Réincarné en Œuf de Dragon 95 – L’Échec d’une certaine Épéiste (Point de Vue Merutia)

Tradapt : Sloushy
Check : Louskovitch


Heyo ! DE arrive à temps ! Remercier 2Cellos pour m’avoir donné la force de faire une trad rapide du truc ! (et aussi Louskovitch que je force à travailler à la dernière minute, le pauvre… bon je crois qu’il aime ça (<3), mais bon, ça me fait quand même mal au cœur de le voir ainsi ;w; )

Bref, assez jacassé, vous avez envie de voir votre chapitre ! Le dernier chapitre de cet arc d’ailleurs ! Avant cela, je le répète pour ceux qui ont pas tout relu entre temps pour se rappeler qui est qui (comme moi X’D), mais Merutia c’est l’Épéiste qui flippe sa mère en voyant Irushia, notre dragonneau, dans sa cave.
Yuno c’est sa gow avec des oreilles de chiens, celle qui parle d’elle-même à la troisième personne.
Daz, on l’a jamais vu, et Douz c’est l’exhibitionniste qui montait des loups et qui aimait voler des œufs de dragons, celui qui a mené le Petit Dragon de Pierre au village (oups, spoiler pour ceux qui l’ont pas encore lu… héhéhé)

Sur ce, bonne lecture !


Accompagnée de mes trois compagnons, je les amène vers le village que j’ai quitté il y a quelques jours.
Entre ce court intervalle de temps, le panorama a tellement changé que je ne peux qu’en être abasourdie.

La grande tour et son clocher ont complètement disparu, sans parler du fait que le nombre de bâtiment a drastiquement réduit.
Ce n’est pas seulement les constructions qui ont été touchées, le terrain aussi a subi des changements notables.
On dirait que le centre du village a été le lieu d’un accident violent.

« Oi, oi ? On arriverait trop tard ? »

Le murmure de Daz est à peine audible. L’archer fixe le village avec un air sombre.
Ce qui se présente à nos yeux est quelque chose complètement différent de ce que je craignais, mais c’est peut-être pire encore.
Parce que j’ai découvert ce repaire de brigand dans la forêt, je me suis hâtée de rassembler mes camarades. La probabilité qu’ils attaquent le village était importante, mais je ne pensais pas qu’ils allaient se tourner vers cette bourgade d’aussi tôt.

Que j’avais raison ou non m’importe peu. Un horrible sentiment de culpabilité et de regret m’assaille, et c’est cent fois pire que ce que j’imaginais pouvoir ressentir.
Si seulement Yuno et moi étions restés un peu plus longtemps, si seulement on avait pris quelques jours de plus pour notre enquête, si seulement… nous aurions pu faire quelque chose pour atténuer les dégâts.

Nous sommes entrés dans le village, et je me suis empressée de demander au premier villageois qui passait ce qu’il était arrivé : Apparemment, deux dragons de taille moyenne se seraient affrontés au centre du village.
L’incroyable destruction qui s’offre à nos yeux serait le résultat de leur combat brutal.
L’un des dragons s’est fait vaincre et est mort sur les lieux, pendant que le second a pris la fuite. Les blessures que ce dernier a reçues étaient majeures, et il a fini sa fuite en s’écrasant au fin fond d’un ravin. Il serait présumément mort.

Si ce n’était que ça… En plus de l’affrontement de ces monstres, un humain qui aurait dû être décédé est apparu, comme revenant d’entre les morts. Il aurait agi violemment, et c’est bel et bien le mot zombie que j’ai entendu pour le décrire. Il est également possible qu’il s’agissait d’un champignon empoisonné, mais le villageois avait l’air moins convaincu de cette hypothèse.

En entendant cela, les souvenirs du Nécromancien sont remontés à la surface de mon esprit. Certes, j’avais complètement nié l’hypothèse de sa présence, mais maintenant, je ne suis plus sûre. Le cimetière du village était peut-être intact, mais ça n’exclut plus complètement la possibilité.
Ou peut-être même que… non !? Les brigands auraient un Nécromancien dans leur rang ?!
Réussir à contenir des zombies est extrêmement compliqué, ils ont tendance à faire un nombre énorme de victimes… mais s’il s’agit de hors-la-loi, ça ne m’étonnerait pas qu’ils s’en fichent des conséquences.

