JIM – Chapitre 32 : Provocation

Auteur : Vhail
Check : Miss X


La suite de votre histoire avec des problèmes qui surgissent. Rien de bien méchant, la routine. Bonne lecture.


 

Clément, Faé et les deux Xénoriens arrivèrent devant le bureau du maire où attendaient déjà les trois autres groupes et il retrouva Maé et Mia.

« Alors cette semaine ? » demanda-t-il

« Plutôt mouvementée, on a subi des attaques tous les jours. » répondit Maé.

« De même pour nous. » renchérit Mia

Ils continuèrent de discuter des évènements de la semaine passée avant que la porte du bureau ne s’ouvre et que le maire ne les invite à rentrer.

« Vous n’étiez pas autant une bande de bras cassés que je le craignais finalement. » dit-il sans plus de cérémonie. « Je pourrais même dire que vous avez rendu un fier service à cette ville et je vous en remercie. Maintenant prenez chacun un papier, il certifie que vous avez mené à bien la mission pour laquelle je vous avais engagé. Une fois fait dégagez de mon bureau, je n’ai pas que ça à faire. » ordonna-t-il sur un ton autoritaire.

Toutes les personnes présentes ne se firent pas prier et chacune leur tour, récupérèrent le certificat avant de sortir. Clément fut le dernier à approcher du bureau pour récupérer le papier et alors qu’il approchait la main, la maire lui saisit fermement le poignet.

« Vous, vous restez ici, j’ai deux mots à vous dire. » dit-il en regardant Clément droit dans les yeux.

Celui-ci soutint le regard du maire mais ne répondit rien. La prise du maire sur son poignet était puissante et il ne tenta donc pas de se dégager. Maé, Mia, Faé et les deux Xénoriens du groupe de Clément s’étaient retournés lorsqu’ils avaient entendu ses mots et hésitaient à revenir sur leurs pas.

« Sortez de mon bureau, vous n’avez plus rien à faire ici. » ordonna-t-il froidement. « Et fermez la porte derrière vous. »

Aucun d’entre eux ne protesta et ils quittèrent les lieux en fermant la porte derrière eux. Une fois qu’il fut sûr que plus personne ne se trouvait dans la pièce, le maire Arnold lâcha le poignet de Clément et se rassit dans son fauteuil. Il sortit tranquillement un cigare d’un tiroir de son bureau et l’alluma pour en tirer deux longues bouffées. Les volutes de fumée s’élevèrent vers le plafond lorsqu’il souffla. Clément resta immobile en attendant que son interlocuteur prenne la parole.

« Je tenais à vous remercier personnellement d’avoir sauvé ces deux enfants aujourd’hui. » finit-il par dire.

« Ce n’est rien. Ça faisait partie du travail. »

« Beaucoup auraient continué le combat sans même essayer. Dans le but de sauver plus de vies en tuant rapidement leur ennemi. Je sais que c’était votre première mission de ce type, je me renseigne toujours sur les personnes que m’envoie la guilde. Vous avez fait preuve d’un sang-froid remarquable et d’une rapidité de prise de décision tout aussi étonnante. »

« Merci pour le compliment mais je persiste, je n’ai fait que mon travail. »

« Donc vous ne voulez pas de récompense supplémentaire ? »

« Certainement pas. Ils sont en vie, c’est bien suffisant. En plus, sans mes coéquipiers, je n’aurais pas pu sauver les deux enfants, ce ne serait pas juste que je sois le seul à recevoir une récompense. »

« Alors si un jour vous avez besoin de quelque chose dans cette ville, sachez que je ferai mon possible pour vous venir en aide. »

« Vous ne voudrez pas entendre raison ? »

« Pas plus que vous. »

« Alors tâchez de ne pas le regretter lorsque je vous demanderai cette faveur. » conclut Clément en prenant son papier et en se dirigeant vers la sortie.

Il sortit du bureau et fit attention à bien refermer les portes derrière lui. Le groupe des 5 l’attendait sur le palier et ils le pressèrent de questions sur ce qu’il s’était passé. Il leur expliqua rapidement et tout le monde fut rassuré.

« Je pense que c’est ici que nos chemins se séparent. » dit Spepir.

« Il semblerait. Ce fut un plaisir de travailler avec vous messieurs. » dit Clément.

Il leur tendit la main et les deux Xénoriens la serrèrent vigoureusement avant de descendre les escaliers le laissant avec Maé, Mia et Faé.

« Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » demanda-t-il aux trois autres.

« Normalement, il faut retourner à la guilde pour toucher la récompense. On pourra aussi voir s’il y a d’autres missions intéressantes. » dit Mia.

« Ça me va Allons-y. »

Tous les quatre se dirigèrent vers l’ascenseur et remontèrent à la station. Arrivés en haut, ils trouvèrent une foule compacte qui semblait acclamer des personnes non loin de l’arrivée de l’ascenseur.

