EGA 2.SS05 — Le retour d’une certaine servante chez elle


Traducteur : Ethan Nakamura


Voici un nouveau chapitre d’EGA, tout beau, tout frais. J’ai été plutôt content des nouvelles têtes pour les commentaires. Toutefois on n’a pas franchi la barre des quinze commentaires en trois jours (on est à 12/15) (surtout que pas moins de 10% des lecteurs lisent mes commentaires, halala) … Mais comme je suis de bonne humeur je le publie quand même. D’ailleurs j’aimerais avoir votre avis si vous préfériez que je mette plus de note de traducteur (ndt) ou que je reste comme les traductions précédentes ? Merci d’avance.


« Tu veux retourner dans ton ancien village ? »

Tena demanda la permission à Anri, peu de temps après s’être installés dans le Manoir de la Rose Noir.

« Oui. J’avais toujours hésité à le faire, mais finalement, je souhaite vraiment revoir ma famille une fois. »

Quand elle avait commencé à vivre avec Anri, elles en avaient également discuté, mais à ce moment-là, elle n’avait pas encore été en mesure de régler ses sentiments, et ils avaient en conséquence reporté la visite. Il était naturel qu’elle ait des sentiments complexes sur le fait d’être vendue comme esclave, mais avec le temps, elle finit par les résoudre. 
Et évidemment, Anri n’a qu’une réponse possible.

« J’ai compris. Je vais bien, alors tu n’as pas à t’inquiéter, tu peux partir. »

Si Tena n’était pas là pour faire le ménage, elle aurait beaucoup de problèmes sans elle, cependant si ce n’est que pour une courte période, elle y arriverait d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi Anri a facilement donné son consentement. Après tout, ce n’est pas comme si Anri elle-même ne pouvait pas faire le ménage, et Léonora est là aussi. Même la jeune Lili a récemment commencé à aider dans la maison, ainsi Anri juge qu’il n’y a pas de raison pour refuser. 
Et c’est alors que Anri lui dit d’y aller, mais Tena donna une réponse inattendue.

« Euh … Si possible, j’aimerais vous présenter ma famille, Anri-sama, mais est-ce que c’est raisonnable ? 
— …………… hein ? »

Si quelqu’un d’autre était dans la salle, elle aurait très probablement essayé de mettre fin à cette demande, mais pour le meilleur ou pour le pire, il n’y avait qu’elles dans la salle.

◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆

C’est un petit village, à quelques jours de voiture de la ville de Riemel. Presque personne ne visite le village, à l’exception de quelques marchands occasionnels ou d’un pasteur de l’église de la Lumière Sacrée, et dans ce village arriva un carrosse tiré par un cheval de luxe.

Devant les yeux curieux des villageois, s’ouvrit la portière du carrosse et de là descendit deux filles. 
Au moment où les villageois ont vu le visage d’une des filles, ils ont immédiatement formé un cercle à distance autour d’elle.
La raison est simple : un masque noir angulaire couvre ses yeux. Avec sa robe entièrement de noire au design envoûtant, rien ne peut être plus suspect, et rien ne permet de n’être pas plus méfiant. 
En raison de l’impact de la fille, les regards des villageois ont complètement ignoré la fille sur laquelle ils se seraient normalement concentrés.

« Umm …
— ? … Tena ? N’es-tu pas Tena !? »

Tena éleva timidement sa voix, et en la remarquant finalement, les villageois laissèrent échapper des cris de surprise. 
C’est un petit village pour commencer, et tout le monde se connaît. Tous se souvienne de la fille qui fut vendu comme esclave. Une fois que l’un d’entre eux l’a remarquée, les villageois tentèrent de s’approcher d’elle, l’un après l’autre. 
Mais accablés par l’étrange fille qui se tient à côté d’elle, ils ne pouvaient pas s’approcher et se tenaient plutôt à proximité.

« Alors tu vas bien Tena …
— Oui, Roi-san. » (ndt : c’est un prénom, ce n’est pas un roi)

Un homme dans sa force de sa vie a appelé Tena, et sur cet élan, tous les autres villageois ont également commencé à l’appeler.

« Dieu merci. Tout le monde était tellement inquiet pour toi.
— Muer-obaasan … »

Une vieille dame avec une canne a parlé à Tena et les larmes ainsi que les yeux de Tena sont devenus larmoyants.

« Tena-oneechan !
— Je suis désolé, Epina. »

Une fille de l’âge de Lili accourut près de Tena pour la prendre dans ses bras et Tena lui caressa la tête avec un doux sourire.