Mes trois compagnons sur les talons, je me dirige vers la résidence de Marielle.
Je suis certaine qu’elle n’aura pas de mal à me faire un topo sur la situation actuelle du village, sans y inclure les croyances superstitieuses qui se mêlent aux explications des villageois.
Rien qu’à la voir, on comprend qu’elle est restée responsable pendant longtemps. Elle dégage un charisme que j’aimerais moi-aussi avoir.

En arrivant sur les lieux, je remarque rapidement que sa maison est vide, nous décidons alors de partir à sa recherche dans le village. Après quelques minutes, un villageois nous informe qu’elle est au grand hall du village. C’est un grand bâtiment au centre du village où les villageois qui ont perdu leurs maisons ou qui sont blessés sont rassemblés. En deux mots, un refuge provisoire.
Quand nous l’avons atteint, j’ai tout de suite repéré Marielle. Elle est en train de soigner les villageois qui sont encore grandement blessés à grand renfort de magie blanche.

Lorsque nos regards se croisent, Marielle arrête son activité et se tourne vers nous.

« Si ce n’est pas Merutia ! Comment vas-tu depuis ta dernière visite du village ? »

A travers ses mots, je comprends qu’elle a décidé de garder la requête secrète.
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais si elle décide qu’il vaut mieux garder pour nous ce qu’elle nous a demandé la dernière fois, je ne vais pas la contredire.

Elle nous amène chez elle, préférant sans doute s’entretenir avec nous dans un endroit où personne ne nous entendra.
Cependant, après son résumé, je remarque qu’elle n’a pas beaucoup plus d’informations à nous transmettre. Les explications des villageois étaient relativement complètes apparemment.
Je remarque tout de même qu’elle semble ne pas tout nous dire, mais à voir son visage et sa manière de parler, je suis certaine qu’il sera impossible de lui soutirer les informations directement.

Après que Marielle nous ait confirmé les rumeurs, elle n’a pas hésité à nous donner son opinion et ses hypothèses sur celles-ci.
Une fois le sujet de la catastrophe passé, je lui demande la permission d’entrer dans la forêt de Noah afin d’enquêter plus en détails sur le groupe de bandits qui s’y cache.

Même si elle finit par accepter, elle ne peut pas officiellement nous donner la permission. Surtout pas en tant que responsable du village.

Elle semble déterminée à faire passer le message comme quoi « L’Esprit Gardien de la forêt est en colère à cause du grand nombre de personnes qui violent les lois de la forêt ». C’est le meilleur moyen pour expliquer la situation actuelle aux villageois suspicieux.

En connaissant la cause des événements, l’esprit des villageois sera plus serein. L’inconnue est toujours plus terrifiante que la réalité, même si la réalité s’avère être une duperie. En tous cas, ça poussera les gens à rester éloigné de la forêt, ce qui est déjà bien.
Selon Marielle, l’un des villageois qui refusait de croire à ces superstitions, un dénommé Douz, s’était introduit sans permission dans la forêt. C’est apparemment le premier maillon d’une longue chaîne d’événements anormaux qui ont menés à la terrible catastrophe du village.

Cela veut forcément dire que Marielle est obligée de gérer les entrées dans la forêt en sous-main, afin que les villageois ne se sentent pas trahis par l’un des Anciens. S’ils savaient qu’elle laissait des gens dans la forêt, ils la considèreraient responsable des terribles événements et la crainte qu’ils se répètent serait trop importante.

Une fois notre conversation terminée, nous nous préparons à partir, mes compagnons et moi, quand la voix de Marielle s’élève derrière nous.

« Ah, même si j’accepte de vous laisser agir pour arrêter ce gang de brigand, j’ai tout de même une requête. Je pense sincèrement qu’elle sera quelque chose de bénéfique pour vous, acceptez-vous de m’écouter encore un peu ? »

En me retournant, je vois Marielle à quelques pas de moi. Elle s’est levée et me regarde droit dans les yeux.

« Vous vous souvenez d’Emilia ? La jeune fille en retrait durant notre précédente rencontre, ici-même ? »

Faisant jouer les rouages de mon esprit, j’essaye de me rappeler de ce nom.
J’ai le souvenir distinct d’une jeune fille, cheveux coupés en carré plongeant, un air innocent et adorable, une peau blanche qui lui donnait un air de poupée… Alors elle s’appelait Emilia ?

