Perdu dans la Nuit 27 : Carnage

Auteur : Faust
Check : Sinei


Trois jours de retard… Au désespoir. Le prochain sera à l’heure ~

Un chapitre de combat, ça faisait longtemps ! J’avais même oublié comment les écrire… Bref, Nimronyn va commencer à être développée, comme Rieln d’ailleurs, et en l’occurence, dans le sang et les souffrances ~Pour être honnête, Nimronyn est ma préférée, pour ce que j’ai prévu par la suite…

Sur ce, bonne lecture, et comme toujours, n’hésiter pas à donner votre avis !


 

Aln et Rieln se réveillèrent en sursaut. Ils étaient sûrs d’avoir entendu un cri de douleur, mais le silence qui les accueillit les figea dans une stupeur incrédule. Il n’y avait pas un bruit, au point que la pièce semblait trop silencieuse, et indifférente à leurs pas, au frôlement de leurs vêtements.

L’orage s’était calmé, et pourtant la tension était palpable. L’immobilité de l’air était assourdissante. Ils ouvrirent avec précaution la porte de leur chambre, pour apercevoir une silhouette féminine penchée sur l’escalier, et observant d’un regard curieux ce qui se passait en contrebas. Quand Aln s’approcha, la femme lui jeta un regard étonné, comme si elle était vraiment surprise de le voir ici.

D’un coup, provenant du rez-de-chaussée, des râles d’agonie, des cris de désespoir et des hurlements satisfaits.

La femme en haut de l’escalier sembla se demander quelques instants que faire. Aln s’approcha d’elle avec prudence, mais alors qu’il s’apprêtait à l’appeler, son instinct lui hurla un avertissement : une fois à quelques mètres de la femme, il essaya de la pourfendre. Les yeux de cette dernière étaient noirs, des yeux qui ne lui rappelaient que trop les Ombres à forme humaine.

Elle laissa échapper un cri de surprise, une expression de terreur pure sur le visage. Un instant après, elle se jetait sur Aln en attrapant son épée d’une main tandis que, de l’autre, elle essayait de l’égorger.

Le jeune homme dégagea d’un mouvement de poignet son arme, tout en bondissant en arrière.

Rieln, comme à son habitude, observait la scène, et Aln savait qu’il interviendrait si le danger devenait trop grand pour lui. C’était sa manière d’être, d’une certaine manière, c’était le complément de son enseignement.

Aln se remit en garde. En face de lui, les traits de son adversaire commencèrent lentement à se métamorphoser avec un gargouillement répugnant. Elle sembla rajeunir un peu, son visage s’affinant vers des proportions parfaites. Elle se redressa ensuite, tandis que ses mains s’allongeaient de quelques centimètres, ses doigts se parant de longues griffes d’un noir profond.

L’Ombre leva la main droite, et portant l’index à ses lèvres d’un rouge écarlate, elle sourit. Un sourire ravageur, d’ailleurs…

Le jeune homme s’avança lentement, tandis que la jeune femme souriait toujours. Puis, sans prévenir, ils s’engagèrent dans un affrontement sanglant. Les griffes de l’Ombre étaient plus dures que l’acier, et Aln devait toujours éviter la confrontation directe, car à chaque coup, sa lame s’émoussait.

La femme disparut brusquement, et Aln eut à peine le temps de discerner sa silhouette du coin de l’œil avant de se jeter du côté opposé, sentant un courant d’air glacé effleurer sa gorge. Il répondit en abaissant son épée dans une frappe parfaitement calculée, et la créature para avant de reculer de quelques pas en secouant ses bras endoloris.

Le jeune homme comprit alors que si son épée souffrait des chocs répétés, il en était de même pour l’Ombre. Il se lança donc dans une séries d’attaques enragées, pour enfin acculer son ennemie en haut des escaliers. L’Ombre jeta un coup d’œil derrière elle, et Aln voulut profiter de l’occasion. Il se rendit compte trop tard de son erreur.

« Gol. »

Elle prononça un seul mot, et Aln sentit la magie se manifester près de lui : le monde entier vira au noir. Il sentit le frottement de l’Ombre contre son corps tandis qu’emporté par son élan, il dévalait les escaliers, en espérant y survivre. Au même moment, un tintement sonore résonna dans son dos.

