KnR 003 — Le Démon


Traducteur : Ethan Nakamura
Check : Nekoyashiki 


Un chapitre tout beau, respirant la fraîcheur ! J’ai moins espacé les paragraphes dû à la demande d’Amateur d’aérodynes (Je me demande si il l’a remarqué, et si oui, ce qui doit être remarqué xD). Bon je dois reprendre mes longues recherches à propos des démons alors bonne lecture à tous !


« Non, tu ne peux pas encore mourir. »

L’instant suivant, la main de Riku fut attrapée avant de finir au sol.

À ce moment, une certaine sensation de chaleur se propage de son bras à tout son corps. Elle est ensuite revenue à elle. L’apathie disparut et la douleur de ses jambes disparut peu à peu.

Alors que Riku fixait, émerveillée, la personne, cette voix venue d’en haut.

« Qu … Qui ? »

Celui qui lui a attrapé le bras était un jeune duquel émanait une aura effrayante.

Ses yeux bleu clair brillaient sur Riku. C’était très loin d’une douce expression. Les vêtements qu’il utilisait n’étaient pas des vêtements somptueux que les nobles et les marchands utilisaient, mais des vêtements de voyage usés. L’épée à la gauche de sa taille ne semblait pas non plus être de bonne qualité.

Mais quel que soit son point de vue, il ne ressemblait pas à quelqu’un qui pouvait dépenser son argent sans réfléchir. De plus, dans l’ouverture de ses vêtements, on pouvait remarquer de profondes écailles de couleur noire recouvrant son bras, tout comme la couleur de ses cheveux.

S’il était un être humain normal, il n’aurait aucun moyen de faire pousser des écailles sur son bras.

Ce qui voulait dire qu’il était…

« Démon ? »

Alors que son bras était serré, elle se souvint vaguement des manuels sur les démons

Les Démons… Ils ressemblaient à des humains, mais il ne l’était certainement pas. Plusieurs parties de leur corps avaient une sorte de caractéristique bestiale ; c’était une existence malfaisante à abattre.

Ils faisaient bouillir les humains dans des chaudrons pour les manger, les tuaient pour le plaisir, et même brûlaient des forêts juste pour en faire une terre en friche.

Ils étaient des êtres sales et cruels qui n’éprouvaient pas le moindre sentiment de compassion. Leur vile existence était l’ennemi des spiritualistes, non, l’ennemi de l’humanité.

Cet ennemi de l’humanité tendait maintenant sa main à Riku. Après cela, elle n’avait plus aucune idée sur où tout cela finirait.

Au fond de l’esprit de Riku, elle se rappela des mots de son père.

« Tu vois, les démons sont une nuisance. Une partie de leur apparence est exactement identique à celle des humains, mais cette partie humaine sert uniquement à nous tromper et à nous leurrer. Ils sont lâches et vulgaires ; ils sont les pires êtres vivants du monde. Si tu les laisses te tromper, c’est la fin. Puisses-tu simplement te faire tuer, te faire manger, être brûlé à mort ; la seule chose qui t’attendra est un avenir pire que l’esclavage. Exterminer toute la race des démons est notre objectif à nous, spiritualistes, et protéger la royauté est le devoir de la famille Barusak. »

Bien que ces mots fussent nombreux, après les avoir fait répéter à maintes reprises par son père, ils se sont enracinés dans sa tête.

Sans aucun doute, le démon faisait cela pour lui-même.

Être manger, être tuer, être brûler à mort.

Mais elle ne savait pas.

Riku ne savait pas ce que ce démon avait l’intention de faire d’elle.

« Leivein, êtes-vous sûr de vouloir prendre cette humaine ? »

Un autre jeune, utilisant un monocle, le regardait par derrière.

Ses oreilles, qui étaient un peu cachées par ses cheveux, étaient plus longues que celles d’un humain. Lui aussi était de toute évidence de la race des démons. Continuant ce qu’il disait auparavant, ce jeune parla à celui qu’il a appelé Leivein.

