10;Drops 12 — [La Ville de l’Immense, pt.2]

Auteur : Mouton
Check : Faust


L’histoire avance lentement, mais les choses sérieuses se préparent. Elles ne sont plus qu’à portée de main, désormais…


 

Le frère de Nyara ouvrit les portes de l’hôtel et laissa Sahar admirer la belle capitale. Creel et Az accompagnait le garçon afin de la lui faire découvrir et qu’il en apprenne davantage sur ce Monde.

Sahar n’avait jamais été un fan incontesté des balades et des visites guidées, mais il appréciait toujours d’observer de nouveaux paysages et profiter de leur beauté. Ici, ce n’était qu’une ville, mais elle avait un charme qui plaisait au garçon. Sahar voulait aussi savoir de quoi parlaient Nyara et les autres : quelle était cette chose « particulière » qui se trouvait à Provinäah… ? Il n’avait jusque là rien remarqué de spécial. Il allait le découvrir assez vite.

– Tiens, Sahar.

Le garçon se tourna vers la droite, là où devait se trouver Azgoria… Le fait qu’il lui soit invisible était un vrai problème qu’il fallait tenter de résoudre.

– Oui… ?

– Est-ce que tu connais la légende de Duzmog ? Comment le monde a été créé et pourquoi est-il ainsi ?

Sahar prit un certain temps avant de répondre. Il ne voulait pas dire qu’il connaissait cette légende, étant donné que cela pourrait avoir des conséquences désastreuses, mais il hésitait aussi à dire qu’il n’en savait rien. Ils allaient le prendre pour quelqu’un qui ne connaissait rien à rien sur son propre Monde et finir par se douter de quelque chose. Il devait faire attention à tout ce qu’il osait prononcer.

Dans tous les cas, il ne pouvait pas mentir et dire qu’il avait connaissance de cette légende ; cela réduisait ses possibilités de réponse.

– … Je ne pense pas qu’on ait les mêmes légendes, répondit Sahar.

C’était risqué. Si Azgoria demandait quelle légende il connaissait, il allait devoir l’inventer sans bégayer… Creel n’écoutait pas leur discussion et avançait.

– … Est-ce que votre légende parle d’Ovo et de la séparation des continents… ?

Ovo…

Il avait déjà entendu ce prénom durant leur discussion. Qui était-elle… ? S’il se souvenait correctement, n’était-elle pas… la Déesse ? Dans tous les cas, Sahar voulait entendre la légende de Duzmog, alors il fit ce qu’il devait faire :

– Pas vraiment, on parle d’Ovo, mais pas de la séparation. Est-ce… je pourrai savoir de quoi parle la légende ?

Si Azgoria avait inventé le prénom d’Ovo juste pour piéger Sahar, alors ce dernier était dans le mal. Heureusement, il était certain d’avoir déjà entendu parler de celle-ci. Az acquiesça.

– Cela remonte à un temps où tout était noir, où rien était tout, expliqua Azgoria. D’une façon inconnue, Ovo est apparue dans l’univers et, voyant qu’elle était seule, a décidé de s’amuser un peu… Elle créa SON univers dans l’univers. Elle plaça des planètes un peu partout, des étoiles et des nébuleuses. Ovo, Déesse de toutes choses, créa encore pleins d’astres et de choses dont nous n’avons pas encore connaissance. Elle voyait toute sa création comme son bac à sable. Elle pouvait y faire ce qu’elle voulait, s’amuser comme elle le souhaitait… mais tout cela manquait de vie. Alors, dans toutes ses planètes qu’elle avait placé au hasard, qu’elle n’avait créées que pour s’amuser, elle fit une oeuvre dont elle fut fière : Duzmog. Une planète à l’eau brillante comme les étoiles et au ciel azur comme Etholys, l’étoile qu’elle créa spécialement pour cette planète. Les conditions de vie y étant favorables pour la vie qu’elle voulut créer, elle invita d’abord les « animaux », qu’elle plaça sur Duzmog comme cobayes.

Sahar écoutait attentivement l’histoire d’Az tandis que Creel cherchait l’endroit où se trouvait les Maisons des Jugements. Az continua, marchant aux côtés du garçon.

