Auteur : AomeKinji
Check : Soreyawari
Désolé. Désolé.
J’ai pris un peu de retard, j’ai trouvé un job pour le mois (au dernier moment), donc je n’ai pas pu être présent. Donc je profite de ce week-end de trois jours pour poster. (O.<) – ☆
Je viens de commencer la publication du chapitre 3 sur mon site.
Partie 1
Je n’ai pas réussi à passer mon samedi tranquillement.
Je n’ai fait que penser à l’évolution du jeu.
Est-ce que ça veut dire que maintenant nous allons devoir nous entretuer pour gagner?
Et en plus à quoi correspond ce JRG ?
Je prends mon téléphone, ouvre internet, et tape les trois lettres.
Le premier résultat est un groupe de musique, du rock alternatif suédois. Mais cela ne concerne en rien une société informatique.
Le second doit être le bon résultat, Junoh Real Gaming, société internationale du secteur vidéoludique, gros investisseur, ils ont racheté Nyantic, les créateurs d’Ingrass, un jeu de réalité alternée. C’est-à-dire un jeu qui se joue sur deux plates-formes en même temps, une réelle et une virtuelle.
Récemment ils ont racheté le jeu ainsi que les serveurs de X-Trem Race.
Sur leur site la devise qui est censée les représenter est « If you die in game, you’ll die in real ».
…Je crois que ça veut tout dire…
Je pense donc qu’il y a de fortes chances que ce soient eux qui m’ont envoyé le Hecate II et le Five seveN.
Quand je quitte internet, et que je retourne sur l’écran d’accueil, je vois une application que je ne me souviens pas avoir installée. Le nom de l’application est bien sûr X-Trem Race.
Je l’ouvre pour regarder son contenu. Et pas plus surpris que ça je retrouve les menus auquels on avait accès dans le jeu, c’est-à-dire les divers menus pour les courses, pour les missions de mercenaires, pour les achats… Mais maintenant il y en a un en plus, on a la possibilité d’avoir une carte du Japon, ainsi que des grandes villes. Pour Tokyo et pour le Kansai, on a des cartes détaillées des différents arrondissements.
Il y a même une barre de notification, et dans cette barre il y a deux caractères, Kyoto, ainsi que le logo de communication GPS.
Et donc grâce à ça tout le monde est capable de me retrouver. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose. Mais si les autres peuvent me trouver, je peux aussi les trouver.
Dans ce cas on est tous au même niveau.
Une fois de retour sur le menu principal, je me demande si je peux me faire livrer les objets que j’achète sur l’application, vu que je ne suis plus dans mon appartement.
Je vais donc dans la boutique, et comme je n’ai pas énormément d’argent, je prends quelque chose de pas trop cher, et d’utile ; un paquet de 50 munitions pour mon Five seveN, un demi crédit.
« C’est votre premier achat sur la nouvelle application, ça vaut bien un cadeau. Vous allez donc recevoir un paquet surprise, de notre part. »
Un genre de message de remerciement, j’ai hâte de voir quel sera ce paquet cadeau.
« Votre paquet est en cours d’envoi. Il ne devrait plus tarder. »
« Hein ?! Comment ça ? »
Mais je viens seulement de commander.
Il ne peut pas arriver si vite.
J’ai à peine le temps d’y penser que je vois le même genre de cristaux pixelisés que dans X-Trem Race. Et un paquet apparaît en face de moi.
Je suis tellement surpris que je prends bien une minute avant de l’ouvrir, pour constater que son contenu correspond bien avec ma commande.
Et que le paquet surprise est une montre connectée, de la marque JRG.
Partie 2
Complètement exténué par cette journée, qui n’est même pas encore finie, je m’étale sur mon lit de fortune, dans le but de me reposer.
Et pas même cinq minutes après que je me sois écroulé sur le futon, je reçois un mail.
« Hun !.. »
Il vient du numéro d’Ayumi.
« Je pense que tu as reçu le même mail que moi, et de ce que j’ai pu comprendre ce n’est plus vraiment un jeu. »
« Oui, à mon avis c’est un mail automatisé. Tous les joueurs ont du recevoir le même. »
Je pense que le message de Ryuuchi ne devrait pas tarder.