« Je suis contre. Je dois reconnaître que la force qui lui a permis de soulever ce tonneau était incroyable et qu’une fois qu’elle aura grandi, elle pourrait devenir utile, mais dans tous les cas, c’est un être humain. En outre, la broche épinglée à ses vêtements ne porte-t-elle pas le blason de cette famille Barusak ? Les Barusak font partie de cette famille spiritualiste. L’amener est trop risqué. En plus, elle a les cheveux roux. Même dans la race des démons, il n’y a presque personne avec cette couleur de cheveux, et c’est encore plus pour les humains. N’est-ce pas trop suspect ? Si vous l’amenez dans votre bataillon, que se passerait-il si elle vous trahissait ?

« Piguro, es-tu aveugle ? »

Leivein réprimanda Piguro à voix basse.

Après avoir entendu cela, Piguro a fait une mine acerbe comme s’il avait mangé un insecte. D’un coup, Levein la souleva, la forçant à se lever. Elle était plus ou moins guérie de son épuisement mais ses jambes lui faisaient encore mal. À cause de cela, son visage se tordit à cause de la douleur. Mais sans se soucier de ça, Leivein continua de parler.

« En effet, c’est un humain. Et même un Barusak. »

Leivein donna un léger coup sur la broche attachée à ses vêtements, produisant un son métallique.

Peu importe combien elle fronçait les sourcils, Riku ne pouvait qu’écouter leurs conversations pour l’instant.

Physiquement, elle n’a pas le choix de fuir. Même si elle passait en force, elle serait attrapée juste après. Contrairement aux hommes d’avant, elle n’avait pas confiance de pouvoir fuir les deux personnes qui se trouvaient devant elle.

Elle pouvait seulement écouter ce qui allait lui arriver. Allait-elle être utilisée, ou tuée.

Seules les pires possibilités lui traversaient l’esprit. Comme si cela ne pouvait pas empirer, son visage commença à pâlir.

Étant indifférent à la façon dont Riku réagissait, Leivein continua à parler à Piguro.

« Je ne me soucie que d’une chose : si ça profite à l’armée du Seigneur Démon, peu importe qu’elle soit humaine.

— Mais !

— Vois par toi-même. Regarde ses yeux. Ce sont des yeux qui ont clairement le désir de continuer à vivre. Si c’est elle, il est impossible qu’elle trahisse l’armée du Seigneur Démon. « 

Leivein attrapa le col de Riku.

Toutes les ordures qui s’étaient accroché tombaient de ses vêtements. Certaines des ordures souillaient un peu les bras de Leivein, mais il ne semblait pas s’en soucier.

« Petite fille en train de devenir rouge, dis-nous ton vrai nom.

— … »

Riku hésitât.

Dire son propre nom était comme se donner à l’autre partie.

La jeune Riku ne connaissait pas les détails exacts, mais elle se souvint si un vrai nom était connu, il était possible de l’utiliser pour lier l’âme de la personne en question.

Ce n’était donc pas à révéler à la légère. Et pour les démons sauvages, c’était encore plus le cas. De plus, en tant que membre d’une famille de spiritualiste, donner son nom à un démon faisait office de sacrilège.

Mais si Riku ne le disait pas maintenant, elle serait tuée.

Après avoir atteint sa limite, elle leur a dit son nom.

« Riku.

— Quoi, est-ce même un nom ? Je ne le dirai pas deux fois. Dis-nous ton « vrai nom ». »

Elle commença à trembler.

Un sentiment d’effroi la traversa. Elle était déjà aux portes de la mort, mais ce qu’elle ressentait était quelque chose qui semblait la conduire dans un abîme encore plus profond.

Du manteau de voyage qui couvrait la partie supérieure de son corps, se dégageait une force intense. Dans l’intérieur du manteau, des ailes s’y cachaient, qui semblaient tranchantes. Si c’était un corp ordinaire ressemblant à Riku, il semblerait qu’elles seraient facilement capables de le transpercer.

C’est pourquoi sans le vouloir…

« Ri… Rinkus. »

Elle finit par le dire.

C’était la première fois depuis sa naissance qu’elle disait son nom que seuls ses parents et elle connaissaient.

Et aujourd’hui, c’était à un démon qu’elle venait seulement rencontrer.

« Rinkus, c’est ça ? Je vois, c’est pourquoi c’est Riku.

Riku hocha la tête sans rien dire face aux mots indifférents de Leivein.

Dans son état actuel, c’était tout ce qu’elle pouvait faire.