« ………………
— ……………… »

Et puis, le silence est tombé. 
Tous les villageois sont heureux de se retrouver avec Tena, mais comme la fille à côté d’elle était dans leur esprit, ils ne pouvaient pas se relâcher. 
Tous veulent passer la parole à quelqu’un d’autre, cependant personne ne put dire quoique se soit, finalement l’homme précédent… Roi, demanda timidement,

« A propos, qui est cette personne ? »

Une fois encore, tous les regards se posèrent sur la fille, mais celle-ci resta simplement là calmement, ne montrant aucun signe d’être dépassée.

« Ah, c’est mon maître, Anri-sama. »

Les villageois se mirent à faire un brouhaha.          
Après avoir examiné les visages d’Anri masqué et de Tena, des expressions compliquées apparurent sur leurs visages.

Les villageois savaient que Tena avait été vendue comme esclave. 
Étant une beauté, malgré son âge, si son maître avait été un homme, son intention aurait été claire et les villageois auraient probablement tourné leur hostilité vers lui. 
Sur ce point, le maître en question était une femme d’apparence jeune et Tena semblait aussi beaucoup l’apprécier. Tena est une personne proche d’eux et elle n’aurait pas pu être vendue à une meilleure personne. Normalement, les villageois devaient s’en féliciter. 
Toutefois…

  • Qu’est-ce c’est que ce masque !?

C’est la question que se posait chaque villageois.

Que ce soit son âge ou son sexe, elle semblait être le maître le plus sûr et le plus chanceuse possible pour Tena, mais ce masque suspect sur son visage pesait dans leur esprit. 
Ils veulent savoir pourquoi elle portait un tel masque, toutefois ils estiment que c’est irrespectueux, et se sont donc finalement tus. 
Tout d’abord, en regardant le carrosse dans laquelle elle est arrivée et la robe qu’elle portait, il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle est une personne puissante dotée d’un pouvoir considérable. S’ils encouraient son mécontentement, il était possible qu’un petit village comme celui-ci soit tout simplement écrasé… Cela fait, les villageois ne pouvaient pas demander la réponse à leur question.

La vérité est que la jeune fille, Anri, est simplement une aventurière de Fortera, à laquelle ce village appartient, et en dehors de ses liens substantiels avec la Sainte Théocratie d’Anri, elle n’a en réalité aucune autorité officielle. Cependant, les villageois n’avaient aucun moyen de le savoir.

À la fin, les villageois n’ont rien dit sur le masque d’Anri et se sont dirigés vers la maison de Tena.

Après s’être séparés des villageois, Tena et Anri s’arrête devant une maison. Même maintenant, les villageois s’inquiètent pour eux à distance, mais les deux filles ne l’ont pas remarqué. 
La maison est confortable et construite en bois, et il semblait qu’elle avait été pris dans les rouages du temps depuis sa construction, car elle était endommagée ici et là.

« C’est cet endroit ?
— Oui, c’est ma… c’est la maison dans laquelle vit ma famille. »

Tena n’a pas pu se résoudre à dire « ma maison ». Ses sourcils se sont courbés dans une expression difficile. 
Elle resta devant la porte et regarda la poignée de porte.

« N’y vas-tu pas ?
— … Je vais l’ouvrir maintenant. »

Anri la presse gentiment et, comme si elle a retrouvé son courage, Tena serre fortement sa main avant de la tendre pour ouvrir la porte. 
Cependant, avant qu’elle ne puisse le faire, une voix l’appela sur le côté.

« ………… Tena ? »

Dans la deuxième moitié de la trentaine, une femme blonde se tient debout, vêtue de vêtements simples. Son expression semble dire qu’elle ne peut tout simplement pas y croire tout en fixant Tena.

« Maman ! »

Tena avait hésité à ouvrir la porte, mais il semblait que son désir de rencontrer sa famille était plus élevé. Tena coure en larmes vers la femme et la prit dans ses bras. 
La mère de Tena fut abasourdie pendant un moment, mais réalisant finalement que c’est réel, pleura et serra Tena dans ses bras.

◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆

Entendant des voix près de la porte, le reste de la famille sort également et, après s’être étreints en larmes devant cette réunion miraculeuse, ils convièrent Anri et Tena à la maison. 
Assise à la table, Tena raconte ses expériences jusqu’à présent. Sur le point d’être vendue aux marchands d’esclaves et d’avoir presque perdu la vie à cause d’une maladie mortelle, et après avoir entendu son traitement jusqu’à ce qu’elle soit vendue à Anri en tant qu’esclave, la famille de Tena éclata en sanglots.

