Death March Interlude 6-2 : Le Passé de Muno

Traducteur: Hina-sama
Adapt : Yurane
Check : ShaSha-senpai


Voici la seconde interlude du tome 6, qui va vous permettre d’en savoir un peu plus sur les coulisses du pouvoir et de la noblesse…
Bonne lecture à vous
~
ShaSha-senpai.


C’est un salon dans le coin du palais royal. Il y fait sombre, même en milieu de journée, à cause des nombreux rideaux épais qui recouvrent la lumière extérieure, et des outils magiques qui illuminent d’en bas. Les rideaux pendent du plafond et les plantes décoratives sont placées pour diviser les ensembles de sofa et pour obstruer la vue.

Pour cette raison, l’identité des personnes de cet endroit ne sont pas connues… C’est comme ça.

De plus, les espaces entre chaque sofa sont larges, les outils magiques pour changer les voix sont utilisés et les gens parlent en chuchotant au point que celles du sofa d’à côté peuvent à peine être entendues.

C’est l’endroit où les commérages de tout le royaume de Shiga sont réunis.

C’est un endroit important pour les nobles et pas seulement pour parler de scandales, mais aussi pour échanger des informations concernant la défense nationale qui ont été transmises via la magie.

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« Vous en avez entendu parler ? »

Un gentilhomme s’assoit en saluant quelqu’un en secret.
Publiquement, la personne ne devrait pas être connue, mais tout le monde sait qui s’assoit dans cet ensemble de sofa. Ils font seulement semblant de ne pas savoir.

« Est-ce à propos du marquis Muno ?
– Oh, vous êtes rapide.
– Nous en parlions à l’instant. C’est à propos des morts-vivants qui attaquent la cité de Muno.
– Une demi-journée après le rapport initial de la salle d’urgence du palais royal, il n’y a plus eu aucune information. C’est inquiétant.
– Je ne peux imaginer les soldats d’élites du marquis vaincus par des choses comme des morts-vivants. Ils ont déjà dû être repoussés maintenant. Mais, ça serait une bonne opportunité pour obtenir les droits sur le territoire du marquis en fonction des dégâts.
– Eh bien, que tout le monde se calme. Pourquoi ne pas le laisser nous donner les dernières informations. »

Les personnes de la haute société qui discutaient se tournent vers un vieil homme bien bâti.
Tout le monde a l’air d’avoir soif de nouvelles informations, le brouhaha s’arrête soudainement.

« Le territoire du marquis de Muno a été vaincu par l’armée des morts-vivants. »

A ces mots, l’agitation est ravivée du silence.

« C’est impossible.
– Il devait y avoir une troupe de golems et des soldats magiciens là-bas.
– De plus, ils avaient acheté beaucoup d’esclaves de la race des tigres grâce à la race des belettes et monté de larges bataillons.
– Ils avaient l’une des cinq armées les plus fortes de ce pays.
– Que s’est-il passé ? »

Leur surprise est naturelle. Le marquis de Muno possède un vaste territoire qui produit beaucoup d’or et d’argent ainsi que du mithril et des minerais magiques provenant des principales mines du pays.
Soutenu par ces atouts et des produits de luxes variés dont même le roi manque, le marquis avait rassemblé des forces armées qui pouvaient même rivaliser avec les armées du roi.

« Nous devons attendre davantage de rapports pour comprendre ce qui s’est réellement passé. Nous n’avons reçu que le rapport indiquant que 『La capitale du marquis est tombée』venant de l’unité de renseignement de la race d’oiseau du duc Oyugock. »

Le silence domine la salle, toutefois le plus âgé des gentilshommes qui tient une canne commence à parler.