Leivein faisait toujours un visage strict, mais il semblait qu’il se soit un peu détendu.

« En faisant ça, je connais ton nom. En disant cela, vous savez ce que cela signifie, n’est-ce pas ?

— Ou- oui … »

Que ce soit être mangé ou être tué. Peut-être même être brûlé à mort ou quelque chose de pire.

Seules des possibilités effrayantes lui traversaient l’esprit. Elle était très faible et n’avait aucun talent. Elle a donc été jetée et maintenant, elle était capturée par un démon. Elle ne pouvait que maudire son malheur par son manque de chance.

« Elle est là ! Cette fille aux cheveux rouges ! »

Les muscles de son dos se raidirent.

Son tremblement s’est aggravé.

Le propriétaire de cette voix était sans aucun doute l’un des hommes qui la poursuivaient précédemment. Avec cela, la rue est devenue plus agité.

Les autres n’allaient pas tarder à arriver.

« Hé, frère. Pouvez-vous me remettre la fille là-bas ?

— Pourquoi ? Est-ce celui-ci votre fille ?

— Non, c’est juste un esclave qui s’est enfui de chez moi. Alors, tu peux la passer maintenant ?

Tout en pointant son doigt vers Riku, il avait commencé à parler.

Son corps la poussait à fuir.

Mais ses jambes étaient comme deux lourdes pierres. Même si elles bougeaient, elle manquait de la force nécessaire pour passer en force Leivein puis s’enfuir.

Riku jeta ensuite un coup d’œil timide sur le visage de Leivein.

« Hou, alors c’est un esclave ? »

En disant cela, il afficha un sourire atroce sans limites.

Riku, qui avait vu de très près son sourire, vu sa peur à l’égard de ses poursuivants s’envoler. Mais cela ne voulait pas dire que la peur avait disparu.

Avec ces quelques mots, et ce sourire… On lui fit savoir que ce démon était beaucoup plus effrayant que les hommes. Cela dit, même à ce moment-là, elle n’avait pas envie de fuir vers ses poursuivants. Même si elle les accompagnait, il ne semblait pas que cela la conduirait à une fin heureuse.

L’une ou l’autre des options était un enfer pour Riku.

« Mais c’est déjà le mien. Je n’ai pas l’intention de te le donner.

– Qu’est-ce que tu as dit ?! … Alors, payes convenablement. Remets-moi dix pièces d’or.

« Dix pièces d’or ? Ne dis pas de bêtises. Ce n’est qu’une morveuse qui est sur le point de mourir. Même si c’est une femme, vingt pièces d’argent devraient le faire, non ?

Ne se souciant pas de la façon dont Riku tremblait, Leivein négociait avec les hommes avec nonchalance.

« Vingt argent ? Ne dit pas de conneries, clochard !

— Au moins une pièce d’or.

— Comme si j’avais besoin d’une personne sur le point de mourir, ne me payez qu’une seule pièce d’or. Ahh, après ta mort, je pourrai prendre l’argent de l’assurance de ta mort à la place, non ? Mais je ne vais pas te laisser mourir si facilement.

— Que diable dis-tu ?!  (Piguro)

— Si seulement tu me laissais finir ce que j’allais … »

Les hommes prirent leurs armes en premier et, ceux qui en portait, ont pris des armes contondantes.

Il semble qu’ils avaient l’intention de prendre Riku par la force.

« Ça suffit. Avec cette petite fille, nous allons vous vendre comme esclaves. »

Cependant il était trop tôt pour dire de tels propos.

Les hommes commencèrent à attaquer, visant clairement Leivein. La main droite de Leivein tenait toujours Riku. Visant à la fois les têtes de Riku et de Leivein, les hommes étaient sur le point de baisser leurs bras. Riku pris peur et ferma les yeux.

« Même si tu es juste un petit insecte. »

Ensuite, Riku entendit de l’air être tranché.

Après cela, un liquide tiède nimba le visage de Riku. Même avec ses yeux fermés, il était assez évident de savoir de quoi il s’agissait. Elle était capable de le dire par cet aura qui semblait vibrer autour de lui.

« Ah, Leivein est toujours trop rapide sur ce genre de choses. Même si j’avais hâte de les tuer… »

Elle entendit la voix étonnée de Piguro.