« Tena… Tena, je suis désolée ! Je suis vraiment désolé ! »

Le père de Tena a baissé la tête vers la table et s’est excusé, mais Tena a secoué la tête.

« C’est bon papa. Je sais que si je n’avais pas été vendu ce jour-là, je serais morte de faim de toute façon. Et grâce à cela, j’ai pu rencontrer Anri-sama et les autres, alors… ne t’inquiètes pas.

Quand Tena l’eu dit, son père a étroitement serré ses mains sur la table et, tenant sa tête contre elles pour pleurer.

Après avoir pleuré pendant un moment, son père baissa la tête vers Anri.

« Tu as sauvé Tena, n’est-ce pas ? Merci beaucoup ! Merci infiniment ! 
— Merci beaucoup !
— Merci mille fois !
— Merci, Oneechan ! »

Son père, sa mère, son frère aîné puis son frère cadet ont tous remercié Anri pour sa gentillesse.

Anri a pris une certaine distance et sirotait un thé tout en regardant les retrouvailles de la famille sans grande implication, mais maintenant qu’elles se concentraient toutes sur elle, elle tomba dans la confusion et la panique. 
Levant les mains vers eux, elle parla.

« Ce n’était pas vraiment … quelque chose de spécial. »

Anri dit cela pour essayer de minimiser, mais le regard de gratitude de la famille était immuable. 
Alors que le va-et-vient entre remerciement et modestie se poursuivait pendant un moment, quelqu’un finit par poser une certaine question.

« Hey, hey, pourquoi portes-tu un masque ?
— H-, heu actuellement… ! »

Le petit frère de Tena étant encore jeune, il a innocemment posé la question que les villageois ne pouvaient pas. 
Sa mère a essayé de l’arrêter dans la panique, mais c’était trop tard.

« Pourquoi le demandes-tu ? C’est que… »

Il y avait deux raisons pour lesquelles Anri portait un masque ; la première étant d’empêcher les effets de ses yeux mystiques, tandis que la seconde était la crainte des conséquences d’avoir le même visage qu’un dieu. 
Cependant, si elle devait expliquer ça, il faudrait alors qu’elle aborde ses compétences, ainsi que sa relation avec le Dieu du Mal. 
Lorsque Tena a raconté ses expériences à sa famille, elle a présenté Anri comme la fille d’une famille de mages qui menait actuellement des recherches à Riemel. 
Maintenant, c’était trop difficile d’expliquer la vérité.

« C’est que…
— C’est que ? »

Anri coupa ses mots comme pour les taquiner. En réalité, elle ne savait pas comment répondre, mais du point de vue extérieur, il semblait évident qu’elle construisait le suspense. 
Tout le monde dans la pièce attendit les paroles d’Anri. 
Même la mère qui avait essayé d’arrêter la grossièreté de son fils tout à l’heure semblait aussi être curieuse car, comme le reste de sa famille, elle regardait chaque geste d’Anri.

« Hé bien c’est…
— C’est ? »

Parce qu’Anri est si évoquante avec ses paroles, même Tena, qui est supposée connaître la vérité, se retrouve penchée vers l’avant.
Incapable de se reprendre, Anri allait déclarer que c’était la seule raison pour laquelle elle pouvait venir. Mais…

« Parce que c’est cool ? »

En entendant cette réponse après tout le suspense, tout le monde sauf le plus jeune garçon est tombé ébahi.

◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆

« Êtes-vous sûr ? Ça aurait été super si tu restais là plus longtemps ?
— Non, c’est décidé. Rester là plus longtemps aurait rendu l’adieu plus difficile, alors… »

Après avoir fait ses adieux à la famille de Tena qui les invitait à rester dans leur réticence à se séparer, Anri posa cette question à Tena.

« Et aussi, maintenant, ma vraie maison, … c’est le Manoir de la Rose Noir.
— …Je vois. Très bien alors. »

Après ces derniers mots, un doux silence remplit la voiture de retour.

 

 

« Euh, hum ! Je pense aussi que ton masque est cool, Anri-sama !
— … Mn. Merci. »


Même si c’était censé être une scène de réunion émouvante, parce que tout le monde était focalisé sur la « Anri masqué », ils n’ont pas pu rester sur le thème.


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