Death March Interlude 6-4 : Rêve d’un Jour d’Été

Traducteur: Hina-sama
Adapt : Yurane
Check : ShaSha-senpai


Avec quelques heures de retard, voici venir le nouvel interlude du tome 6. Les prochains devraient arriver plus régulièrement, chaque jeudi soir. Cet interlude est un peu spécial et met en place des éléments que nous retrouverons probablement dans le futur. Je vous laisse juger par vous-même…
Bonne lecture à vous
~
ShaSha-senpai.


C’est un rêve de choses qui se sont produites il y a bien longtemps. Un rêve d’un jour lointain.

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« Toi aussi. Jouons ensemble. »

J’étais intéressé par une fille de mon âge à l’air timide se trouvant derrière la boîte d’offrandes du temple. J’ai alors pris mon courage à deux mains et l’ai invité à jouer.

« Mon nom est Ichirou. Et toi ?
– Je suis •••.
– Hee~, ton nom ressemble vraiment à celui d’une fille de temple. »

Je guidai la fille par la main, l’emmenant sur le terrain du temple où mes cousins jouaient. Au début, elle était calme, mais après avoir commencé à chanter et à jouer à cache-cache, elle révéla un sourire éclatant qui n’avait rien à envier à ses beaux cheveux roux.

Le temps où l’on s’amuse bien passe vite. Le soleil se cache déjà derrière les montagnes.

« Tout le monde, c’est l’heure de rentrer à la maison. Toi aussi, •••. Rentrons ensemble jusqu’à mi-chemin.
– Ma maison est ici. »

La fille dit ça en retournant au temple.
Je suis sûr d’avoir entendu le nom de la fille, mais je ne pouvais pas m’en souvenir quoi qu’il en soit.

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« À ce moment-là, le prince apparut et vaincu le méchant dragon d’un seul coup de son épée.
– Je n’aime pas cette histoire. »

Apparemment, elle n’a pas aimé le livre d’images que j’ai lu de mon mieux.
La fille, qui fait un peu la tête, joue avec ses cheveux rouges orangés en boudant.

« Ce temple est dédié à un dieu dragon. Son nom est Mizuhana-hime. »

La fille gonfle sa poitrine par fierté.

Ce temple vénère un dieu appelé Ama-no-Mizuhana-hime.

« Alors, alors, Mizuhana-hime a traversé l’arc-en-ciel et est venue ici. Elle était en colère contre un jeune homme du village qui est allé la voir danser au sommet de la montagne de ce temple.
– Pourquoi était-elle en colère ? »

La fille boude car elle n’arrivait pas à s’en rappeler.

« Hum~ J’sais pas. Elle était sûrement en colère parce qu’elle est nulle en danse ! “Ne regarde pas l’entraînement” a-t-elle dit.
– Elle est timide, hein ?
– Oui, elle devait l’être ! ».

La fille, qui croise ses bras minces avec un air embarrassé, acquiesce comme pour se convaincre de sa propre histoire.

« Et ensuite ! La déesse-sama en colère se transforma en dragon et vola dans le ciel, apportant la pluie pendant trois jours et trois nuits.
– Eh~, ça ne serait pas mieux de lui pardonner en lui donnant une pichenette sur le front.
– Hum~ Ce n’est pas grave ! Parce que c’est une légende ! »

Il semble qu’une réplique excessive est interdite.

« Le jeune homme ayant vu la dance au sommet de la montagne s’excusa désespérément auprès de la déesse. Alors, la déesse lui pardonna et se maria avec le jeune homme. »

Je ne comprends pas.
C’est quoi ce développement rapide ? L’histoire a dû être raccourcie.

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À l’intérieur du bureau du temple, nous mangeons de la pastèque en écoutant le bruit des cigales jusqu’à ce que nos oreilles nous fassent mal. La fille plus âgée que moi mange énergétiquement au point de ruiner son visage, elle mord dans la pastèque et crache les pépins dans le jardin.

« Hé, tu es une fille alors mets-les dans tes mains et poses-les dans l’assiette.
– Ichirou est bête ! C’est plus délicieux de manger les pastèques comme ça ! Seuls les enfants comme nous sont autorisés à faire ça. Arrête de dire ces mots criards et fait comme moi. »

Elle réagit de façon excessive en mettant ses cheveux verts, qui ont la même couleur que les pastèques, en désordre sur ses épaules.
La fille est toujours énergétique.

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Le soir sur le terrain du temple, nous nous amusons avec les feux d’artifices accompagnés par l’odeur de l’anti-moustique.
Mon cœur palpita quand je vis la fille qui portait un yukata ressemblant à une adulte avec ses cheveux violets clairs nattés et posés sur sa nuque, la rendant séduisante.

« Le sais-tu, Ichirou-kun ? La déesse conservée précieusement dans ce temple, Ama-no-Mizuhana-hime, s’est mariée à un jeune homme il y a longtemps. Mais, puisqu’il était humain, il est mort en premier. Quand il était mourant, Mizuhana-hime lui a promis『Un jour, quand tu te réincarneras, je reviendrai à tes côtés.』, n’est-ce pas romantique ? »

La fille murmure comme fascinée en me regardant assis.
Je frissonne en regardant la fille qui est bien plus âgée que moi, me montrant un sourire enfantin espiègle.

