivais devant la chambre numéro 164 et eus un petit sourire devant cette ironie du sort. Je sortis mes clés et entrais dans la chambre.

Les chambres des dortoirs de l’académie étaient des chambres doubles et il semblait que ma colocataire n’était pas encore arrivée. L’absence de mixité dans les dortoirs avait du bon.

J’avais laissé la porte ouverte pour aérer la pièce et commencé à déballer mes affaires lorsque la porte de la chambre directement en face de la mienne s’ouvrit. Je décidais de l’ignorer pour le moment jusqu’à ce qu’un petit cri de surprise ne me fasse relever la tête. En levant les yeux, je n’eus que le temps de voir une forme féminine qui me fonçait dessus avant d’être percutée par ladite forme et plaquée au sol.

[J’ai comme une impression de déjà-vu.] songeais-je avant de toucher terre.

« Foxy, je suis trop contente de te revoir à l’académie. » s’exclama une voix que je connaissais bien.

En ouvrant les yeux, je confirmais que la voix était celle de mon ancienne colocataire, Anna. Cette dernière ne semblait finalement pas si perturbée que ça par ma démonstration de magie lors de notre dernière rencontre et rayonnait de bonheur.

« Moi aussi je suis contente de te voir Anna. » répondis-je. « Par contre, tu pourrais t’enlever s’il-te-plait ? Je commence à avoir un peu mal. »

Je lui fis remarquer qu’elle était assise sur mon ventre, position peu confortable pour moi. Sans trop se faire prier, elle descendit en s’excusant puis s’assit sur mon lit sans ménagement.

« Désolée, désolée mais je suis trop contente de te revoir. »

« Alors comme ça, tu es ma voisine de chambre ? » fis-je remarquer tout en me relevant.

« Oui c’est cool. » s’exclama-t-elle avec un grand sourire avant que celui-ci ne disparaisse subitement. « Par contre, je ne sais pas comment Jenny va réagir à ça. »

« Ça y est ? Vous avez enfin réussi à avoir la même chambre ? » demandais-je en essayant d’éviter le sujet.

« Yep. Quand on a appris qu’ils mettaient en place une quatrième année ici, on a tout fait pour. »

« J’imagine. Je plains les pauvres employés de l’administration. » dis-je en m’imaginant parfaitement la scène.

« On n’a pas été si terrible que ça ! » dit-elle avec un air faussement outré trahi par son regard brillant de malice.

« Mais bien sûr, à d’autres ! » rétorquais-je en éclatant de rire.

« Bon, je crois que je vais te laisser finir de ranger tes affaires. » dit-elle en jetant un regard à mes deux valises ouvertes à moitié vidées. « On se retrouve pour manger après la cérémonie ? » demanda-t-elle en se levant de mon lit.

« Oui, pas de soucis. » répondis-je en la voyant sortir. « À tout à l’heure. »

Je la regardais sortir, fermer la porte de sa chambre et disparaître dans le couloir.

[Au moins, il y a encore quelqu’un sur qui je peux compter ici.] songeais-je soulagée.

J’avais terminé de ranger mes affaires et étais en train de placer mes valises dans un coin de la chambre lorsque la porte s’ouvrit … sur Alice.

Celle-ci parut aussi surprise que moi, surprise qui se dissipa cependant plutôt rapidement.

« Tiens salut Zara, ça faisait longtemps. » dit-elle en entrant dans la chambre, posant ses affaires et en refermant la porte.

« Salut Alice. » répondis-je. « Ça fait bizarre de te voir ici. »

« Qu’est-ce que tu veux? Mes parents ont su que Néphariel travaillait ici, que notre existence allait être révélée aux mages donc ils ont insisté pour que je m’inscrive dans cette école. »

« Remarque, comme ça, on est toutes les deux en colocation avec quelqu’un qu’on connait. »

« C’est pas plus mal. Au moins tu pourras m’apprendre deux-trois choses sur le fonctionnement de l’académie. » renchérit-elle en commençant à ouvrir sa valise.

« Donc tu es prête à passer quatre années de ta vie ici ? »

« Trois en fait. Il semblerait que j’ai un peu trop bien réussi le test d’entrée et de ce fait, ils m’ont mise directement en deuxième année. »

Je restais bouche bée à l’écoute de cette déclaration. Je me demandais à quel point elle pouvait être douée connaissant la difficulté du test.