« Ah, sourit-il penaudement, Rieln m’a encore sauvé. »

Un choc dur et des éclaboussures l’accueillirent en bas. Aln se releva en tâtant son corps pour vérifier son état. Au-dessus de lui, le combat faisait rage, mais il ne s’inquiétait pas. Rieln était plus que capable d’en finir seul. Il se concentra sur le rez-de-chaussée, et retint un haut-le-cœur lorsqu’une odeur nauséabonde l’assaillit. Il avança à tâtons de quelques mètres, prudemment, attentif au moindre bruit.

Le combat au rez-de-chaussée devait être terminé : il n’entendait plus que les râles des dernières agonies et le clapotis visqueux du sang accompagnant chacun de ses pas. Après avoir trébuché quelques fois sur des cadavres, il sortit de la zone de ténèbres, et blêmit.

La scène de massacre était horrible. Aln avait maintenant l’habitude du sang. Il avait déjà tué, et il avait vu des gens mourir, mais jamais de manière aussi violente et sâle. Pas un seul des corps n’était entier, ils gisaient ici et là, éparpillés au hasard ; certains donnaient même l’impression d’avoir été à moitié dévorés vivants.

Son cœur s’affola tandis qu’il luttait contre la nausée, mais il fut forcé de se reprendre en entendant un rire malade dans la cour de l’auberge. Il se précipita là-bas, poussé par un pressentiment, même si son instinct lui criait de courir dans l’autre sens.

Finalement, tout le monde n’était pas mort. Près de l’étable, une poignée de gens attendaient la mort aux côtés de leurs montures déjà déchiquetées, une expression de résignation sur le visage. Si ce n’était pour la jeune femme qui se tenait devant eux, le bras droit en sang, sans doute auraient-ils déjà jeté leurs armes. La loyauté qu’ils lui portaient les soutenait encore.

En face d’eux, à quelques mètres, un homme se tenait debout, l’air joueur, un bras à la main. Il regardait le groupe avec amusement, une lueur de satisfaction sadique dans les yeux. Mordant calmement et à pleine dent dans le morceau de chair qu’il tenait, la créature se lança dans une violente offensive.

Nimronyn se défendait avec l’énergie du désespoir. Elle essayait de son mieux de protéger ses soldats, derrière elle, et avant qu’Aln ne s’approche, il eut plusieurs fois le temps de la voir parer in extremis les violentes frappes de la créature.

L’Ombre bougeait toujours plus vite, et il s’en fallait toujours de peu pour qu’elle ne se fasse éventrer, mais à la moindre inattention, un cri de douleur retentissait derrière elle. C’était le seul rempart entre ses derniers subordonnés et elle.

La jeune femme sentait ses forces s’épuiser, et son sang s’échapper. Elle brandit son épée dans une dernière tentative, se fendit en avant pour essayer de pourfendre son ennemi. L’Ombre, surprise, se jeta en arrière pour esquiver, la lame l’effleurant, et se rétablit à quelques mètres de là. Nimronyn s’appuya sur son épée en haletant.

C’est à ce moment que la créature remarqua Aln. Son visage se décomposa en reconnaissant le nouveau venu. Elle grimaça haineusement, et enfournant le reste de son repas macabre dans sa gueule, se tourna vers le jeune homme.

Nimronyn lui jeta un regard éberlué. Elle le poursuivait depuis un mois, et il apparaissait de lui-même quand elle n’y pensait plus. Comme quoi, c’est toujours sans chercher que l’on trouve…

Ce n’était pas une situation dans laquelle elle et ses soldats devaient se relâcher, pourtant, dès que l’Ombre détourna son attention, ils se laissèrent mollement glisser au sol après avoir lâché leurs armes. Seule Nimronyn resta faiblement debout, tenant son arme d’une poigne tremblante. Quelques minutes d’affrontement avec la créature, et la voilà épuisée et blessée, à peine capable de tenir debout. Enfin, elle était toujours mieux lotie que ses soldats, qui mouraient en un seul coup. Elle jeta un regard d’excuse à Aln lorsque son épée lui échappa des doigts.

Cependant, l’Ombre ne semblait pas pressée de passer à l’offensive. Au contraire, à la surprise de tous, elle s’approchait à contrecœur d’Aln, comme un soldat qu’on envoie à l’abattoir. Et comme c’était souvent ce qui leur arrivait, les Patrouilleurs de Nimronyn reconnurent immédiatement ce sentiment.