Vrrrr…
Bah, le voilà.
« Yo, Kagame, c’est moi, Satoi. Toi aussi t’as reçu ce mail bizarre ? »
Pourquoi il utilise son nom In Game ?
…
« Wep, et je ne suis pas le seul, une amie d’enfance qui était aussi sur X-Trem Race l’a reçu. Et j’imagine que tous les joueurs l’ont aussi reçu. »
« J’imagine. Mais en tout cas ça me parait bizarre, passer le jeu en mode IRL. Si c’est ce à quoi je pense, ça va être violent. »
« Le plus bizarre c’est que hier j’avais commandé deux armes, et que là je les tiens dans mes mains. »
« (@.@) Sérieusement. X-Trem Race est vraiment passer en mode IRL !! Mais ils ont fait comment pour que le gouvernement accepte. »
Le gouvernement, aujourd’hui, il ne fait plus grand-chose, je me demande pourquoi ça l’étonne.
« T’es sérieux ? On vit bien dans le même pays ? Le gouvernement s’est complètement effacé depuis bien plus de dix ans. Moi ce qui m’étonne le plus c’est comment ils ont fait pour qu’elle se matérialise comme ça en face de moi. »
« Ha ! Ça j’étais pas au courant ! »
« Oui enfin, je n’ai eu qu’un colis qui est arrivé comme ça, il y a à peine dix minutes. Tiens d’ailleurs, essaye de commander un truc sur le store de l’application qui s’est installée sur ton tel. »
…
« Pas mal leur cadeau, elle est plutôt stylée la montre. J’aime bien. »
Vrrrr…
Un nouveau mail d’Ayumi.
« Takashi, je sais que ça fait longtemps que l’on ne s’est pas vus mais est-ce que ça te dirait de venir boire un verre avec moi ? Dès que tu as le temps, on pourrait parler de ce qui se passe. »
Un rendez-vous, avec Ayumi.
Je crois que j’en ai rêvé pendant des années.
« Je suis libre en ce moment, on peut se voir demain. »
« D’accord, alors on se voit à Kyo. Je crois que tu y es en ce moment, pas vrai ? (^_−)☆ »
Que… Comment elle a su ?
« Si tu te demandes comment j’ai fait, je me dois de te rappeler que j’ai toujours eu des facilités en informatique. »
J’avais presque oublié, la Visée Cérébrale Électronique, ou VCE, sa capacité qui lui permet d’accéder à n’importe quel système électronique par la pensée.
Dans un jeu, on aurait pu qualifier ça de pouvoir cheaté, mais comme ce n’est pas le cas, on peut juste dire qu’elle a de la chance.
Partie 3
Le lendemain, je me suis rendu dans un quartier de Kyo, plutôt en vogue chez les jeunes, que bien sûr avec mes études je n’ai pas le temps de fréquenter.
Une fois sur l’avenue principale, je reçois un mail d’Ayumi.
« Tu prendras à la prochaine à gauche, et tu continueras sur une centaine de mètres, le bar sera au fond du passage sur ta droite. »
Comme ça je suis sûr de ne pas me perdre.
Je cherche la caméra la plus proche, qui est sur le lampadaire en face de moi, à même pas dix mètres. Je lui fais un signe de la main, accompagné d’un sourire plein de gêne.
« Alors comme ça tu me surveilles ? »
« Oui, comme ça je suis sûre que tu ne te tromperas pas de route, et que tu ne sois pas en retard. (^_−)☆ »
« Je ne pense pas être si tête en l’air, mais merci. (^_^; ) »
« T’en fais pas. C’est normal. (^∇^) «
Après avoir suivi les instructions d’Ayumi, je suis rentré dans un zone de flou, c’est-à-dire une zone dans laquelle il n’y a aucune caméra, donc dans ces zones Ayumi n’a aucune visibilité, sauf la sienne. Et c’est totalement normal, il n’y a pas de caméra dans les petites ruelles comme celle-ci.
Comme attendu de la part d’Ayumi, un petit bar sombre, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
« Alors, comment ça va depuis le temps ? »
Elle est dos à la porte, elle a vraiment confiance, à moins qu’elle n’ait des yeux dans le dos.
