God By Interim, Prologue

Auteur : Andecarus
Check : Faust


Salut c’est encore Andecarus, je vous présente donc ma deuxième œuvre. Elle sortira un lundi sur deux pour commencer, ensuite il est possible par la suite que j’augmente le nombre de sortie. je vous souhaite une bonne lecture et vous pouvez laisser un commentaire encore une fois ça me ferait très plaisir.


Avez vous déjà ressenti ça ?

Le fait d’être un indésirable, une personne qui n’a sa place nulle part, une personne qui ne mérite rien de plus que d’être oubliée.

Moi oui, tous les jours de ma vie je l’ai ressenti, et on me l’a fait comprendre. Déjà petit j’étais un enfant non désiré, comme on dit.

Je ne suis pas né de l’amour de deux personnes.

Non, moi je suis née de l’envie, du désir forcé sur l’autre, d’une pulsion malsaine déchirante, qui détruit et qui fait mal.

Tout le monde l’aura bien compris, ma conception n’a pas été voulue par ma mère. Pour parler clairement, je suis née d’un viol, d’un crime qui marque à jamais sa victime, et qui laisse une trace indélébile.

Quand j’étais jeune, je ne me souviens pas avoir vu ma mère me sourire ou me prendre dans ses bras, non tout ce qu’elle voyait en moi, c’était le monstre qui lui avait arraché son amour propre, qui l’avait souillée.

Je vous rassure, elle n’était pas sadomasochiste ou cruelle, non, elle me l’a bien dit, elle ne voulais en aucun cas me garder, elle me haïssait du plus profond de son cœur, alors même que j’étais dans ses entrailles.

Elle voulait donc avorter, enlever une part de la souillure qui restait en elle et qui allait rester pour sa vie entière.

La preuve vivante que ce monstre avait bel et bien existé. Mais ses parents, fervents catholiques, exécraient ce procédé.

C’est un enfant de Dieu qu’ils lui disaient Même si le diable a encouragé sa conception, il reste un être humain qui vit en toi, et tu n’as en aucune façon le droit de remettre en questions ses choix qu’ils disaient.

Ma mère n’ayant que 16 ans, elle n’eut pas d’autre choix que de me garder et de m’élever, car, selon eux, l’adoption n’était pas non plus un choix valable.

Ma vie par la suite n’a pas été tendre, comme si j’étais une farce de ce fameux Dieu que vénéraient tant mes grands-parents.

Quand je suis rentré à l’école primaire, j’étais l’enfant calme et taciturne qui ne parlait pas trop et qui restait au fond de la classe. Si, vous savez, cet enfant que vous n’avez sûrement jamais remarqué, ni même approché.

Sauf bien sûr pour les plus cruels d’entre vous, pour le tyranniser, l’insulter ou juste pour montrer que vous étiez les plus forts et courageux.

En effet, j’étais cet enfant là, bien trop jeune ou honnête pour faire semblant de sourire, de faire comme si j’étais un enfant normal, chéri et aimé par ses parents.

Ces trois ans là n’ont pas été non plus les plus horribles. Même si les enfants sont cruels comme on dit, ils restent plutôt gentils dans leurs actes et leurs insultes, comparé à ce que j’entendais de la bouche de ma propre mère.

Mais le collège, c’est là où la méchanceté gratuite et la violence commence réellement, c’est là où les choses dures prennent place, et où la peur devient omniprésente.

A cette période là je ne sais pas réellement ce qui était le plus dur : être cher moi avec ma mère, ou devoir subir les assauts insensés de certains camarades.

Je ne sais pas encore aujourd’hui pourquoi je n’ai pas mis fin à mes jours, ou plutôt par quel miracle j’ai résisté à l’appel de cette sirène au chant si enivrant, qui promettait enfin l’oublie et le soulagement.

Sûrement mon égoïsme, ou une certaine fierté insoupçonnée chez moi, qui m’empêchait de donner à tout ces gens ce qu’ils voulaient réellement, ce qu’ils appelaient inconsciemment de tout leur être, c’est à dire ma disparition.

La disparition de la souillure que je représentais à leurs yeux.

Les seules choses qui me permettaient de m’évader et de ne pas devenir totalement fou c’était la lecture, ce monde onirique où j’avais la possibilité de retrouver des amis fidèles et incroyables, qui répondaient toujours présent pour me remonter le moral et pour me raconter des histoires formidables.

Mais je digresse. Si vous êtes là, ce n’est en aucun cas pour lire les brefs moments de bonheur que j’ai pu avoir, et je vous l’accorde également, je ne suis pas là non plus pour vous les raconter.

Je suis là pour vous raconter ma triste vie, remplie de souffrance et de peine, même s’il était tout de même important, quelque part, que j’explique pourquoi la folie ne m’avait jamais emportée.

Donc je disais, après le collège, comme pour toute personne normale, vient le passage par le lycée, là où la peur diminue un peu, là où les consciences s’éveillent et là où la cruauté laisse la place à une toute petite part de maturité.

Ce fut je pense dans ma scolarité chaotique la période la moins éprouvante pour moi.

Comme le calme avant la tempête, comme si même Dieu dans ses farces cruelles avait un peu de retenue et de compassion.

Suite à l’obtention de mon BAC, la vie professionnelle m’ouvrit les bras. Enfin, c’est ce que j’aurais voulu pouvoir dire.

Mais malgré mon envie viscérale de partir de chez ma mère et de prendre enfin mon indépendance, de m’éloigner d’elle afin qu’enfin elle aussi puisse vivre une vie plus heureuse, loin de la preuve de l’atrocité qu’elle avait subi.

Le monde du travail est malheureusement bien capricieux et n’ouvre pas facilement ses portes, et encore moins à un garçon de 18 ans n’ayant à peine que le BAC pour seul diplôme.

Alors bien sûr j’ai fait plein de petits boulots où j’étais la plupart du temps exploité et mal payé,  et où j’effectuais des heures supplémentaires non payer.

Je ne pouvais pas me plaindre, par peur de ne jamais être repris à la fin de mon CDD.

Mais grâce à ça j’avais pu enfin prendre mon indépendance après un an seulement.

J’étais enfin libre. A 19 ans, j’allais pouvoir vivre ma vie, avoir une toute nouvelle vie loin de l’ancienne, très éloignée de ma ville natale.

Mais bien sûr vous vous doutez bien que si je vous raconte ça ici c’est que ça ne s’est pas passé comme ça.

En sortant de la gare pour me diriger vers l’appartement que j’avais loué meublé grâce aux économies que j’avais réussi à faire sur tous les petits boulots, j’avais bien 3 mois devant moi pour trouver un autre travail.

Je me suis fait faucher par une voiture qui allait à toute allure, ce qui m’a malencontreusement tué sur le coup.

Ça aurait pu être la chute de la farce cruelle de Dieu, une chute à l’image de l’ensemble.

Ça aurait pu être également la fin de mon histoire.

Mais malheureusement, je suis un indésirable et jamais je n’aurais dû l’oublier !

 

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2 commentaires sur “God By Interim, Prologue

  1. Ce prologue m’a touché, je veux dire c’est pas dans le cliché du mec qui se fait défoncé par une voiture (si un peu enfaite) mais y’a un truc derrière et je ressens de l’empathie pour ce personnage. Pour moi cette histoire part bien, j’espère que je ne vais pas être déçu 😀

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