« Mais tu n’as pas peur d’avoir des problèmes ? Étant donné que tu es une Nephilim, tu ne maitrise pas la {Magie des Dix} non ? »

« En fait si. Je pense que ce mec a une influence beaucoup trop importante. Depuis qu’il m’a sauvé et qu’il a copié mes capacités, il semble que je l’ai acquise. Comment, je ne sais pas mais il est aussi possible que ce soit dû au fait que je suis née et que j’ai été élevée sur Terre. Je maîtrise principalement les éléments saint, ténèbres et invocation animal. » expliqua-t-elle.

« Il ne peut quand même pas avoir un impact si important quand même ! » m’exclamais-je. « Le fait que tu aies été élevée sur Terre doit en être la cause. Peut-être que ta rencontre avec des mages à accélérer ce développement. » dis-je pour me rassurer.
« Va savoir. » répliqua-t-elle songeuse.

Pendant cette conversation, elle avait commencé à ouvrir sa valise et s’arrêta net de parler en fixant quelque chose à l’intérieur. Elle plongea sa main dedans et la ressortit en tenant un ceinture à laquelle étaient accrochés deux poignards d’une vingtaine de centimètres de long.

« Non mais sérieusement maman. » soupira-t-elle pour elle-même.

« Il semblerait que ta mère prenne ta sécurité très à cœur. » dis-je en m’esclaffant. « Par contre, c’est contraire au règlement de te balader avec ça dans l’enceinte de l’académie tant que tu n’es pas en troisième année. » continuais-je sur un ton plus sérieux.

« Je trouve qu’elle exagère quand même un peu ma mère. » pesta-t-elle en rangeant son attirail dans sa table de nuit.

« Tiens, je n’avais pas remarqué mais tu as la même montre que moi. » dis-je en voyant l’objet attaché à son poignet.

« Je suppose que c’est lui qui te l’a donnée à toi aussi. »

« Oui. » répondis-je en regardant la mienne et en prenant soudain conscience de l’heure. « J’espère que tu cours vite parce que sinon, on va être en retard pour la cérémonie. » dis-je à Alice en attrapant mon manteau et en ouvrant la porte de la chambre un peu paniquée.

« Je suis sûr que j’arrive avant toi. » répondit-elle en sortant dans le couloir et en me prenant en chasse après avoir fermé la porte.

Nous arrivâmes toutes deux essoufflées devant la salle de conférence seulement deux minutes avant le début de la cérémonie.

« Tu as gagné uniquement parce que tu es partie avant moi ! » me reprocha Alice en rigolant.

Elle me laissa là pour aller s’assoir dans la colonne réservée aux deuxièmes années. Je me dirigeais quant à moi vers celle des quatrièmes années non sans attirer des regards interrogateurs ou de mépris de la part des gens que je connaissais. Je m’assis, seule, dans la dernière rangée de la colonne, principalement pour éviter de subir une avalanche de questions et de remarques.

La salle de conférence était exactement comme dans mes souvenirs, bruyante et animée, me faisant me demander si je pourrais retrouver la vie sociale que j’avais ici avant l’incident.

Le silence se fit petit à petit alors qu’Irène, la nouvelle directrice, montait sur l’estrade.

« Bonjour à tous. Je suis Irène Ivanovna, la nouvelle directrice de cet établissement à partir de cette année. Je ne ferai pas une présentation de moi, on s’en tape. » commença-t-elle déclenchant quelques rires qui se turent bien vite lorsqu’elle regarda la foule devant elle avec un regard tout sauf amusé.

« Je ne vais pas palabrer pendant des heures sur le fait que vous êtes dans une école prestigieuse, qui a accueilli de nombreux grands mages et que de ce fait, par respect pour vos prédécesseurs, vous vous devez de réussir. Même si je faisais tout un discours dessus, il y aurait quand même certains petits malins qui penseraient toujours qu’ils n’ont pas à travailler pour réussir. Et bien sachez que c’est faux. Pour les nouveaux arrivants, il est vrai que les premières semaines risquent d’être difficiles mais accrochez-vous. Le plus dur n’est pas de commencer l’année dans cet établissement mais de la finir. »

Des murmures parcoururent l’assemblée.

[C’est toujours le même discours de motivation. Au moins, ça ne change pas avec le directeur.] pensais-je avec un sourire.

« Je préfère vous prévenir. » continua Irène faisant taire les murmures. « Je n’accepterai aucun abandon de la part de quiconque. Vous êtes inscrits dans cette école et vous finirez tous l’année que vous avez commencée à moins que je ne vous éjecte de force, ce qui serait moyennement agréable pour vous et moi. Le monde de la magie est un monde sans pitié et vous devez y être préparés. Il y a dehors, à l’extérieur de ces murs, des mages sans aucuns scrupules qui chercheront à vous faire du mal. Il est de notre devoir, en ces lieux, de vous apprendre à vous défendre contre eux.