Aln sortit sa rune préférée, la rune de protection Toan, et, quand il l’activa un rectangle presque semi-transparent se forma près de lui. Il remercia intérieurement l’Ombre pour sa timidité, et s’avança prudemment vers son adversaire.

L’Ombre lâcha un hurlement strident à vous percer les tympans, et fondit sur le jeune homme, écartant avec les griffes de sa main gauche la lame d’Aln tout en l’attaquant de la droite. Ses attaques étaient précises, rapides, et prudentes. La créature ne prenait jamais de risques, reculait dès qu’elle se sentait en danger, et ne tombait dans aucun des pièges d’Aln.

Le jeune homme se fendit et frappa de taille, l’Ombre recula d’un bond avant de contre-attaquer en visant le bras d’épée d’Aln. Elle bloqua le retour de lame et entailla légèrement le poignet d’Aln, avant que celui-ci ne l’envoie valser d’un coup de poing dans le plexus solaire.

Aln courut vers son adversaire qui reprenait son souffle, et frappa vers le bas, déviant au dernier moment la trajectoire de son épée pour intercepter la créature qui se glissait sous sa garde dans un mouvement inhumain. Elle laissa échapper un gémissement sanglant, et essaya de s’attaquer aux jambes du jeune homme, mais ce dernier ricana sournoisement.

L’Ombre trébucha, les pieds soudainement pris dans une gangue de glace. L’effet de la rune Al ne dura qu’un instant, mais cela suffit à Aln pour reprendre ses distances. La créature lança un feulement enragé, et étrangement, Aln se demanda pourquoi elles ne parlaient qu’au moment d’utiliser la Sagmag.

L’Ombre se releva avec difficulté, puis ouvrit la bouche.

« Sil dehaglis ik Elnis »

Aln hoqueta. Il avait parfaitement compris ce que cela signifiait.

« Dévore la chair. »

Il sentit la magie agir sur lui, et voyait en même temps l’Ombre s’effriter comme un château de sable trop sec tandis qu’une forme indistincte s’échappait du corps en décomposition. Les patrouilleurs crièrent leur soulagement avec un hourra retentissant, mais Aln ne les entendait pas. Une horrible envie montait en lui, et y résister lui demandait toute sa concentration. Quand Nimronyn s’approcha de lui, il lui fit signe de reculer tandis qu’il se mordait la lèvre jusqu’à la faire saigner.

Les soldats se turent bientôt en remarquant enfin le visage d’Aln déformé par la souffrance, et regardèrent le jeune homme avec inquiétude.

Il sentit bientôt qu’il ne pourrait tenir comme cela. Il prit son épée, et s’ouvrit la paume gauche, espérant désespérément que la douleur l’aiderait à reprendre le contrôle de son corps. La vague de douleur le rappela un bref instant à l’ordre, puis il se tourna vers l’auberge, une faim insatiable à l’estomac.

Il marcha, et à chaque pas, il sentait la magie s’affaiblir. Un pas. Peut-être allait-il tenir. Un pas. Pourvu qu’il n’y ait rien sur le pas de la porte. Un pas. Il avait oublié comment respirer. Un pas. La scène de carnage était proche. Un pas. Il vomit.

Respirant bruyamment, il s’assit dans une mare de sang, et partit d’un long rire de soulagement, mêlé au dégoût devant ce qu’il avait failli faire.

Aln sentit qu’on lui touchait l’épaule. Il se retourna, et vit Nimronyn se tenant derrière lui.

« Est-ce que tu vas bien ?
– Oui… C’est simplement que cette Ombre a voulu jouer un peu avec moi. »

La jeune femme se tut. En tant que Patrouilleur, elle avait entendu parler des « jeux » de certaines Ombres. L’information était cachée au public, mais parfois les Ombres jetaient des sorts auxquels il était presque impossible de résister, avec des résultats le plus souvent horriblement morbides. Elle n’osait imaginer ce qu’Aln aurait pu faire. Il reprit d’une voix tranquille, comme s’il ne s’était rien passé :

« Ne vous inquiétez pas, ce n’était pas grand-chose. Il faut plutôt… S’occuper de ça… »

Nimronyn hocha la tête en grimaçant, et jeta un regard appuyé au jeune homme. Rieln descendit l’escalier à ce moment-là, l’air aussi dépité que lorsqu’Aln avait qualifié son entraînement de facile. Nimronyn se figea un instant en voyant l’épéiste descendre sans se préoccuper de la scène, et retourna près de ses hommes après un salut rigide.