« Très bien, et toi ? En tout cas, j’ai pu voir que tu n’avais pas beaucoup changé, depuis le temps. »
« Je te rassure, toi non plus tu n’as pas bougé d’un pouce. »
Sans même faire allusion à sa taille, je lui lance une pique sans le vouloir.
« Ce n’est pas très gentil de ta part, sache que toi tu as toujours été assez grand. »
En effet, je fais près de 1 mètre 75, alors qu’elle ne fait que 1 mètre 55.
Mais même au niveau de son allure générale, et de sa façon d’être, elle est restée la même.
Par contre elle a pris des tours de poitrine, et de hanche.
« Ça va, tu te gênes pas ! »
J’ai dû être trop insistant.
« Désolé, mais ça fait drôle, de voir que là tu as changer. »
« Espèce de goujat. On ne s’est plus vu depuis le collège, et tu deviens ce genre d’homme ! »
« Nan ! Nan ! C’est pas ce que tu crois… »
« Je te taquine. »
Face à moi j’ai une fille de 20 ans, qui est aussi grande qu’une collégienne, et en plus de ça elle me tire la langue, comme un smiley.
« Bon plus sérieusement, il faut qu’on parle du jeu. »
De son air de fille qui déconne facilement à celui de fille sérieuse, le changement est brutal. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle me fait ça.
« Oui, je suis d’accord. Je pense que la situation peut devenir très dangereuse. »
« Je ne te le fais pas dire. Dès que j’ai eu le mail, j’ai commencé à arpenter les forums des communautés de joueurs, et quasiment tous les sites en rapport avec le jeu. Mais on n’en apprend pas plus, seulement ce que JRG veut bien nous dire. »
« Moi aussi, j’ai fait des recherches, mais plus simplistes. JRG, la compagnie qui possède le jeu et les serveurs depuis moins d’une semaine, est une grosse compagnie vidéoludique, et leur devise dit clairement que si nous mourrons dans le jeu, nous mourrons pour de vrai. C’est là que ça devient dangereux. »
« Exactement. Et j’ai en tête l’idée de retourner à Kameoka. »
« Quoi ? Tu veux vraiment retourner dans ce trou paumé ? »
« Justement, dans ce trou paumé comme tu l’appelles, il n’y a pas grand monde, et avec ça le risque de se faire attaquer par d’autres joueurs diminue grandement, tu ne penses pas ? »
J’avoue que l’idée n’est pas mauvaise, mais j’aime la vie en ville. Et je n’ai plus rien à Kameoka, depuis que mes parents ont déménagé à Kyo.
« En plus il n’y a plus rien qui te retient dans ce vieux quartier à l’abandon. »
…
C’est vrai, depuis qu’ils ne sont plus là, je n’ai plus personne qui attend mon retour, ni même de mes nouvelles, rien.
« Laisse-moi encore le temps d’y réfléchir. »
…
Je crois que pour moi le choix est vite fait, mais je ne veux pas lui donner de réponse directement.
Partie 4
Nous avons passé plus de temps à parler que je ne l’aurais pensé.
Nous avons passé l’après midi assis à siroter nos bières, à engloutir nos bols de ramens, ainsi qu’à discuter de comment on pourrait s’organiser pour se soutenir dans le cas où le « jeu » déraperait vraiment.
Ayumi, elle, a décidé de retourner à Kameoka, dans notre vieille ville, qui doit être bien abandonnée maintenant.
Et moi, je vais rester encore un peu en ville, juste parce que je ne me sentirais pas vraiment à l’aise dans ce bout de campagne, enfin ça c’est ma vraie raison, celle que j’ai donnée à Ayumi c’est que j’aimerais au moins finir mes études.
Et comme ce n’est pas complètement faux il faut que j’aille finir le programme, que je dois rendre à mon professeur.
Au retour, comme à l’aller, je me presse dans les rues et double tout le monde.
Heureusement que mon casque intègre un module qui me permet de recevoir des mails et d’y répondre, sans quitter la route des yeux. Sans ça je serais déjà mort depuis longtemps, ce n’est pas que je ne veuille pas me réincarner, mais j’aimerais profiter de la vie encore un peu, et si jamais je devais mourir sur ma moto, je souhaiterais que ce ne soit pas à cause d’un message, provenant des personnes à qui j’ai dû parler dans le jeu. Comme cette Shiro, qui m’envoie un mail maintenant.
