DMW 56 : Le prince Dragon-Démon (3-4)

Traduction & Adapt : Ilanor
Check : Miss X


Enjoy~


« Oui, c’est la première fois que j’ai vu mon professeur et ma soeur parler de quelqu’un avec autant de passion. »

Il semblait qu’après être revenue au palais, elle avait parlé d’Azell en présence de sa famille.
Seigar reprit :

« Aussi, je voulais vous remercier.
– Me remercier pour quoi ?
– J’ai entendu ma soeur dire que ça n’aurait pas été sûr sans vous. Sire Azell, merci d’avoir protégé ma soeur. »

Son expression était froide, mais ses mots sincères. Azell répondit :

« Non, j’ai simplement fait ce que j’avais à faire.
– Il n’y a pas beaucoup de gens dans ce monde qui auraient fait la même chose. Ma soeur aînée est forte. C’est une femme, mais elle porte seule le fardeau de devoir répandre la gloire du trône. Elle se pousse toujours à ses limites, pourtant nous continuons à lui demander plus… J’aimerais qu’elle pense un peu à son propre bonheur. »

Seigar reprit après avoir soupiré.

« Sire Azell, j’ai entendu dire que vos compétences étaient extraordinaires. Que diriez-vous de devenir l’un de mes chevaliers ? Vous ne serez pas déçu de la rémunération que je vous donnerai.
– Vous avez une telle opinion de moi alors que c’est la première fois que vous me voyez. Je vous suis reconnaissant. Cependant, j’ai quelques projets en cours qui vont m’obliger à voyager, et je ne vais pas pouvoir accepter votre offre, je suis désolé.
– Mmh. J’ai entendu dire que ma soeur vous a adoubé ? Pensez-vous peut-être travailler pour elle ?
– Non.
– Est-ce que ce que ma soeur aînée a dit est vrai ? Vous n’avez pas l’intention de chercher des promotions ?
– C’est vrai au moins pour le moment. Il y a quelque chose que je dois faire avant…
– Il paraît que vous avez traversé des choses difficiles à expliquer. Je ne vous poserai pas plus de questions. Cependant, c’est vraiment dommage. Je n’ai que récemment commencé mes activités, donc j’ai besoin de beaucoup de gens de qualité.
– Même sans moi, Votre Altesse n’a-t-elle pas beaucoup de talents prometteurs à son service ?
– Le trône me prête toujours des hommes, mais ce n’est pas suffisant. J’ai besoin de beaucoup d’hommes travaillant directement pour moi. Malheureusement, il y en a peu : les vétérans sont déjà retranchés dans leurs positions, et cela créerait des frictions si je recrutais à ma guise. Donc finalement, il faut que je cherche des gens qui ont du potentiel, mais ils ne doivent pas avoir une haute position. Ce n’est pas facile.
– Je vois. »

Il parlait d’un sujet n’allant pas à un jeune homme. Cependant, il avait grandi dans la famille royale, donc il connaissait le sens de son travail. De plus, il pouvait précisément pointer du doigt quels sujets pouvaient causer problèmes en interagissant avec les gens.

« Ma soeur aînée connaît des problèmes similaires… Malheureusement, elle ne pense pas à agrandir sa troupe. Nous devons chercher agressivement des gens pour l’assister, mais elle n’aime pas que d’autres se sacrifient pour elle. C’est pourquoi elle se précipite dans les dangers et se surmène. Je veux alléger le fardeau de ma soeur, donc j’ai besoin de gens talentueux. »

Seigar voulait que ses activités allègent le fardeau d’Arrieta. C’est pourquoi il était venu recruter Azell…

‘C’est sûrement un étrange humain, mais…’

Comme Kairen et Arrieta l’avaient remarquée, Seigar sentait aussi une odeur diffuse de magie de Dragon-Démon. Cependant, elle était très faible comparée à celle des Dragons-Démons ou des Métisses Dragons-Démons. C’était étrange. C’est tout ce qu’il en pensait.

‘Il semble que ma grande soeur et mon maître aient un peu exagéré leur histoire.’

S’il ignorait l’odeur de magie de Dragon-Démon d’Azell, son énergie magique n’était pas si extraordinaire. Cela faisait qu’il était impossible pour Seigar de penser à Azell comme à quelqu’un de puissant, étant donné que c’était leur première rencontre. Même s’il dissimulait ses ondes magiques, Seigar aurait dû pouvoir sentir si la personne cachait une puissante force ou non.
Seigar ne faisait pas confiance aux évaluations des autres. Il était satisfait uniquement après avoir étudié lui-même la personne.
Il y avait déjà beaucoup d’histoires autour d’Azell. Arrieta l’avait mentionné, et les chevaliers royaux qui étaient allés escorter Arrieta mettaient le bazar depuis qu’ils avaient observé un match d’entraînement entre Azell et Kairen. Cependant, maintenant qu’il avait rencontré Azell, Seigar avait jugé que les histoires sur ce dernier avaient été exagérées.