– Voyant que les animaux survivaient dans ce milieu, Ovo décida de créer les premiers humains et les envoya sur le bout de terre qu’elle avait créé aussi pour eux. A ce moment, il n’y avait qu’un seul continent. Pour remercier Ovo, créatrice de la vie humaine, les humains appelèrent le continent « Ovoroko », qui voudrait dire en langue des Dieux « Le cadeau que nous a offert Ovo ». Alors ils se sont mis à cultiver, à vivre et à prier Ovo et à la remercier de cadeaux.

Sahar était fasciné par la légende de Duzmog. La création des humains sur Terre était bien différente que celle sur Duzmog. Même si le garçon savait que la légende d’Adam et Eve et toute la bible en générale ne faisaient que donner des messages, il trouvait la légende de Duzmog déjà plus intéressante. Après, ce n’était pas pareil.

– Cependant…

Creel lâcha un coup d’oeil en arrière, mais ne s’arrêta pas de marcher. Combien de fois avait-il entendu cette légende… Il en était presque dégoûté.

– Sur le Monde commença à se diviser les humains : ceux qui croyaient en Ovo…

– … et ceux qui n’y croyaient pas… ?

Az lui dit que c’était exactement cela.

– Au fil du temps, certaines personnes disaient qu’Ovo n’était qu’une légende, qu’elle n’existait tout bonnement pas, continua Az. Alors les guerres entre tribus ont commencés.

– ……

– Mais Ovo, qui n’aimait pas les conflits, a séparé les tribus d’une façon simple et efficace. Elle a divisé le continent en deux : d’un côté, ceux qui croyaient en eux, l’autre ceux qui ne croyaient pas en elle. Ovo, ne voulant pas créer de préférences, partagea équitablement les ressources, les territoires et les avantages — et les inconvénients. Les deux continents se valaient. Les tribus ont donc arrêté de se faire la guerre, incapables de se battre.

Creel s’arrêta. Ils étaient arrivés. Az finit son histoire avant tout.

– L’eau étant sacré, les humains n’ont jamais tenté d’aller sur l’autre continent. Au fil du temps, le continent sur lequel se trouvaient ceux qui croit en Ovo s’est retrouvé rempli d’humains qui ne croyaient pas en Ovo et inversement. Cependant, à propos de cela, Ovo n’a jamais rien fait. Elle veille encore sur nous, mais elle nous laisse libre. Et « libre », en langage des Dieux, se dit « Boskow ».

Le nom du continent. Sahar se demanda alors : quel était le nom de l’autre continent ? Il allait poser la question, mais Creel parla en premier.

– Bon, on est là pour faire visiter la capitale à Sahar, Az. Moi, je nous emmène aux endroits, toi, tu parles.

Az lâcha un rire amical. Ce dernier observait les bâtiments devant lui.

Trois tours de même formes, mais de hauteurs visiblement différentes. Celle à gauche était la plus petite, celle à droite était la plus grande. Il n’y avait presque aucune vitre qui ornait ces tours, mais leurs toits semblaient… ouverts, comme pour laisser passer toute la lumière à l’intérieur des bâtiments. Az commença à expliquer ce qu’étaient ces tours.

– Sahar, voici la « Maison des Jugements ». Ces trois tours ont la même fonction : juger ceux qui le méritent.

Comme un tribunal ? se demanda le garçon.

– Dans la tour la plus grande, on juge les criminels les moins dangereux. Vol, meurtre unique ou encore lèse-majesté, ils n’ont jamais la peine de mort. Leur peine maximale est de dix ans ; bref, peu.

Sahar ne voudrait quand même pas rester dix ans en prison. Il ne connaissait pas le niveau de vie des prisonniers et leur traitement, mais il ne voulait même pas l’imaginer : dans un Monde pareil, il fallait qu’ils soient bien gardés. Az regarda la deuxième tour.

– Au milieu, on y juge ceux qui commettent des délits bien plus graves. Meurtres en série, tuer des gens importants, des vols impardonnables, ou même oser nager plus loin que les délimitations Ovienne. On reste en prison au moins sept ans et on peut avoir une peine de prison si longue que deux vies ne sont pas suffisantes pour la faire en entièrement. La peine de mort est aussi applicable en fonction de la gravité du crime.