« Cette enfant, elle dit vouloir voyager. J’aimerais que vous la preniez sous votre aile pendant un temps. Ce ne lui fera pas de mal non plus que vous lui apprenez le sens commun de ce monde. Pas la peine de me répondre maintenant, prenez le temps d’y réfléchir. N’hésitez pas à aller discuter avec Emilia, je pense que c’est important de la rencontrer proprement d’abord. Qui sait ? Peut-être seriez-vous surpris ? »

De ce que j’en sais, à l’exception de Marielle, Emilia est la seule à pouvoir pratiquer la magie blanche dans le village. Ça me parait étrange qu’elle décide ainsi de se séparer de ce qui semble être son successeur ? Que diraient les anciens ? Y’a-t-il une raison cachée à cette requête ?

Un des villageois avait murmuré qu’une jeune fille était la responsable qui avait amené l’un des dragons dans le village, ce serait vrai ? Si c’est vraiment elle, alors Marielle veut certainement la mettre hors de danger en l’envoyant loin.
Mais en voyant l’expression de Marielle, j’ai du mal à croire que ce soit ça.

Prendre soin d’une magicienne blanche, même inexpérimentée, ne me pose pas de problème, mais je ne veux pas agir sans savoir le fond de cette histoire.
Il semblerait qu’il me faille rencontrer cette jeune fille après tout.

« J’ai compris, nous allons décider après le retour de notre expédition. »

Je termine la conversation ainsi, avant de sortir de chez Marielle.

Nous nous faufilons hors du village et pénétrons dans la forêt à l’endroit que la demi-elfe nous a indiqué. Il est important que les villageois ne nous vois pas nous infiltrer.
Sur la route, bien que nous nous fassions attaquer par des créatures d’argile, à quatre, il est tellement plus facile de les vaincre. Les morceaux d’argile en forme de loup, d’araignée ou même d’ours ne résiste pas longtemps à notre groupe.

Daz, l’archer, engage le combat avec une flèche empoisonnée pendant que Yuno et son marteau de guerre engage la créature de front. Je prends l’ennemi en tenaille avec mes techniques à l’épée magique ou ma magie, et Romina prend soin de guérir les éventuelles blessures que l’on peut recevoir.

Nous avions dû prendre la fuite lorsque nous étions tombé nez-à-nez avec un Enfant Dragon du Chaos Malfaisant, mais avec notre force de frappe actuelle, nous pouvons parfaitement y faire face sereinement.

« T’es certaine ma petite Merutia~ ? Chérie~, tu crois vraiment que des brigands se seraient réunis à un tel endroit ? Ça manque cruellement de style~ » (ndt : le ‘chérie’ est ici l’équivalent de ‘honey’, Merutia et Daz ne sont pas en couple mais il s’exprime fortement comme un queer (imaginez un cliché de meilleur ami gay et vous allez plus facilement vous le représenter))

Je peux comprendre le scepticisme que je ressens dans la question de Daz. Je lui réponds alors que nous faisons un détour pour traverser la falaise.

« Oui, je l’ai vu de mes deux yeux vus. On devrait arriver à l’endroit dans pas longtemps. J’ai confiance en ma mémoire, pas la peine de douter. »
« Depuis que tu m’en a parlé, je n’ai fait qu’y penser tu sais~ ? Tu vois les marchands éminent du continent ? Aucun d’entre eux n’a reporté une disparition de Mûres Phi. S’il y a vraiment assez de poudre de Mûres Phi pour remplir plusieurs jarres, tu crois vraiment que les marchands l’auraient pas reportés~ ? Je veux dire, je veux pas douter de toi, chérie, mais t’es sûre que c’était des Mûres Phi~ ? »
« Si tes recherches t’ont menées à cela, pourquoi acceptes-tu de nous accompagner ? Tu aurais pu parfaitement nous avertir qu’on fonçait droit dans le mur, non ? »
« Oh, soit pas comme ça, chérie~ Ça aurait très bien pu être une cargaison d’un autre continent tu sais ? Si c’est vraiment un produit de contrebande, alors les marchands auraient tout fait pour garder cela secret, histoire de maintenir leurs prochaines marchandises en sécurité~
Pourtant, quand j’entends toutes ces rumeurs, quand je marche dans cette forêt, mon instinct me dis que c’est quelque chose d’eeeeeeentièrement différent~ »

Ayant grandie en tant qu’orphelin dans une ville mal famée, Daz connaît bien la mafia et les techniques qu’ils ont.
Je sais que je peux lui faire confiance pour ce genre d’information et ces détails, pareil pour ses informations sur les marchands.
S’il déclare que ça semble être ‘quelque chose d’entièrement différent’, il doit certainement parler de l’inconsistance entre la location et un groupe de brigands, ou peut-être simplement la possibilité que quelque chose est étrange.