« Mais est-ce que la réincarnation existe au moins ?
– Bien sûr. »

La fille l’a fermement affirmé, répondant à ma question.

« Mais, ce n’est pas suffisant s’il n’est que réincarné. La durée de vie des dieux est différente de celle des mortels. Ils seraient à nouveau séparés.
– Ça ne serait pas mieux qu’elle fasse de la personne qu’elle aime un dieu ?
– Même les dieux ne sont pas tout-puissants pour accorder la divinité comme ils le souhaitent. »

Ses mots sont étrangement passionnés pour une fille calme comme elle.

« Ce n’est pas suffisant avec l’âme d’une seule personne. Il en faudra beaucoup plus. »

Je suis un peu effrayé par ces mots.

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J’emmène Satou, le chien de mon grand-père et monte les marches du temple.
C’est un chien avec un nom étrange. Il semblerait que la personne qui a donné le chien à grand-père s’appelle Satou-san. C’est vraiment ma famille ça : donner un nom pareil à un chien.

Je traverse la porte du temple sans pierre rouge et entre dans le domaine du temple.

« Oh ! Je t’attendais, Satou.
– Je t’ai dit de m’appeler Ichirou quand ce n’est pas dans le jeu.
– Ha ha. Je parlais au chien.
– Ah bon. Alors, ne jouons pas au jeu aujourd’hui, et jouons à l’extérieur avec le chien. »

Quand je taquine la fille, son attitude autoritaire se brise et elle perd ses moyens.

« A…attends. Si on n’est pas là, qui sauvera l’Union de Troie de l’Empire Akaia ?
– D’accord, d’accord. Cherchons un endroit à l’ombre pour jouer. »

Nous nous asseyons l’un à côté de l’autre sous la véranda ouverte du temple en profitant d’une ombre agréable.
Satou, le chien qui a sa laisse détachée, court partout sur le domaine du temple sans se soucier de la chaleur de l’été.
Je sors deux consoles portables de mon sac… Je passe une des GeoPoke à la fille.
(ndc : GeoPoke est une référence à la console Neo-Geo Pocket de SNK)

La fille aime entendre le son des boutons quand on les touche. Elle s’amuse toujours à appuyer dessus avec ses petits doigts avant que la console s’allume.
On connecte les deux consoles de jeux avec le câble et les allumons.

« Oh, ça commence. »

C’est un jeu de simulation de guerre dans l’espace avec comme thème la Guerre de Troie.
Malgré que ce soit un produit pour les enfants, il a un concept de recherche des ennemis et de réapprovisionnement.

« Mais, encore une attaque surprise en dehors de la portée de recherche des ennemis. Voilà pourquoi, tu es Satou nanoja. »
(ndc : elle utilise un langage désuet autant pour se désigner que pour terminer ces phrases)

Elle dit vraiment des choses insensées.

« Alors, je vais te laisser utiliser『Exploration de la Carte』une fois sur la prochaine carte comme handicap.
– Yeah, nanoja. Tu pourrais aussi me laisser utiliser『Pluie de Météorites』, alors.
– Eh,『Pluie de Météorites』est interdit. La situation serait instantanément inversée.
– C’est le bon côté ! Juste une fois, d’accord ? Ça me va de l’utiliser qu’une fois~ S’il te plait. »

Je finis par céder sous les supplications de la fille jusqu’à ce que ses cheveux indigo soient en désordres. On dit que même le seigneur du manoir ne peut gagner contre les pleurs d’un enfant. Bien que je ne sache pas qui est ce seigneur.

« Fuahaha, prends ça, nanoja. »

La fille utilise joyeusement『Pluie de Météorites』et anéanti mes forces principales.
Et ensuite, elle est folle de joie quand elle capture mon principal cuirassé qui a perdu toutes ses forces.

« Aah,『Pluie de Météorites』est si satisfaisant. Grâce à ça, j’ai même pu avoir le cuirassé comme souvenir. »

La fille est motivée, mais quand elle emmène le cuirassé sur son terrain, son visage se fige.
Ce jeu à la Guerre de Troie comme thème. Bien évidemment, cela inclus la tactique du [Cheval de Troie].

« Whoua ! Des robots sortent du cuirassé. Ah, et dire que ce porteur vient juste d’être terminé. Non ! Ne fais pas ça ! N’attaque pas cette usine, non~~~. »

Après que les robots aient détruit le matériel d’approvisionnement à l’intérieur de son armée, ma force principale, que j’avais cachée, a attaqué. Malgré tout, je remporte la bataille de justesse.

« Uu, tu es cruel. Tu ne te retiens pas contre une petite fille.
– Écoute, n’est-ce pas impoli envers son adversaire de ne pas se battre de toutes ses forces ?
– Fuhn nanoja, je te déteste Satou. Je lancerai une malédiction pour que tu ne sois qu’avec des filles plates toute ta vie. »

C’est une malédiction sévère même pour une blague. L’idole au gros seins est la fille la plus populaire dans ma classe.
Sortons un autre jeu et changeons de conversation.