« Il se passe quoi ici ? » demanda Clément à moitié pour lui-même.

« Il y a deux des trois Suprêmes ici, c’est très rare qu’ils soient ensemble. » répondit quelqu’un qui l’avait entendu juste à côté de lui.

« Les trois quoi ? »

« Les trois Suprêmes, vous savez, les trois mages multivers qui ont le plus haut rang au sien de la guilde. » reprit l’autre.

« Ah … ok. » dit Clément sans être plus impressionné que cela.

Il commençait à contourner la foule pour aller à la guilde lorsqu’il remarqua que Maé tirait sa sœur pour la faire avancer, cette dernière étant immobile. Avant qu’ils n’aient pu faire quoi que ce soit, elle s’était dégagée de la prise de sa sœur et s’était enfoncée dans la foule.

[J’ai un mauvais pressentiment à propos de ça.] pensa Clément en essayant tant bien que mal de la suivre, talonné par Maé et Faé.

Il la repéra finalement près du centre du rassemblement, tremblant de tout son corps. À cet endroit, la foule avait laissé un espace circulaire d’une dizaine de mètres de diamètre dans lequel se tenaient trois personnes. Deux d’entre elles se tenaient un peu à l’écart de la troisième qui faisait un spectacle pour la foule. Clément reconnut ces deux personnes car il s’agissait de celles qu’il avait croisées en sortant du bâtiment de la guilde une semaine auparavant et frissonna.

« Viens Mia, on s’en va. » dit-il en l’attrapant par le bras.

Elle ne l’écouta cependant pas, se dégagea et s’avança d’un pas résolu vers l’homme qui se tenait seul sans qu’il ne puisse l’arrêter.

[Merde, j’ai juste eu le temps de le mettre.] pesta-t-il. « Reste là, je vais la chercher. » dit-il à Maé en lui mettant une légère tape sur l’épaule et en s’avançant au centre du rassemblement.

L’homme arrêta son petit numéro en voyant Mia approcher.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, jeune fille ? » demanda-t-il sur un ton tout à fait amical.

« Rends-moi mes parents. » dit-elle en fixant le sol alors que ses poings serrés tremblaient.

[C’est encore pire que je ne le pensais.] désespéra Clément.

« Pardon ? » demanda l’homme avec un sourire aimable.

« J’ai dit … » commença-t-elle en relevant la tête, la marque en forme d’étoile sur son front se mettant à briller. « … rends-moi mes parents ! »

« Oh je vois. » dit l’homme dont le sourire devint subitement cruel. « Ce n’est pas possible, je refuse. Je les ai battus, vois-tu, donc j’ai le droit d’en faire ce que bon me semble et j’ai décidé qu’ils seraient mes esclaves. » ajouta-t-il froidement.

« Alors je vais les reprendre de force. » assena Mia. « Zone 0 » lança-t-elle immédiatement après.

Un dôme noir comme la nuit les entoura tous les deux, les rendant invisibles pour la foule qui commençait à s’agiter. Moins d’une minute plus tard il disparut soudainement lorsque Mia en fut éjectée de force, couverte de sang.

« Mia ! » hurla sa sœur en se précipitant à ses côtés.

L’homme s’approchait lui aussi mais plus lentement tout en époussetant ses habits et paressant indemne.

« Je devrais te tuer pour cet affront. » dit-il en regardant Mia qui gisait inconsciente à côté de sa sœur.

Il arrêta d’avancer lorsqu’un tir de magie de Clément creusa un trou juste devant ses pieds. Il tourna la tête dans sa direction, l’examinant avec un regard inquisiteur.

« Tu fais un pas de plus dans leur direction et je te garantis que tu auras gagné le droit d’aller t’acheter une nouvelle jambe. » menaça Clément dont la magie scintillait au bout des doigts.

L’homme changea de direction pour s’approcher de Clément avec un sourire sadique aux lèvres.

« Tu veux te battre toi aussi ? » demanda-t-il provocateur.

« Pas si tu les laisse tranquille, je n’ai rien contre toi. »

« Tu ne crois pas que ça serait un peu facile ? Elle m’attaque et je ne devrais pas réagir. »

« Mon avis c’est que vu l’état dans lequel elle est, tu as bien assez répondu. »

« Tu as du cran gamin sachant qui je suis. »

« Qui tu es n’a aucune importance, ce sont mes amies et je les aides. Tu serais une divinité que ça ne changerait rien à mes actions. »

« Ça suffit Éric. Tu vas ternir notre image. » dit une voix alors qu’une main se posait sur l’épaule de l’interlocuteur de Clément.

« Tu sais où tu peux te les mettre tes histoires d’image Noa ? » demanda le dénommé Éric sur un ton agacé.