« Je suis désolé, mais je dois bientôt aller voir mon médecin. Excusez-moi de devoir vous quitter.
– Ah bon ? C’est aussi le moment pour moi de jouer avec mes petits-enfants.
– Ma douleur chronique est douloureuse… »

Les vieux gentilshommes quittent leur siège un par un. Les seuls qui restent à leur place sont le jeune gentilhomme qui a apporté la nouvelle et le gentilhomme d’âge moyen. Bien entendu, ils comprennent que les mots des personnes qui partent ne sont que de simples excuses.

« Tout le monde à l’œil averti au profit, hein.
– L’armée du royaume est probablement sur le point de partir pour exterminer les morts-vivants. Puisqu’il y a pleins de façon de faire du profit si la campagne est de grande envergure, on n’y peut rien.
– Ça te va ?
– Oui. J’ai déjà donné mes ordres à mon personnel.
– Comme on pouvait s’y attendre du bras droit de Sa Majesté.
– Votre excellence, s’enquérir d’une identité ici est…
– Ah, c’est vrai. Désolé. J’ai reçu ta, non, la liste d’un bureaucrate-dono sur les nobles qui n’ont pas d’enfants légitimes, pourrais-tu m’aider à la lui transmettre ?
– C’est formidable. Le bonheur des autres fait mon bonheur. Je serai heureux d’en être le livreur. »

Puis, deux mois après que les informations aient été apportées, le plus grand rassemblement de l’armée du royaume jamais enregistré dans l’histoire marcha vers le territoire du marquis de Muno.

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« Donc, tous les membres de la famille du marquis Muno sont morts de causes anormales ?
– Ça n’est pas tout. Le comte Bobi, qui s’est marié avec la petite-sœur du marquis, et tous leurs enfants sont tous morts noyés.
– C’est vrai ? Moi j’ai entendu que ce malheur est arrivé au comte Muzuki. »

Après le retour triomphant de l’armée du royaume qui est partie en campagne au territoire du marquis Muno, toute la famille du marquis est morte anormalement. Plus personne ne reste, que ce soit de la famille directe ou indirecte.
Là-dessus, dans l’intérêt de succéder au marquis, il semble que les nobles qui ont envoyé quelqu’un se marier dans la famille du marquis sont tous morts dans des accidents ou de maladie mystérieuse comme le rapporte les comptes-rendus qui arrivent successivement à la capitale royale.
De telles histoires apparaissent également plusieurs fois parmi leurs bavardages.

« Si c’est comme ça, celui qui héritera du territoire pourrait être le marquis Ashinen ou le comte Fudai, qui ne possèdent pas de territoire à eux.
– Non, le territoire du marquis de Muno est trop vaste. Il se pourrait qu’il soit divisé en 4 ou 5 territoires.
– Oh, très cher, il devrait y avoir en ce moment-même, beaucoup de nobles qui réunissent leur argent pour des pots-de-vin.
– Pas étonnant qu’il y ait autant de demandeurs pour des prêts ce mois-ci. »

Puis, six mois après ce jour-là, les membres de la famille biologique du marquis de Muno jusqu’au septième degré de parenté sont tous morts. La rumeur parmi le peuple dit que c’est une malédiction du roi des morts-vivants.

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« Pfiou. Après le marquis Ashinen, même le comte Fudai est mort anormalement, hein ?
– En mettant de côté le fait que le comte Fudai soit mort noyé dans le bassin de sa maison, le marquis Ashinen a été tué par une lance dans le centre-ville, ce n’est ce qu’on peut appeler une mort anormale ?
– Cependant, les gardes qui étaient avec lui n’ont même pas remarqué qu’il avait été kidnappé en un instant. N’était-il pas tombé dans les mains du roi des morts-vivants ?
– Allons, allons. De toutes les personnes, les nobles ne devraient pas croire aux rumeurs irréfléchies des gens de la rue.
– Eh bien, même si nous mettons de côté la rumeur, avec ceci, il y a eu cinq nobles influents qui auraient dû succéder à la famille de Muno et qui sont morts successivement de façon anormale.
– Combien de candidats restent-ils, maintenant ?
– Plus aucun. Ils se sont tous rétractés. »

Tout le monde, incluant celui qui a posé cette question, le savait déjà. On ne pouvait voir les visages dans cette obscurité, mais l’atmosphère environnante laisse à penser que tous sourient jaune.