Riku ouvrit les yeux avec réticence. Leivein montrait une expression calme.

« C’est la mauvaise habitude de Leivein. Ramasser des personnes abandonnées, tu vois. Maintenant qu’il s’est impliqué, il prendra la responsabilité jusqu’à la fin… Mais si vous essayez de faire quelque chose de bizarre, je vous brisera rapidement le cou, d’accord ? »

Piguro secouait la tête en ayant l’air de dire « bon sang ».

Leivein restait silencieux.

« V- VOUS ! Qu’avez-vous fait !? »

La voix tremblante d’un des hommes résonna.

Quand Riku regarda dans la direction de la voix, elle hurla.

Ce qu’elle vit, était un océan rouge qui s’étendait sur tout le sol. Au milieu de cet océan se trouvaient les moitiés supérieure et inférieure de deux hommes coupés en deux. L’un était celui qui était venu avec une arme contondante pour les frapper, tandis que l’autre était celui qui allait utiliser ses propres poings. À cause de la peur, Riku leva les yeux vers le haut, regardant le ciel.

« Qu’est-ce que j’ai fait, tu dis ? »

Leivein renifla.

Sûr la pointe de l’épée, il y avait encore du sang qui s’y collait. Puis sans prévenir, il secoua légèrement sa main gauche pour l’enlever.

« C’est vous qui avez attaqué en premier, n’est-ce pas ? C’est seulement de la légitime défense, tu vois ? Qu’allez-vous faire à ce propos ?

— Légitime défense !? C’est beaucoup trop !!

— Beaucoup trop ? Ces gars étaient plus faibles que moi et sont tout simplement devenus des cadavres. C’est tout ce qu’on peut en tirer. »

L’homme, qui a entendu la réponse de Leivein, chargea en criant quelque chose. Le couteau qu’il tenait dégageait une faible lumière.

« Seulement une insignifiante attaque surprise… Tu n’as pas vu comment tes amis ont été tués ? Pour quelle raison ta tête est-elle toujours attachée à ton corps ? »

Dit Leivein d’un ton ennuyé.

Sans hésiter, il balança son épée et frappa le cou. Le corps qui avait perdu sa tête a cessé de bouger et, en dispersant du sang, il est tombé dans l’océan rouge. C’était une différence de force écrasante. En fin de compte, le couteau ne put même pas s’approcher de Riku et de Leivein.

Riku regarda le couteau qui gisait au sol, surprise.

« Rinkus Barusak. »

Son nom fut appelé.

Son cœur se serra.

Leivein tenait toujours son épée de sa main gauche. Cette épée allait peut-être aussi lui couper le cou. En y repensant, elle ne pouvait que devenir encore plus effrayée. Avant qu’elle ne s’en rende compte, Riku tremblait à nouveau.

« Si je te laisse seule comme ça, tu finiras par te faire attraper par les amis des gars étalés là. Votre corps et votre cœur seront en lambeaux et vous aurez une mort pitoyable et insignifiante. »

Elle était soulevée par le cou presque comme si elle allait être étranglée.

Résistant à sa peur, elle était capable de regarder à peu près droit. Le visage sérieux de Leivein était devant ses yeux.

Malgré tout, même si son visage était censé être sérieux, elle finit par ne plus trembler après l’avoir regardé.

« Si tu penses mourir de toute façon, viens chez moi. Tant que vous êtes en vie, utilisez votre pouvoir pour l’armée du seigneur démon et mourez pour son bien. »

Les paroles de Leivein qui semblaient être une sentence de mort étaient très effrayantes.

Mais différente de la peur que Riku avait connue auparavant, on pouvait même peut-être dire que sa peur s’était en fait un peu atténuée.

Riku était perplexe et se demandait pourquoi.

« Si vous faites cela, je peux au moins garantir de vous fournir les nécessités de la vie. »

Les yeux bleus de Leivein se superposèrent alors avec le ciel bleu radieux.

Ce qui restait du feu appelé espoir a été peu à peu rallumé. Bien que son cœur fût supposé être froid, quelque part à l’intérieur, il faisait chaud. Au moment où ses tremblements cessèrent complètement, elle comprit…

Que pour le moment, elle était sauvée.


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