– La dernière tour…

Sahar la regarda. Malgré sa ressemblance aux autres, elle émettait un autre… sentiment. Beaucoup plus sombre, beaucoup plus… Sahar ne se sentait pas bien en la regardant, comme si des millions d’yeux le regardait. Autour de lui, la nuit recouvrit le jour. Les bâtiments disparaissaient. Sa vue se troublait.

Des centaines d’yeux bleus et rouges l’observaient, le jugeaient, le fixaient. Sahar tremblait de peur, ses propres yeux grands ouverts.

– Sahar.

Il cligna et toute cette vision disparut. Il tourna le regard à droite, puis à gauche et finit par fixer l’homme. Ses yeux fatigués l’observaient sans émotions. Sahar déglutit et se toucha le front. Il……. suait… ? Même si Sahar ne pouvait le voir, il savait qu’Azgoria regardait la tour. Toutes les personnes qui étaient passées ici… l’avaient toutes senti.

– ……

Si les gens n’aimaient pas observer la troisième tour, ce n’était pas sans raison. Cette sensation horrible…

– … La vue du jugement.

Assez faiblement, Azgoria lâcha quelques mots que ne put entendre Sahar. Creel soupira et avança, détournant le regard de la tour. Il… la haïssait. Les autres partageaient le même sentiment et le suivirent. Quelle était cette vision… ? Le garçon ne voulait plus y penser… Il en avait la chair de poule.

Ils s’étaient éloignés de la Maison du Jugement et se dirigeaient désormais vers un endroit plus mignon : un grand parc plein de verdure. L’endroit n’était pas très ensoleillé, mais Sahar avait déjà remarqué ce détail : Provinäah était très sombre. La lumière d’Etholys semblait avoir du mal à passer à travers les nuages. Pourtant… il y en avait si peu. Le parc était entouré de grises grilles faites d’un métal très résistant. A l’intérieur jouaient des enfants qui se baignaient ou s’amusaient avec les jouets mis à leur disposition. Certains adultes parlaient tranquillement sur les bancs fait d’un bois très élégant. Les arbres roses étaient d’une beauté foudroyante. Un beau lac serrait en son milieu un petit ilôt à l’arbre multicolore, tandis que l’eau reflétaient les quelques rayons de l’étoile qui brillait dans le ciel. Tout cela donnait un paysage très agréable que Sahar appréciait. Az sourit.

– Devant toi se trouve le parc de Provinäah, qui fait en tout trois kilomètres sur cinq. Plutôt grand, n’est-ce pas ?

Sahar ne pouvait pas le nier. Il ne connaissait pas les dimensions de l’énorme parc près de se son village sur Terre, mais c’était quand même moins grand. Sahar n’arriva pas à cacher son sourire tout en regardant la nature devant lui. Creel faisait dos à Az et à Sahar. Souriait-il, était-il énervé ? Ce qu’ils savaient, ce fut que Creel était là depuis trois minutes, immobile. Alors qu’Az allait parler, l’homme bougea, son air toujours neutre.

– On y va.

Sahar ne chercha pas à comprendre.

Ils arrivèrent devant une gigantesque bâtisse. Elle surpassait toutes ses voisines. Elle était plus belle, plus grandiose, plus tape-à-l’oeil et plus majestueuse. En fait, Sahar l’avait déjà vu trois cent mètres auparavant et il n’avait pas pu en décrocher le regard. C’était d’une architecture très osée — mais qui fonctionnait très bien. L’harmonie du bâtiment était à tomber par terre. La plupart des matériaux utilisés pour cette bâtisse étaient brillants et d’une couleur très vive, à l’exception des vitres, cintrées de blanc. Sahar ne savait pas très bien si c’était simplement une maison de quelqu’un de très riche ou un bâtiment bien plus important…

– Le bâtiment que tu vois devant nous est appelé « le Beau Surface ».

On aurait dit le nom d’un restaurant, pensa le garçon aux cheveux blancs tout en souriant.

– Une maison qui donne envie, n’est-ce pas ? lâcha Az en regardant Sahar.

– Effectivement, répondit ce dernier.

– Cette maison a été construite pour quelqu’un… Pour quelqu’un qui mérite un statut de héros.

Sahar ne pouvait malheureusement pas le voir, mais Azgoria avait un regard nostalgique et heureux. Creel regarda l’homme en plissant les yeux.