« Calme toi tout de suite ! Je t’interdis de lui parler sur ce ton. » intervint la seconde personne qui s’était, elle aussi, approchée.

« Toujours la fidèle poupée à son maître, Camille. » railla Éric.

Pendant ce temps, Clément en avait profité pour se rapprocher de Mia afin d’évaluer l’étendue de ses blessures. Il put ainsi constater qu’aucune ne mettait sa vie en danger.

[C’est un moindre mal.] pensa-t-il

« Maé, prends ta sœur avec toi et emmène-la se faire soigner. » dit-il sérieusement.

La jeune fille acquiesça et sans efforts, elle la souleva dans ses bras avant de s’éloigner.

« Je n’en ai pas fini avec vous. » cria Éric qui avait vu la scène du coin de l’œil, ce qui fit s’arrêter Maé.

[Il ne va pas lâcher l’affaire celui-là.] songea Clément.

D’un claquement de doigts, il activa les deux petits disques qu’il avait placés sur les deux filles un peu plus tôt, les téléportant quelque part dans la station. Ne voyant plus l’objet de sa colère, Éric se calma immédiatement, passant d’un état d’énervement prononcé à un calme olympien.

« Clément, il faut partir maintenant. » dit Faé qui s’était approchée elle aussi, inquiète pour la santé de Mia.

« Tu as raison. » dit-il en tournant le dos au trois autres et en commençant à se diriger vers la foule de laquelle s’élevaient de nombreuses voix interrogatrices.

Soudain, la voix de Noa retentit de nouveau : « Ophisis Léanne ! Quel plaisir ! Ça faisait longtemps. »

À ces mots, Faé et Clément s’immobilisèrent en même temps. De nombreux souvenirs assaillirent la mémoire de Clément. Des expérimentations dans un laboratoire, une douleur insoutenable et Noa qui posait sans cesse la même question rendue inintelligible par le flot de sensations.

« Nous allons enfin pouvoir poursuivre nos … recherches. » dit-il en hésitant sur le dernier mot.

« C’est vraiment elle ? » demanda Éric qui semblait au courant de la situation.
« Il semblerait. » répondit Camille sur un ton neutre.

« Rejoins-moi et nous reprendrons où nous nous étions arrêtés. » continua Noa sur un ton mielleux.

Clément sentait bien que Faé était tétanisée par la panique et il se plaça entre elle et Noa qui approchait.

« Il faut toujours que les choses tournent mal. » soupira-t-il. « Faé, retourne au vaisseau. » dit-il ensuite sur un ton ferme.

« Mais … » commença-t-elle.

« Fais-le. » ordonna-t-il plus fermement encore.

« Non, je ne te laisse pas te battre seul contre lui. » répliqua-t-elle en se ressaisissant.

« Il n’y a pas besoin de se battre si tu me suis gentiment. » rétorqua Noa.

« Pourquoi tu complique les choses ? C’est pénible, je n’avais pas envie de le faire mais pas le choix. Faé, verrouillage absolu du vaisseau et enclenchement du protocole E. » dit-il en détruisant les deux drones et en coupant le lien mental qui le reliait à elle.

[Notification : verrouillage absolu du vaisseau effectué avec succès et protocole E activé.] dit la voix de Faé en mode robot dans sa tête.

[Au moins ta présence me prouve que ça a fonctionné.]

Le verrouillage consistait à bloquer toutes les fonctions du vaisseau, incluant la capacité de Faé à se projeter hors de lui à travers des drones et tant qu’il ne serait pas levé, Clément devrait faire avec la version robot dans sa tête.

« Si tu veux la récupérer tu n’as plus le choix. » dit-il à Noa qui s’était immobilisé.

« Je vois. Il faut vraiment que je me débarrasse de toi ? C’est embêtant mais bon, c’est toi qui as choisi. Camille occupe-toi de lui. » ordonna-t-il avant de passer à côté de Clément.

« Tu n’as plus peur pour ta précieuse image ? » ironisa ce dernier alors que Noa le dépassait.

« Je m’arrangerai pour faire de toi le méchant de l’histoire. Faire croire que tu as kidnappé une de mes amies ne devrait pas être très compliqué vu mon influence. » murmura-t-il.

Clément eut un petit rire bref.

« C’est le propre de tous les connards de croire qu’ils peuvent manipuler les gens comme ça ? Fais attention, le dernier qui pensait ça a fini en purée. »

« Sors vivant de ce combat et tu pourras venir en rediscuter avec moi. » conclut Éric en s’éloignant définitivement.

« Compte là-dessus et ce jour-là, tu regretteras de ne pas m’avoir achevé toi-même. » dit Clément à voix basse alors que Camille se mettait en place en face de lui.

 

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