« Alors qu’ils ont versé des pots-de-vin, non, dépensé en divertissement au point d’être en faillite, ils se sont retirés parce qu’ils se sont dégonflés à cause de la rumeur ?
– Non, deux personnes sur cinq étaient des explorateurs actifs de labyrinthe pendant leur jeunesse. Ils ont pris la bonne décision en se retirant. »

Par la suite, beaucoup de bas nobles à titre honorifique, pleins d’ambition, poussés par leur gardien pour leur propre profit, apparurent également. Mais, ces nobles n’étaient pas les seuls à subir des morts étranges, leurs gardiens eurent aussi le même sort… Le nombre de candidats a alors complètement fondu.

Puis, comme récompense à la subjugation de la cité des morts-vivants, les mines du marquis de Muno ont été données aux seigneurs adjacents, en commençant par le duc Oyugock.
Comme il y a beaucoup de voix insatisfaites des seigneurs et chevaliers qui ont participé au combat, il a été décidé que pour les 10 prochaines années, 20% de la production produite par les mines des seigneurs féodaux seront versées au roi et la moitié restante sera partagée parmi les chevaliers.

En raison de cela, la valeur du territoire du marquis de Muno a rapidement chuté.
Avec le profit parti, seuls les risques restent. Cinq années passent sans trouver de nouveau souverain pour le territoire de Muno.

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« Saviez-vous que le seigneur féodal de la cité des mots-vivants a été décidé ?
– Allons, allons. Vous ne devez pas l’appeler la cité des morts-vivants.
– C’est vrai, il devrait y avoir entre vingt et trente mille personnes qui y vivent.
– Oh, veuillez me pardonner. »

Le jeune noble reçoit une coupe de vin d’une servante et mouille ses lèvres avec.

« Donc, ça devrait être soit le cinquième prince, soit le comte honoraire Toldora. Lequel des deux sera choisi ?
– Comme il ne serait pas bon d’apporter le malheur sur la famille royale, ce serait alors le comte honoraire Toldora, n’est-ce pas ? »

Le jeune noble qui a ouvert le sujet écoute seulement les discussions des nobles alentours d’une façon amusante sans ouvrir sa bouche.
Apparemment impatient, un noble d’âge moyen, représentant les autres nobles, le conseille vivement à continuer l’histoire. Cependant, le nom que ce jeune noble révèle, est inattendu par l’assemblée.

« Connaissez-vous le baronnet Donan ?
– A cet instant, ce nom ne m’est pas familier.
– Non, attendez. Je l’ai entendu quelque part.
– N’est-il pas de la branche de la famille du duc Oyugock ?
– Ah, ce petit homme généreux ? Il a donné un livre de héros qu’il a compilé personnellement, durant la célébration du septième anniversaire de notre fille.
– Ah, il est connu pour être fan des héros.
– Mais, je ne me souviens pas de lui comme d’une personne brave qui risquerait ainsi sa vie pour devenir un seigneur féodal. »

En effet, de ce qu’ils se souviennent, cet homme incompétent est digne d’être appelé « oubliable ». Il n’avait pas du tout l’air d’un homme qui a de l’ambition pour s’élever (socialement).

C’était un homme droit et inoffensif : c’est le point de vue qu’ils avaient tous en commun.