« Salut, Fāsuto-san. J’espère que tu te souviens de moi, c’est Shiro, la belle française, que tu as battue sur le circuit du centre-ville. J’espère que tu ne souhaites pas profiter de ce nouveau système de jeu qu’ils ont mis en place. Si tu veux qu’on en discute, tu peux venir faire un tour en ville avec moi. (^_−)☆ J’attends ta réponse. »
Elle n’a pas tout à fait tort, je ne veux pas me mêler de ce semblant de guerre. Et j’aimerais bien savoir ce qu’elle a à me dire.
« Tu as vu juste, je n’ai pas vraiment envie de participer à cette guerre inutile et infondée. Mais qu’est-ce qui me dit que toi tu ne veux pas y participer ? »
« Hi ! Hi ! Tu es drôle, Fāsuto-san. Si tu veux vraiment savoir, viens discuter avec moi, je t’assure que personne ne nous embêtera. »
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que c’est un piège, mais j’ai quand même envie de savoir de quoi elle pourrait bien vouloir me parler. Et puis si jamais j’ai un problème, j’ai le Five seveN.
« Bien, alors, on se voit où ? Je te laisse le choix. »
« Le Dotonbori. Ça te va ? Vu que tu es d’Osaka ? »
« Je vois que toi aussi tu aimes les endroits abandonnés. Ça me va parfaitement. Vers 18 heure, tu y seras ? »
« C’est l’heure parfaite. Ha ! Et juste un petit conseil, viens armé, on ne sait pas trop ce qui peut se passer, vu comment le jeu à changé. »
Je ne pense pas que ce soit une menace, In Game elle m’avait parue plutôt gentille.
Partie 5
Je suis maintenant tout proche du Dotonbori, comme convenu. Mais je ne vois personne, ce qui m’inquiète, et ce qui inquiéterait encore plus en 2016, alors qu’à cette époque le lieu était encore incontournable, ici à Osaka.
Mais comme ce n’est plus le cas, en temps normal, il n’y a personne ici, sauf quand une personne a donné un rendez-vous, comme à l’instant.
» ‘Tain ! Cette Shiro, j’espère qu’elle va bien venir. »
Je suis descendu au bord du canal, près des anciennes enseignes lumineuses qui caractérisaient cette rue.
« Ne t’en fais pas. Je ne suis pas du genre à poser des lapins. Je tiens toujours mes promesses. »
Je me retourne pour voir d’où provient la voix que j’entends.
« Tu m’ôteras ce doute, mais seulement quand on se connaîtra suffisamment. »
La voix provient de l’embrasure de porte d’un ancien restaurant. Et c’est bien une jolie fille, mais pas blonde, comme l’avatar de la personne que je m’attendais à voir.
« Oui, je sais, je ne suis pas blonde. Mais je ne suis pas non plus une elfe. Ce n’était qu’un avatar. »
« Et ce n’est pas plus mal ! Je préfère voir le vrai visage des personnes à qui je parle. »
« Je ne suis pas une simple personne. Loin de là. Et j’aimerais te montre pourquoi. »
Elle s’est mise à avancer dans ma direction, je ne sais pas encore pourquoi.
J’aperçois la crosse d’un pistolet, je ne sais pas duquel il s’agit, et je ne veux pas le savoir.
« Heu !! Je ne suis pas sûr de vouloir savoir pourquoi. »
Je me mets à reculer, sans faire gaffe à ce qui se trouve ou non derrière moi.
« Fais attention ! »
Elle me choppe au poignet, et à ce moment-là je me rends compte que le sol derrière moi se dérobe, ou même qu’il n’y en avait plus, donc que je me trouvais à deux doigts de tomber dans le canal.
Et quand elle me tire, nous tombons au sol.
« Non mais quel boulet. Tu étais si doué sur X-Trem Race, que je pensais que ça serait la même chose IRL, mais ce n’est pas le cas. Espèce de boulet. »
Une fois debout elle me frappe la tête, pour m’engueuler.