Le savoir est le pouvoir. Mais plus important, c’est votre imagination qui vous fera franchir les plus grandes difficultés que vous serez amenés à rencontrer au cours de votre vie. Je suis sûre que vous êtes en train de penser que vous êtes limités par vos capacités innées, les limites de votre magie. La vie est un terrain de jeu qu’il vous faut explorer, repoussez ces limites, apprenez, développez votre potentiel et le monde s’ouvrira à vous tant que vous respectez les règles.

Reposez-vous sur votre pouvoir et vous serez laissés derrière par des personnes qui, au départ, avaient moins de forces que vous mais qui ont une soif de découverte et d’apprentissage bien plus grande que la vôtre.

C’est ce que j’ai retenu de ma récente confrontation avec une certaine personne. Plus vous explorerez les limites de vos pouvoirs, plus vous deviendrez puissants. Je crois que chaque personne à une manière différente d’appréhender la magie. Ici, à Oméga, nous vous enseignerons toutes les bases dont vous aurez besoin mais nous ne pouvons que vous guider dans l’appropriation de vos pouvoirs.

Il est vrai qu’il est plus aisé de parcourir des sentiers déjà explorés mais ne tombez pas dans la facilité et vous pourrez réaliser des choses auxquelles vous n’auriez même pas osé rêver. Vivez vos rêves, vivez la magie et je vous souhaite à tous une bonne année au sein de l’académie. »

Son discours fut ponctué par des acclamations de l’ensemble des étudiants présents dans la salle. Je restais assise sur ma chaise, songeuse jusqu’à ce qu’Anna ne me rejoigne.

« Pour un discours, c’était un discours. » s’exclama-t-elle. « Dis-moi, pourquoi tu restes assise là comme ça ? Il faut se dépêcher pour avoir de la place pour manger. » me demanda-t-elle.

« Tu as oublié ce qui se passe à la fin de la cérémonie ? » dis-je en regardant tous les premières années se diriger vers la sortie.

« Aaah … c’est vrai ! » s’esclaffa-t-elle en regardant dans la même direction que moi.

Quelques secondes plus tard, tous se prirent plusieurs litres d’eau sur la tête une fois dehors, les surprenant totalement.

« Alors combien y ont échappé cette année ? » fit un garçon juste devant moi.

Le chiffre 4 en caractères lumineux apparut juste au-dessus de la porte.

« Tiens, c’est mieux que l’an dernier. » dit-il à un autre qui, en grommelant, sortit un billet de sa poche et lui tendit. « Toujours un plaisir de parier avec toi. » continua-t-il sarcastique en prenant le billet.

Je me levais et m’apprêtais à aller manger avec Anna.

« Mais dis-moi, comment se fait-il que Jenny ne soit pas avec toi pour manger ? » demandais-je même si je redoutais le moment où j’allais la revoir.

« Heu, parce que tu tiens tant que ça à la revoir dès le premier jour ? »

« Pas vraiment mais il faudra bien que ça arrive à un moment. C’est juste que vous êtes collées l’une à l’autre tout le temps normalement. »

« Elle est présidente du conseil des élèves maintenant et ils avaient une réunion juste après la cérémonie donc elle s’est dépêchée de partir. Je pense sincèrement que c’est mieux qu’elle ne t’ait pas vu avant la réunion parce que sinon, elle aurait été mouvementée. »

« Je peux venir manger avec vous ? » se fit entendre la voix d’Alice. « Heureusement que j’ai fait comme les gens de ma rangée et que je ne suis pas sortie. »

« Effectivement. Alice, je te présente Anna, Anna, voici Alice. » dis-je pour les présenter l’une à l’autre. « Est-ce que ça te dérange si elle mange avec nous ? » demandais-je à Anna.

« Comment je pourrais refuser une demande d’une aussi jolie fille ? » répondit-elle en saluant Alice.

« Jenny va te tuer un jour si tu continues, tu sais. » lui dis-je sur un ton désabusé ce qui la fit exploser de rire.

Pendant qu’elle essayait de calmer sa crise de rire, je tentais d’expliquer la situation à Alice.

« Anna est … comment dire … plus portée … »

« Je suis lesbienne. » m’interrompit l’intéressée qui s’était calmée.

« Ah, ok. Tant mieux pour toi. » répondit Alice qui ne semblait pas plus perturbée que cela par cette déclaration.

« C’est rare que les gens le prennent aussi bien que toi. » dit Anna.