« Cela voudrait dire qu’il a été probablement recommandé par le duc Oyugock.
– Mais, les gardiens des nobles sont morts aussi. Pensez-vous que ce prudent duc Oyugock pourrait faire une telle chose ?
– C’est vrai. Puisque les mines ont été distribuées aux seigneurs voisins, le territoire du marquis de Muno est seulement large et pauvre sans aucune industrie spécialisée ni de peuple. Il ne devrait pas y avoir de profit pour que son excellence le duc soit impliqué maintenant. »

Ils ne pouvaient s’empêcher d’être perplexe. Sans compter la zone directement possédée par le roi, le territoire du duché est le plus grand. Et ce n’est pas que vaste, c’est aussi le premier producteur de riz, de sel, de soie et de verrerie. De plus, il possède lui-même des mines du territoire du marquis de Muno et le droit de se charger de plusieurs mines que les nains ont occupé. Personne ne peut comprendre pourquoi il voudrait un territoire qui n’est désormais que vaste.

« En fait, au sujet de ce baronnet Donan, il vit dans la cité du territoire du marquis de Muno depuis ces cinq dernières années.
– Quoi ? Les nobles honoraires et les bas nobles n’ont-ils pas tous été tués dans la cité de Muno ?
– C’est exact. Les seuls nobles dans la cité de Muno actuellement sont le baron et sa famille.
– Il a emmené sa famille dans un endroit pareil ?
– Il semblerait que ce soit des gens ignorants du monde.
– Je vois, plutôt que son incompétence, c’est son insensibilité qui ne peut être sauvée.
– Puisque sa femme est une roturière, leur sang noble est faible, ça peut en être la raison. »

Ainsi, l’année suivante, le baronnet Donan hérita du titre de Muno et devint un baron investi en tant que seigneur féodal.

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Changeons d’endroit pour le bâtiment principal du baron à l’intérieur du château. Dix ans après l’intronisation du baron, le château a été enfin achevé grâce à l’assistance du duc Oyugock.

« Alors, le mariage de la princesse est vraiment…
– Oui. Comme la cérémonie a été reportée tellement de fois, c’était à prévoir : un messager avec une note de refus officiel est arrivée.
– Ça alors, comme c’est déplorable. S’ils voulaient refuser, alors le fiancé-dono aurait dû venir lui-même. »

Le baron apaise le consul Jii qui était en colère pour lui. C’est assez difficile de se mettre en colère quand on voit une autre personne s’énerver en premier..

« Nous n’y pouvons rien, Soruna n’avait pas l’air d’être intéressée de toute façon, et ils avaient même 10 années d’écart.
– Mais, si ça continue, sa période de nubilité se terminera. »

Face à ces paroles sans réserve, dues au fait qu’il le sert depuis de longues années, le baron sourit amèrement.

« Ça m’est égal même si Soruna choisit une personne de la rue.
– On ne peut pas laisser faire ça, puisqu’il héritera de ce territoire. Il ne devrait pas être plus bas qu’un vassal qui a servi un maître depuis des générations. De plus, il est aussi important de la marier aux seigneurs voisins. Vous ne pouvez pas être négligent dans cette affaire. »

Tout en acquiesçant aux paroles de Jii, le baron a déjà à moitié abandonné les fiançailles de ses filles. Avant qu’il ait été élevé au rang de seigneur féodal de ces terres, plus de 100 nobles moururent en voulant prendre ce titre. De plus, cela n’est pas arrivé qu’aux nobles eux-mêmes, parfois même les parents et les petits-enfants en ont été horriblement victimes.

Même s’ils échappent à leurs propres problèmes, il n’y a aucune garantie qu’ils ne tomberaient pas dans un désastre s’ils se mariaient avec la fille du seigneur au territoire maudit.
Beaucoup de nobles pensent ainsi.

Même le partenaire, qui a refusé cette fois-ci, n’est devenu le fiancé que parce qu’on lui avait promis au début, qu’il deviendrait le seigneur. En réalité, Dame Karina allait devenir adulte l’année prochaine, mais elle n’avait pas encore de fiancé.

Il faudra attendre cinq années pour que Dame Soruna rencontre son nouveau fiancé, c’est-à-dire un an avant qu’un désastre tombe sur le territoire du baron de Muno.

 

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