‘Bon, ce n’est qu’un humain. J’avais trop d’attentes pour lui.’

Seigar se réaffirma en lui-même sa force. En excluant son maître Kairen, ils étaient peu nombreux à le dépasser.
Ce n’était pas simplement l’évaluation enfantine d’un jeune homme. C’était une opinion formée à partir de son expérience de vrais combats. Il avait eu sa première bataille cette année, et il avait participé à deux autres après cela. Il avait écrasé ses ennemis.
Après avoir été entraîné par Kairen, il avait affronté beaucoup d’humains, cependant, il n’en n’avait jamais croisés qu’il considère vraiment forts. Même les chevaliers royaux, qui étaient appelés les meilleurs épéistes, ne pouvaient pas faire grand-chose contre Seigar. Sans s’en rendre compte, Seigar avait formé l’opinion que les humains pouvaient être extraordinaires en termes de techniques, mais qu’ils ne pourraient l’égaler en termes de capacités globales de combat.

« Ah, je ne compte pas vous remercier d’avoir sauvé ma soeur simplement avec des mots. Désirez-vous quelque chose ? (ndt : Yep, ta soeur ! *kof kof*) Si vous n’avez rien de particulier à l’esprit, je peux vous rendre riche. (ndt : C’est une réplique de méchant ça, non ?)
– Mmh. Et si… Pourriez-vous me permettre de rentrer dans la bibliothèque du palais ?
– La Bibliothèque Royale ? »

Seigar était étonné. C’était une demande qu’il n’aurait jamais imaginée.
Azell reprit :

« Oui, je veux voir les livres qui y sont. Je vous en serais reconnaissant si je pouvais obtenir un accès total.
– Ça ne devrait pas être trop difficile. J’en dirai un mot. Juste au cas où, je vais leur demander de vous donner un pass.
– Merci.
– Je vais m’excuser maintenant. Cette conversation était agréable.
– Faites attention sur le chemin du retour. (ndt : euh, what ?) »

Après avoir reçu les salutations d’Azell, Seigar rejoignit les serviteurs qui l’attendaient dehors et partit.

Azell marmona dans sa barbe :

« On dirait que mon séjour dans le palais va devenir ennuyant… Mmmh. »

Partie 4 :
Sa prédiction était juste.
Azell se prit la tête dans les mains le jour suivant, quand il reçut une montagne d’invitations et de présents.

« Argh, mon dieu. »

La société noble était toujours comme cela. Leur vie sociale et leur intérêt pour les gens étaient leurs principales sources d’amusement. C’était particulièrement vrai dans la capitale. Il y avait trop de leur pareils rassemblés à un seul endroit. Cela voulait dire qu’ici la culture et la mode changeaient à chaque instant.
S’ils voyaient quelqu’un d’attirant, les nobles ne laisseraient pas cette personne tranquille.
La Princesse Métisse n’avait jamais adoubé personne avant lui. De plus, elle ne lui avait pas demandé de prêter le serment de loyauté. Cela avait surpris tout le monde.
De plus, ils avaient entendu par ses compagnons de voyage qu’il avait brillé en affrontant les adorateurs du Roi des Dragons-Démons, qui avait attaqué Arrieta. Même le Duc de l’épée draconique, que l’on appelait la légende vivante, l’avait complimenté. En plus de cela, Sire Veran était allé escorter la princesse, et il jurait avoir vu Azell affronter à égalité le Duc de l’épée draconique lors de leur match d’entraînement.
L’histoire commençait à se diffuser. Les nobles étaient très sensibles aux rumeurs, et leurs yeux brillaient à la possibilité de voir quelqu’un d’intéressant. Bien sûr qu’ils montreraient de l’intérêt pour Azell.

« Wow. Je vous envie. »

Enora était venue inviter Azell à déjeuner, et ses yeux brillaient. Azell lui répondit de manière apathique :

« Qu’est-ce qui est si bien ici ?
– Vous êtes devenu la star des cercles sociaux en une seule nuit. Tout le monde vous envoie des invitations et des présents. Pour une jeune demoiselle, c’est un scénario de rêve.
– … Comme je ne suis pas une jeune demoiselle, ce n’est pas bienvenu. »

Bon, ce n’était pas comme s’il n’avait pas expérimenté cela avant. Peut-être était-ce pour cela qu’il n’était pas excité à ce sujet. Avant qu’il ne se mette à dormir, chaque noble lui avait montré son intérêt, son respect et son affection pour lui. Même les membres de la famille royale l’avaient supplié pour une entrevue. Ils l’avaient même supplié de leur enseigner les arts martiaux.

« En plus, les présents sont un peu… Voulez-vous ce parfum, Mademoiselle Enora ? »
Parmi les cadeaux qu’il avait reçus, il y avait des parfums, des écharpes et des bijoux d’argent. Beaucoup d’entre eux étaient prévus pour un usage féminin. Les yeux d’Enora étincelaient.