« Oui, oui. On joue à un autre jeu ?
– Quel genre ?
– On appelle ça un RPG. C’est un jeu où tu commences en étant faible, qui te laisse devenir plus fort en combattant du menu fretin et où tu tues le seigneur des démons à la fin. »

C’est une explication un peu trop simple.

« Oh, vaincre un seigneur des démons ! C’est génial ! Au fait, on peut vaincre des dieux démons ?
– Il y a des types variés de boss cachés dans ce jeu, et comme il y a aussi des dieux et des dieux démons si je ne me trompe pas, on pourrait oui.
– C’est super ! D’accord, allons-y Satou ! Allume-le, vite ! »

Elle est toujours tendue, mais aujourd’hui elle est inébranlable. Ce jour-là, je lui ai tenu compagnie en jouant des jeux jusqu’au soir.
Jouer seulement une heure par jour, on ne peut pas faire ça, pas vrai ?

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La fille lit un livre épais sur le bord d’une petite fontaine au coin du domaine du temple.

« Salut. Qu’est-ce que tu lis, aujourd’hui ?
– Umu, il y avait écrit [Dieu est Mort] : un titre tiré par les cheveux, alors ça a éveillé mon intérêt.
– Hein, les dieux peuvent mourir ?
– Eh bien, ils peuvent. Mais, ce n’est que mourir. Si tu les laisses tranquilles, ils ressusciteront. Puisque les dieux sont immortels.
– C’est ça que t’appelle mourir ? Ca ne revient pas à dire qu’ils sont en états léthargiques ?
– Eh bien, ils meurent physiquement. Une fois mort, les dieux deviennent des corps spirituels. Ils préparent leur propre âme, fabriquent un nouveau corps, et achèvent leur résurrection. Si ce sont des dieux de haut rang, ils n’ont pas besoin de traverser ces procédures ennuyeuses. Même s’ils meurent, ils ressusciteront immédiatement puisqu’ils sont universellement reconnus dans le monde. »

Et puis, la fille glousse de rire.

« Tout comme toi. »

J’écarquille les yeux face à ces mots inattendus.

« Oui. Tu es Ichirou, peu importe l’ère ou les mondes où tu trouves. Omniprésent comme si tu dépassais l’espace-temps. Peu importe combien je suis différente, nous nous rencontrons toujours et devenons amis. »

Avant que je puisse comprendre la signification de ses mots, on pouvait entendre la voix de sa mère qui l’appelait.

« Désolé. C’est l’heure. »

Les mystérieux cheveux bleus de la fille deviennent noirs comme si l’encre y coulait.
On dirait que je suis le seul à voir ses cheveux d’une couleur différente.

Et alors, la fille aux cheveux noirs me parle poliment comme si elle était une étrangère.

« Hé, Suzuki-kun. Si ça te va, est-ce que tu voudrais voir ma danse de Kagura ? »
(ndc : Kagura 神楽, littéralement le divertissement des dieux est une danse théâtrale shintoïste)

La danse de Kagura ? Ah oui, la danse de Kagura.
Elle tire timidement sur le bord de ma chemise, et moi, qui suis charmé par son sourire timide, la suis jusqu’à la scène à l’intérieur du temple.

La fille change de vêtements pour ceux de prêtresse et commence à danser sur la scène.

« Hikaru s’améliore, n’est-ce pas ?
– Oui, elle a l’air d’une prêtresse professionnelle.
– Enfin, ce n’est peut-être pas un travail puisqu’elle ne gagne pas d’argent, mais cette fille est une authentique prêtresse. La danse est pour la descente du dieu dans le corps. Regarde bien et grave-la dans ta mémoire, Satou. Ça te sera utile un jour. »

La personne qui est assise à côté moi est concentrée sur la danse. Je ne sais pas si c’est la mère de la fille ou quelqu’un d’autre.
Plutôt que d’écouter ces paroles énigmatiques, je regarde la danse de mon amie d’enfance avec toute mon attention.

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Je regardais mon rêve d’en haut.
Même si je me ne souviens plus de son nom, mon amie d’enfance devrait avoir des cheveux noirs. Son âge devrait être le même que le mien aussi.
Mes souvenirs ont sûrement été mélangés avec une myriade de scènes au temple que j’ai monté pendant mes années à l’université. C’est normal dans un jeu d’avoir des personnages avec de telles couleurs de cheveux.

Mais, je me demande ce qu’était cette phrase qui n’a rien à voir avec les jeux ?

『Oublie ça, Ichirou, jusqu’au moment où ce sera nécessaire. Garde ces souvenirs de nous au fond de ton cœur.』

Des voix de plusieurs filles qui s’entremêlent me chuchotèrent ces paroles.
Ma conscience sombre dans un sommeil profond en entendant ces voix nostalgiques.

 

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5 commentaires sur “Death March Interlude 6-4 : Rêve d’un Jour d’Été

    1. Moi aussi ! ^^
      Au vue de l’avancement dans les chapitres en cours au Japon, je pense qu’ils sont pas loin de dévoiler ce point…

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