« Oh, c’est donc Nimronyn et ses hommes qui étaient en bas. Ça explique pourquoi ils ne sont pas tous déjà morts. Elle aura réussi à en sauver quelques uns. »

Aln cilla devant la froideur de son ami, et se demanda ce que Rieln avait vécu pour devenir aussi indifférent à la mort. Et lui-même frissonna en se rendant compte que, une fois le choc passé, les cadavres autours de lui ne le dérangeaient plus autant. Après un long silence, Aln finit par répondre :

« Et l’Ombre d’en haut ?
– Elle s’est enfuie au moment où ça devenait intéressant, grommela Rieln, dans une volute de fumée, et en laissant son beau corps retourner à la poussière.
– Comme de mon côté. Mais…
– Mais ?
– Rien. J’ai juste du mal à comprendre l’usage qu’elles font de la magie. J’aurais bien voulu analyser leurs corps, mais il n’en reste pas grand-chose.
– Mmh. Mieux vaut ne pas trop essayer de comprendre le comportement des Ombres. Enfin, dire ça à un magicien, ça ne rime à rien…
– Je ne vois pas ce que tu veux dire par là, sourit Aln. Nous, les magiciens, nous sommes toujours raisonnables dans nos recherches.
– Tu parles de plus en plus comme un magicien. Au moins, tu n’es pas aussi pédant qu’eux.
– Et pourquoi Nimronyn est-elle là ? »

Rieln prit un air faussement coupable.

« Peut-être parce que je n’ai donné aucune nouvelle à mon père depuis presque deux mois ? Normalement, je suis censé lui envoyer un rapport toutes les semaines, mais j’ai un peu oublié.
– Donc, soupira Aln, elle est là pour nous ramener ?
– Mon père a dû entendre parler de toi, et il est du genre insistant.
– Eh bien, au moins, c’est une bonne chose que nous ayons déjà décidé d’aller le voir. Autant aller avec elle. »

En même temps qu’il disait cela, Aln espérait ne jamais avoir à prévenir Éliana qu’il allait voyager pendant plusieurs semaines avec Nimronyn…

Le reste de la nuit se passa dans une étrange ambiance. Les survivants étaient tous devenus aussi taciturnes que Rieln, et le temps passa dans un silence de plomb. Le plus dérangeant avait été de nettoyer et d’enterrer les patrouilleurs morts, pour des raisons évidentes. Ils étaient partis à quinze, et ils n’étaient plus que cinq, en comptant Nimronyn.

Quand le soleil pointa à l’horizon, aucun d’entre eux ne voulait rester ici plus longtemps, même si Rieln s’en fichait toujours aussi royalement.

Le trajet se passa sans un bruit. L’orage de la veille était passé aussi vite qu’il était arrivé, ne laissant derrière lui que des routes embourbées et une délicieuse fraîcheur. Malheureusement, les patrouilleurs étaient d’une humeur trop sombre pour l’apprécier.

Une fois arrivés à l’auberge suivante, Aln eut pitié de ses compagnons de voyage, et décida de s’y arrêter. Rieln quant à lui grommela qu’ils n’avaient pas à se préoccuper d’eux. Depuis qu’ils voyageaient avec les patrouilleurs, l’épéiste était d’humeur massacrante. Sans doute pensait-il avec appréhension à la manière d’expliquer tout cela au conseiller Eldyn.

Après l’entraînement habituel, Rieln se retira dans sa chambre, et Aln, après un bain, se dirigea dans la salle commune. Il y retrouva Nimronyn, qui regardait distraitement les flammes du feu. Il la rejoignit.