Bien qu’il a une manière de s’exprimer un peu… particulière, il n’est pas du genre à s’exprimer pour rien dire.
Je mets son attitude désinvolte et ses propos sur le compte de son enfance, où les vies étaient traitées avec légèreté. C’est normal qu’il relativise de cette manière, mais c’est parfaitement très agaçant.
Il n’empêche que j’ai vraiment vu et senti des Mûres Phi.

« Je ne doute pas de toi, Daz, mais je ne mens pas quand je te dis que c’était l’odeur des Mûres Phi ! Yuno aussi les a vues, pas vrai ? »
« Non, c’était la première fois que Yuno voyait un ingrédient d’une telle qualité ! Nuance ! Tu sais bien que Yuno a grandi dans une famille pauvre, si bien que ma mère a bien failli me vendre. Yuno a dû s’enfuir pour rester libre. Yuno a même dû manger la botte de son père qu’elle avait piqué, pour survivre. D’ailleurs Yuno se demande si ç’aurait eu meilleur goût, saupoudré de poudre de Mûres Phi ? »

Avec ses oreilles de chien s’agitant, Yuno me répond avec une étrange fierté dans la voix et le regard.
L’ambiance s’alourdit soudainement. Merci à toi, Yuno, pour sortir une histoire aussi sombre avec un ton aussi enjoué…
Je sais qu’elle pense que c’est une chose dont elle devrait être fière, mais c’est difficile pour nous de réagir à ça, alors ne le refait plus s’il te plait~ ?

« Ah… non, désolé, je me suis mal exprimée. Je n’ai pas non plus eu beaucoup d’expérience avec des choses aussi luxueuses… hum hum, la cave devrait être dans le coin, par-là. »

Je me précipite à l’endroit, identique à mes souvenirs, mais il n’y a plus rien. C’est exactement la même zone, j’en suis certaine, mais il n’y a plus de statue de pierre, plus d’arbre avec de la viande accrochée, plus rien…
Ce ne serait pas là ? Non… c’est impossible… Je suis sûre et certaine que c’est exactement là !!

« Qu’est-ce qui ne va pas Merutia ? »
« Y-Yuno ! La dernière fois, la cave était par là, pas vrai ? Pas vrai ? »
« Euuh… Yuno pense qu’elle n’est pas sûre de sa mémoire. Mais, euh, c’est peut-être un peu plus loin ? un peu plus profond dans la forêt ? »

Bien que je ne pense pas cela possible, je… non… c’est impossible, c’est forcément ici !

« Hé~ T’es sûre de l’avoir vu pour de vrai, chérie~ ? J’ai beau penser que c’est étrange, je crois quand même à certaines parties de ton histoire, t’es sûre que tu ne l’a pas rêvé en fait~ »

Malgré ses propos, Daz me regarde avec colère.

« N-non ! Mais ça devrait être dans les parages ! Il y avait un arbre avec de la viande accrochée dessus ! Et il y avait aussi une statue !… »

« Ok~ De nouvelles informations, merci bien chérie~ Je vais chercher aux environs, je ne peux vraiment pas partir alors qu’on a fait tout ce trajet~ »
« Oukay~ Yuno va devenir ta guide, d’accord ?! On peut s’enfoncer plus profondément dans la forêt sans problème ! Sérieusement, Merutia, ton point fort c’est d’être une tête-en-l’air, haha ! »

Yuno… ne me dis pas que tu m’imagines comme ça ?
Non, c’est vraiment pas le moment de s’attarder sur cela.

« A-attendez un instant ! Par ici ! C’est certain que c’était par ici ! »
« Huh~ ? Ça nous dérange pas, juste rejoins-nous rapidement chérie, on continue les recherches plus loin nous~ »

Avec Yuno en guide improvisé, le duo disparaît rapidement de notre champ de vision.

Le regard de Romina alterne entre la direction prise par nos deux compagnons et moi, une expression troublée sur le visage. Après un moment, elle me chuchote « euh… désolée… » avec sa petite voix, puis se précipite sur les traces de Yuno et Daz.
Je ne comprends pas pourquoi elle s’est excusée, mais vu que je n’ai plus rien à faire dans les parages, je finis par me mettre en route, après une certaine hésitation.


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