– Elle était en couple, ils étaient mariés et cette personne habitait ici aussi, mais… Bref, ce n’est pas important. Cette maison est magnifique et les rumeurs disent que l’intérieur est extraordinaire aussi ; cependant, il est impossible d’y entrer. Ce héros n’est pas souvent à la maison, mais quand elle l’est, tu peux vite le savoir : les gens se ruent ici, dans les rues proches de la maison et aime lui parler. C’est une chouette femme qui adore parler aux autres.

– M-Mais… ?!!

Une femme… ? Sahar… pensait que c’était un « héros » ??!! Ne disaient-ils pas « héroïne » ? Il préféra poser la question. Az rigola et secoua la main devant lui.

– J’avoue, désolé, désolé ! Une vraie héroïne… Si seulement elle passait plus souvent à la capitale… Elle doit avoir tellement de travail, à travers tout le continent… On se demande parfois…

Sahar continuait de regarder la maison en écoutant l’homme. Creel, en voyant l’expression d’Azgoria, soupira et continua son chemin, allant à la dernière destination de leur voyage guidé. Sahar ne put voir l’expression d’Azgoria quand il lâcha ces derniers mots, mais……….

– …

Azgoria leva la main vers le ciel.

Les larmes presque aux yeux.

– … si elle ne visite pas l’autre continent, parfois.

Sahar ouvrit la bouche, étonnée. Cette « héroïne » pouvait passer d’un continent à l’autre ? C’était impressionnant… Si à un moment, on demandait à Sahar s’il l’avait déjà vue, il répondrait directement que non. Il n’allait pas tenter de mentir là-dessus. Az se sécha les yeux et suivit Creel. Cette dernière destination… était la meilleure de tous.

Sahar resta bouche bée. Comment… ne l’avait-il pas vu avant… ? C’était si… énorme. Non.

Immense.

Il devrait être impossible de passer à côté de… ça. Ce n’était pas commun. Ce n’était pas quelque chose que Sahar aurait cru possible avant de le voir, là, devant ses yeux ébahis. Il n’avait aucun mot pour décrire ce qu’il ressentait. Il était impressionné, choqué, heureux, joyeux, content, apeuré, effrayé,… et n’avait aucune idée de pourquoi il ressentait tout ça. C’était… si étrange. C’était comme si son coeur avait pris plusieurs émotions différentes au hasard et en avait fait une salade. Il ne pouvait pas exprimer cela.

Immense.

C’était si immense. Pourquoi ne l’avait-il pas remarqué… Non, il s’était déjà posé cette question. Il était si… Son cerveau ne savait pas si c’était la réalité ou non. Après, le fait d’avoir été isekai paraissait toujours comme un rêve pour Sahar. Un moment, c’était un cauchemar, mais plus désormais. Il se sentait mieux.

– … A… bk…

– Impressionnant, non ? Personne ne le voit avant qu’on le pointe du doigt, je trouve ça… impressionnant. On n’appelle pas Provinäah la « ville de l’Immense » pour rien, tu sais ?!!

Cependant, comment n’avait-il rien remarqué…

… en levant les yeux au ciel ?

Il n’avait rien vu. Il n’avait pas remarqué cela non plus durant sa visite. Il était toujours dans l’incompréhension… Comment n’avait-il pas vu…

Cet…

Immense.

Arbre.

Sahar, les yeux rivés sur le tronc gigantesque de l’arbre, finit par sortir des mots ayant du sens.

– … Q-Que fait… un arbre i-ici, aussi…

– Aussi immense ?

Sahar acquiesça.

– Est-ce q-q-que ça a un rapport… avec… avec Ovo… ?

Sahar était quasiment certain que c’était le cas. Cependant…

Az lui répondit négativement.

– En fait, cet arbre est la création de quelqu’un.

– La… ??!!!

Az sourit, amusé par la réaction du garçon.

– Sais-tu en quelle année nous sommes, Sahar ? demanda-t-il.

Le garçon hocha de la tête. Il n’en savait rien, ou alors, il ne s’en souvint plus.

– Nous sommes en AdS-518*. Cet arbre… a été créé il y a cinq-cent dix huit ans, Sahar.

(* : Le tiret dans « Ads-518 » n’est pas prononcé. Ads est prononcé « A-Dé-Esse », et non « Adsse ».)