Au début, les sonores crépitements du feu les faisaient sursauter, dans la salle autrement silencieuse. Finalement, Nimronyn laissa échapper un long soupir, et presque comme si elle se parlait à elle-même, d’une voix triste, elle dit :

« C’était de bons soldats. Ils m’accompagnaient depuis que je suis arrivée dans la Coalition. Des hommes loyaux et courageux. Et tout ce qu’il a suffi pour presque tous les tuer, c’est une Ombre. Une pourriture d’Ombre à forme humaine. Ils n’ont rien pu faire. Morts, tués dans leur sommeil. Et ceux qui se sont réveillés à temps, massacrés, éventrés. Avant même d’avoir réussi à sortir de l’auberge, nous n’étions qu’une poignée. Et c’est parce que la créature s’amusait et mangeait en même temps. Sinon, je ne sais même pas si je m’en serais sortie. Je ne sais plus si je dois te remercier ou te maudire. Elles étaient là pour toi, j’imagine ?
– Oui. Et il y en aura encore.
– Tu vas à la capitale c’est ça ?
– Oui.
– Avec les conséquences que ça peut avoir ?
– Oui. »

La jeune femme resta un instant interloquée par les réponses d’Aln. Elle se souvenait d’un gamin qui mentait mal, qui essayait désespérément de poser comme disciple d’un archimage, et elle se retrouvait face à un homme qui acceptait sans sourciller la mort des autres.

Elle éclata de rire. Un rire étrange, avec un visage qui lui, ne riait pas.

Aln laissa apparaître un sourire gêné devant ce changement d’humeur radical.

Elle le dévisagea de nouveau, longuement, avec attention. Le regarda dans les yeux. Le fixa. Ce regard intense, ces yeux d’un noir de jais, ils n’étaient pas gênants. Aln n’y voyait que de la curiosité, une sorte d’anticipation étonnée, et un brin de folie.

« Je suis curieuse de savoir comment tu en es arrivé là en seulement deux mois.
– Moi aussi. Et dire qu’il y a trois mois j’avais seize ans. »

Nimronyn haussa un sourcil sans comprendre ce qu’il voulait dire.

« J’espère que tu accepteras de me raconter… »

Puis, dans un soupir attristé :

« Ça me permettra d’oublier un peu tout ça.
– Ce sera avec plaisir, pour une partie de l’histoire en tout cas.
– Ça me donne encore plus envie de savoir. Et surtout, je veux savoir comment tu as fait pour que Rieln t’enseigne son escrime ? »

Elle sourit, et lui souhaita bonne nuit.

Aln devait beaucoup repenser à cette conversation, qui trahissait tellement la première impression qu’il avait eu de Nimronyn. Il commençait à se demander si tous ceux de la haute société étaient aussi écartelés qu’elle et que Rieln. Ah, Calnig était plutôt étrange lui aussi. Mais c’était uniquement dans les yeux de la jeune femme qu’il avait décelé ce perturbant mélange d’émotions. Ajoutez à cela l’importance que le père de Rieln semblait lui attribuer, pour envoyer son fils la surveiller, et vous comprendrez les interrogations d’Aln.

« Ah, pensa Aln, maintenant que les Ombres les plus proches de moi ont disparu, j’ai envie d’activer mon grimoire… Et de voir Éliana… En plus, je ne me sens plus trop en danger. J’imagine que c’est le moment. »

Bien sûr, à partir du moment où l’idée lui était venue, il n’était pas question de retarder son exécution. Si Rieln dormait, eh bien, il irait seul. Sinon, il aurait au moins un gardien. Et puis… Il avait toujours le souvenir de son enfance, celui où, lorsqu’il avait utilisé son grimoire, les Ombres ne lui avaient pas fait de mal dans le monde réel. Il soupira malgré tout à l’idée de compter sur une capacité aussi effrayante. Éliana avait raison, il était parfois un peu trop téméraire.

Comme toujours, il vivait dans la contradiction…

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4 commentaires sur “Perdu dans la Nuit 27 : Carnage

  1. Je me disais bien j’ai oublier de recommencer ! j’étais un peu perdu et pas que dans la nuit, j’avais oublier c’était qui les autres personnes.

    Cette phrase ma tuer, j’ai mis du temps a comprendre T_T

    l’Ombre recula d’un bon avant de contre-attaquer en visant le bras d’épée d’Aln

    « recula d’un bon(d) avant » il y a une faute mais pas grave mais je pensais qu’il faisait un bond en avant, j’ai mis 2min a comprendre, sa me réussis pas,  » le bras d’épée » ma fait moins mal héhé.

    Il est peut-être suicidaire sinon ? ou a dépendance aux problèmes.

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