« Vous en êtes sûr ?
– Eh bien, je n’ai pas besoin de ces objets. Et aussi, si vous voulez quelque chose d’autre, vous pouvez le prendre. »

L’idée de rendre ces cadeaux n’avait même pas traversé l’esprit d’Azell.
Du point de vue d’une personne normale, les présents accompagnant les invitations étaient des objets très coûteux. Du point de vue des nobles, c’était quelque chose qu’ils envoyaient comme une formalité pour maintenir les apparences. Si quelqu’un renvoyait les cadeaux à cause du prix, cela serait considéré comme impoli. La seule fois où il pourrait refuser un présent, c’était si l’objet était plus coûteux que tous les autres combinés.
D’autre part, cela ne pouvait pas être vu comme une faveur malvenue. Azell aurait besoin de vêtements adaptés à la société noble. Du point de vue des nobles, ils ne voulaient pas que la personne qu’ils avaient invitée ne s’embarrasse en s’habillant de manière décontractée. C’est pourquoi ils avaient même envoyé des objets pour usage féminin.
Enora souriait joyeusement.

« Wow. Vous semblez être une vraiment bonne personne, Sire Azell !
– … Vu le timing de vos mots, vous faites comme si avant je semblais être une personne vraiment méchante.
– Vous êtes sûr ? Si vous pensez accepter les invitations, vous aurez besoin de ces choses. Si vous n’avez pas de jeune femme pour vous accompagner, je peux vous présenter à certaines de mes aînées que je connais… »

Toutes les servantes du palais étaient de noble naissance. C’est pourquoi elles attendaient toutes avec impatience de pouvoir faire leurs débuts dans la haute société. Elles adoreraient toutes avoir la chance d’escorter une personnalité émergente comme Azell.
Azell claqua de la langue.

« Une jeune personne ne devrait pas parler comme ça. Je n’ai pas d’intérêt pour elles.
– Les servantes du palais ont toutes un standard de beauté à passer, donc ce sont toutes des beautés. Comme elles sont de noble naissance, elles savent aussi se comporter. Vous n’êtes toujours pas intéressé ?
– Mademoiselle Enora, essayez-vous peut-être de discrètement vous dépeindre comme une beauté ?
– Oh mon… Le niez-vous ?
– Vous êtes plus mignonne que belle.
– Si vous parlez comme ça, vous ne serez pas populaire avec les femmes, Sire Azell. »

Azell ne put s’empêcher de rire en voyant Enora prendre une expression boudeuse. Puis il dit.

« Quoiqu’il en soit, je suis reconnaissant de l’offre, mais je vais devoir refuser. Je ne compte pas accepter d’invitations.
– Quoi ? Êtes vous sérieux ? »

Enora demanda comme si elle ne pouvait pas croire ce qu’elle entendait.
C’était la chance de toute une vie pour Azell qui avait récemment été adoubé. Même pour un artiste martial compétent, il était difficile de monter en grade sans soutien. C’est pourquoi il avait besoin de se faire connaître par les nobles. C’était une précieuse opportunité où il pourrait construire des connexions personnelles avec ceux de la haute société.
Elle était jeune, mais Enora travaillait pour le trône. Elle comprenait comment les choses fonctionnaient ici. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’Azell était naïf quant à la manière dont le monde marchait.

« S’il vous plaît, pensez-y encore une fois, Sire Azell. Dans le futur, vous ne pourrez pas obtenir ce genre d’opportunité même en essayant. Si vous ne profitez pas de l’occasion, qu’importe le nombre de vos services rendus plus tard, vous finirez par courir en rond sans fin.
– Wow, Mademoiselle Enora. Je suis un peu impressionné maintenant.
– Quoi ?
– Non, vous aviez vraiment l’air d’une adulte ayant traversé toutes sortes de difficultés.
– S’il vous plaît, soyez sérieux quand je parle d’un sujet important. »

Enora bouda encore une fois, et Azell rit.

« C’est un compliment. Vous êtes de la noblesse, mais vous avez grandi à la campagne. Vous êtes encore jeune, mais pourtant vous comprenez le fonctionnement de la société noble à la capitale. C’est très surprenant. De plus, vous n’êtes une servante royale que depuis moins d’un an. Vous êtes très intelligente. Bien sûr, vous ne seriez pas devenue la servante personnelle de la princesse si vous n’étiez pas très intelligente et perspicace.
– Aah. Vous me faites rougir avec tous ces compliments. »

La liste des innocentes louanges d’Azell fit tourner au rouge le visage d’Enora.
Azell dit.

« Je sais ce dont vous vous inquiétez. Cependant, je ne veux pas réussir avec cette méthode. Au minimum, je veux de la liberté pour un moment. Je ne veux pas rentrer directement dans des histoires compliquées.
– Ha-ah. Vous êtes trop étrange.
– Eh bien, en tant que servante royale, vous le voyez de cette manière là. Quoiqu’il en soit, dépêchez-vous et prenez ce que vous voulez. La princesse nous attend probablement. »

Bientôt, Enora eut sélectionné une montagne d’objets pour femmes, et quitta la chambre d’Azell avec délice.

 

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