« Tu fais bien ce que tu veux de ta vie. Je n’ai pas pour habitude de juger les actions des gens sauf lorsque lesdites décisions m’impliquent de manière dérangeante. » rétorqua Alice.

« Jolie et intelligente. Je l’aime bien. » dit Anna en mettant une grande claque amicale sur l’épaule d’Alice. « Tu choisis bien tes amis Zara. »

« Elle est aussi un peu garçon manqué sur les bords. » ajoutais-je à Alice pour lancer une petite pique à Anna qui, sous couvert de me faire un compliment, se jetait des fleurs par la même occasion.

« Tu vas voir si je suis garçon manqué ! » dit-elle sur un ton faussement énervé. « Mais allons manger parce que sinon, on aura vraiment plus de places. »

Nous partîmes toutes trois en direction de la cafétéria avant qu’elle ne soit prise d’assaut par une horde d’élèves affamés.

Plusieurs dizaines de jours passèrent et je reprenais l’habitude des cours. Certains de mes anciens amis me reparlaient sans mentionner l’incident alors que d’autres m’évitaient comme si j’étais une pestiférée. Je sentais cependant que la grande majorité d’entre eux avaient une certaine gêne à ma vue mais je ne m’en formalisais pas. J’avais le soutien d’Alice et d’Anna et ça me suffisait.

Cependant, j’essayais toujours de repousser le moment fatidique du tête à tête avec Jenny. C’était plutôt simple la plupart du temps car elle était très occupée avec le conseil des élèves mais je savais que je ne pourrais pas fuir indéfiniment.

Ce moment tant redouté arriva le jour où un de nos professeur pensa que faire des duels amicaux devant tous les autres élèves de l’académie serait une bonne idée. Son argument était que cela nous ferait un bon entraînement et montrerait aux autres élèves de quoi les dernières années étaient capables. L’univers entier devait être contre moi car le tirage au sort me désigna comme l’adversaire de Jenny.

Les duels se déroulaient dans la cour de l’académie et mon tour arriva bien trop vite à mon goût. Je me mis en place en face d’elle qui me fixait d’un regard noir.

« Jenny, je … » commençais-je juste avant d’être interrompue par une boule de feu que je dû esquiver. « Écoute-moi deux secondes. » réussis-je à dire tout en évitant et parant son barrage de sort.

« Tais-toi et bats-toi ! » hurla-t-elle tout en continuant à me lancer différents sorts.

Je n’avais pas d’autre choix que de me battre. Je créais alors une énorme sphère d’eau et la lançais. Lorsque celle-ci percuta les sorts lancés par Jenny, elle explosa créant un écran de brume entre elle et moi. Immédiatement après, je lançais de nombreux sorts la forçant à ériger un bouclier. Tout en maintenant son bouclier, elle fonça sur moi et m’assena un violent coup de pied qui m’envoya au sol.

« Je vois qu’Anna t’as appris quelques tours de magie de renforcement. » dis-je en reconnaissant le style de mon autre camarade.

« Ne te relève pas. » me répondit-elle. « C’est ma victoire. »

« Dans tes rêves ! » répliquais-je en réactivant ma magie.

Plusieurs éclairs traversèrent Jenny, provenant de diverses sphères que j’avais camouflées dans la brume. Je profitais du fait qu’elle soit obligée de se protéger pour ne pas prendre trop de dégâts et me relevais.

« Je pourrais faire ça toute la journée. » dis-je ironique.

Une fois mon barrage d’éclairs paré, elle me fixa avec un regard noir.

« Utilise-la ! » m’ordonna-t-elle.

Je mis quelques secondes à comprendre de quoi elle me parlait et mon expression se durcit.

« Non ! » dis-je catégorique.

« Alors je vais t’y forcer. »

Et son assaut reprit de plus belle. Elle essayait de me faire utiliser ma magie multivers mais je m’étais jurée de ne la réutiliser qu’en cas d’urgence. Je ne pouvais pas répliquer face à ce barrage de magie et ne pouvais que me protéger en attendant que ça se calme. Finalement, elle invoqua son phénix tout en continuant à me bombarder.

[C’est mauvais.] pensais-je.

Le phénix me fonça dessus immédiatement. Ma première pensée fut que cette bestiole avait vraiment un nom stupide.

[Non mais franchement, si Frichi n’est pas l’abréviation de Fried Chicken, c’est quand même stupide.]

Comme la dernière fois que je l’avais combattue, je lançais mon « Annulation absolue ». Tous ses sorts ainsi que Frichi disparurent. Le contre coup fût cependant bien moins important que la dernière fois.