Ils comptaient les années depuis la création de cet arbre… ? Tout comme sur Terre, les années sont comptées depuis la naissance de Jésus ?

– On surnomme cet arbre « l’Immense », mais il a un prénom. Cet arbre s’appelle « Imäa ». Cela veut dire « Merci ». Pourquoi l’appelle-t-on ainsi, tu te demandes ?

Sahar acquiesça. Az lâcha un rire.

– Qui sait, qui sait !!

Et sur ce rire, l’homme s’éloigna.

– Je te laisse avec Creel un petit temps, j’ai quelque chose à faire vite fait ! Explique-lui un peu Creel, et rejoins-moi après !

Creel soupira, mais il accepta sans broncher.

– Imäa a été créé après une guerre qui a failli enterrer toute la race humaine, expliqua-t-il. On n’est pas certain de celui ou celle qui l’a créé… On ne sait pas non plus pourquoi. On sait dans quel contexte, c’est tout.

Sahar écouta attentivement. C’était étrange, qu’ils aient si peu d’informations.

– Ce qu’on sait, c’est que les feuilles bloquent l’arrivée des rayons du soleil sur Provinäah. Le pire, c’est que dès que tu sors de la capitale, tu retrouves Etholys. Ce n’est pas juste que les feuilles forment la frontière dans le ciel : c’est qu’à n’importe quel moment de la journée ou de la soirée, les ombres seront les mêmes. Cela ne n’a aucun sens, pourtant, personne ne tente de trouver une explication logique.

Le garçon put facilement comprendre le désarroi de Creel. Si les feuilles recouvraient « par hasard » toute la capitale, alors la capitale ne devrait se retrouvait à l’ombre qu’au zénith . Cependant, le fait que cela fusse le cas même quand l’étoile se trouvait plus vers l’ouest ou l’est… Creel finit son explication.

– On ne peut pas voir les feuilles à cause de la magie de la personne qui l’a créé, je suppose. Dans tous les cas, on ne peut voir les feuilles qu’après être monté à une certaine hauteur. On peut grimper sur l’arbre à l’aide d’escaliers que les gens ont créé, mais c’est payant. Le coup d’oeil vaut le coup, cela dit.

Imäa était immense… et impressionnant. Certes, Sahar ne voyait que le tronc, mais il pouvait le dire : cet arbre était incroyable. Combien de kilomètres faisait-il ? Jusqu’où s’élevait-il ? Toutes ces questions ! Il aurait les réponses un jour !

Malheureusement, pas aujourd’hui, parce que…

– …… Cr… Hé !!

Creel s’éloigna, le dos tourné vers Sahar. Il agita le bras au-dessus de la tête.

– Je rejoins Az, on a quelque chose à faire. On a visité pendant presque cinq, voire six heures, je te rappelle, pause déjeuner compris. Fais ce que tu veux, n’oublies juste pas de revenir pas trop tard. Virus est toujours dans les parages !

Sahar soupira et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il observa une nouvelle fois le tronc de l’arbre.

La ville de l’Immense. Elle portait bien son nom, au final… Sahar s’éloigna de là et se promit de monter au-dessus de cet arbre, un jour. Juste pour la vue, pour les émotions, parce qu’il en avait envie.

La fille regarda l’arbre devant elle. Son oeil jaune et son oeil rouge profitaient tous les deux de la vue. Provinäah lui avait manqué… mais elle n’était pas là pour profiter de la vue. Elle pourra faire ça demain.

– Il est ici.

La fille tourna le regard. Il…

– Il est proche.

Elle devait le voir……

– Il……

Devant elle se trouvait un homme aux cheveux mauves et au regard ennuyé. Il marchait normalement, sans se presser et semblait en avoir marre de la vie. Il tourna le regard, se sentant observé. De l’autre côté de la foule se trouvait une fille aux cheveux verts. Que faisait-elle, à le fixer comme cela… ? N’aimant pas cela, il continua sa route sur un soupir. Creel n’avait pas envie de perdre du temps avec des gens qu’il ne connaissait pas.

La fille sourit.

– Héhé.

– Trouvé.

 

Chapitre Précédent <~~ Sommaire ~~> Chapitre Suivant

5 commentaires sur “10;Drops 12 — [La Ville de l’Immense, pt.2]

Laisser un commentaire