« C’est la deuxième fois que tu me fais ce coup là. » dit Jenny désabusée.

« Même ton phénix ne me fera pas l’utiliser. » rétorquais-je.

Alors que je finissais ma phrase, elle chargea dans ma direction. J’esquivais d’un pas sur le côté et l’assommais avec un sort alors qu’elle passait à côté de moi et que sa garde était totalement ouverte.

« Cette fois-ci, tu n’as personne pour couvrir ton imprudence. » dis-je alors qu’elle tombait au sol.

Je fus déclarée vainqueur du combat et Jenny fût conduite à l’infirmerie le temps qu’elle retrouve ses esprits. J’insistais pour la suivre et restais à côté de son lit jusqu’à ce qu’elle rouvre les yeux. Elle me vit et ses mots me prirent au dépourvu.

« Je suis désolée Zara. » dit-elle en fondant en larmes. « Tu m’as sauvé la vie et moi pour te remercier, je t’ai fait enfermer plusieurs mois dans une prison. Je pensais que te faire utiliser ton pouvoir pendant ce combat justifierait mon acte pour moi et pour les autres mais tu es trop honnête et loyale pour ça. Ton pouvoir te donne un avantage certain et tu ne l’utilise même pas. J’ai essayé de convaincre Anna que tu étais dangereuse mais elle est têtue et voulait avoir tes explications avant de décider. »

« Je crois que niveau tête de mule tu n’es pas mal non plus. »

Un rire nerveux lui échappa entre deux sanglots.

« J’espère que tu pourras me pardonner. » dit-elle.

« Il n’y a pas si longtemps, quelqu’un m’a dit qu’avant de refuser le pardon à quelqu’un, il fallait se mettre à sa place et se demander sincèrement comment on aurait réagi de son point de vue. J’avais déjà décidé de te pardonner Jenny. Tout ce que je te demande en retour, c’est d’avoir confiance en moi. » répondis-je en me souvenant des paroles de Clément.

« Merci, je tâcherai de m’en souvenir. » dit-elle en essuyant ses larmes.

« Pour le moment, repose-toi et récupère. Utiliser ta magie comme ça tout d’un coup c’était stupide. »

Je me levais et me dirigeais vers la sortie. Alors que j’ouvrais la porte, Jenny m’interpella.

« Au fait Zara, tu as peut-être gagné cette fois mais je remporterai notre prochain duel. » me lança-t-elle avec un air de défi.

Je sortis, un sourire aux lèvres, en me disant que les explications ne s’étaient pas trop mal passées.

Les jours s’écoulèrent sans incidents majeurs, se transformant en semaines puis en mois. Pour être précise, trois mois s’étaient écoulés depuis que Clément m’avait sauvée.

Avec Anna, Jenny et Alice, nous étions assises en train de discuter. Les cours étaient annulés car nos professeurs avaient une réunion.

« Alors, il est mignon au moins ? » me demanda Anna.

Depuis le début de l’année, elle essayait de recueillir des informations sur mon sauveur. Toutes ses tentatives s’étaient soldées par des échecs jusqu’à présent.
« Allez, tu peux nous donner des infos sur lui quand même ! » renchérit Jenny en se joignant à la partie.

« Non, je ne vous dirai rien ! » répondis-je catégorique.

« Alice, aide-nous s’il te plait. » demanda Anna à la Nephilim qui était plongée dans un livre.

« Vous ne voulez pas le connaître. » répondit-elle sans faire attention, à moitié absorbée dans sa lecture.

[Et merde.] songeais-je.

« Attends ! Parce que tu sais qui c’est ? »

« De quoi ? » demanda Alice en relevant la tête, déconcentrée par la soudaine exclamation de Jenny.

« Tu viens de dire : ‘Vous ne voulez pas le connaître’. Et on parlait du sauveur de Zara. Tu le connais ? » répondit-elle en passant à l’attaque.

« Ah … » lâcha Alice.

Avant que les deux amies n’aient eu le temps de mener plus avant leurs investigations, un groupe de mage sortit de nulle part et se mit à attaquer les élèves présents dans la cours, semant le chaos sur leur passage.

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8 commentaires sur “JIM – Chapitre 24-1 : Interlude I

  1. Wow! le le ruch été plutôt rude😄 mais j’y suis arrivé.
    bon, juste pour te dire que je me suis plutôt bien éclaté wesh
    Et j’attends avec impatience les prochains chapitre.

    Pa vrai impatience?

    OK, il m’a snobé, bref bon courage pour la suite et merci pour les chapitres 😎

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