« Aïe ! Ça fait mal ça. Tu le sais. »
« J’allais rien te faire, pourquoi tu reculais ? »
« J’ai vu la crosse de ton flingue, je me suis dit que tu étais en rogne à cause de ta défaite sur la course. Ou, je ne sais pas moi que tu voulais me butter. »
Elle me regarde d’un air ahuri, puis se met à pouffer de rire.
« C’est bon, j’ai ma confirmation, t’es un vrai comique. »
Elle a continué à rire.
« Tu crois vraiment que j’en ai quelque chose à faire de cette course, maintenant ? »
Je continue de la regarder, sans dire un mot.
Elle, elle regarde dans le vide.
« J’ai mieux à faire, j’aimerais me faire des amis IRL. Et en plus si on peut partager des choses fortes, ce serait le mieux. Je n’ai plus envie d’être seule… »
Elle a continué à parler de sa solitude, et de son envie d’avoir des amis, et peut-être plus si possible.
Il lui semblait que je sois la personne idéale, pour commencer à se faire des amis, du fait de mon aisance à créer et entretenir des conversations.
« Si tu veux que l’on soit amis, alors j’aimerais bien connaître ton nom. Moi, c’est Kagame Tadashi, anciennement KlinK »
Elle a presque les larmes aux yeux.
« Sarah. Sarah Dupuy. Ou Shiro In Game. Je suis française. »
« Bien, alors Sarah, tu voulais me parler de quelque chose à propos du jeu, non ? De quoi s’agit-il ? »
« Je… Je voulais te parler de… De la protection que je pouvais fournir. »
Elle est tellement gênée qu’elle en bégaie.
« Comment ça ? »
« Ma famille vivait dans une grande maison, dans la montagne… Dans laquelle mon père avait créé une armurerie. »
Une armurerie, au Japon.
Ha, oui, en ce moment ça peut paraître normal, avec la politique.
« Et tu veux m’en faire profiter, c’est ça ? »
« Si tu as des êtres chers, tu peux aussi les y amener. »
Au moment où je me suis mis à réfléchir, elle a baissé le son de sa voix, mais pas suffisamment pour ne pas me permettre d’entendre ce qu’elle disait.
« Comme ce n’est plus mon cas, j’aimerais qu’elles servent au moins à protéger des gens. »
Et c’est comme ça que j’ai trouvé un endroit vraiment sûr. Je devrais prévenir Ayumi et Ryuuchi.
Partie 6
Après avoir quitté la peureuse Sarah Dupuy, j’ai envoyé un petit message à Ayumi pour lui dire que j’avais trouvé un endroit où rester en cas de danger, puis, je me suis rendu chez Ryuuchi.
Il vit dans un quartier plutôt tranquille, un quartier pavillonnaire, l’un des rares à ne pas être déserté. Enfin pas totalement.
Son quartier est tout proche des Tours des Hauts d’Osaka, depuis le Dotonbori le trajet m’a pris une petite heure.
Le quartier se situe à côté d’un temple, qui était en bordure de forêt il y a des années de cela.
« Hoy ! Ryuuchi ! T’es là ? »
La question ne se pose même pas, il y a de la lumière à l’étage. Il doit bosser son programme.
Mais bien sûr, comme sa fenêtre est fermée, il ne m’entend pas.
Je vais lui envoyer un mail.
« Ryuuchi, si t’es chez toi est-ce que tu peux m’ouvrir ? Il faut que je te parle de X-Trem Race. »
J’ai à peine le temps de remettre mon téléphone dans ma poche, que Ryuuchi m’a déjà répondu.
« Rentre. Rentre. C’est ouvert. »
Effectivement, sa porte n’est pas fermée à clef. C’est une chose qui aurait été impossible là où je vivais.
« J’suis là-haut ! »
Ce n’est pas du tout la même chose que dans mon ancien appartement, chez Ryuuchi, c’est totalement vide.
C’est l’ancienne maison de ses parents, qui eux sont partis vivre en Chine, pour le boulot. C’est tout ce que je sais de sa situation.
« Alors, qu’est-ce qu’il y a ? Tu sais que je suis déjà au courant du changement de mode de jeu. »
« Je le sais, ça. Mais j’ai besoin de te parler de comment tu comptes rester en sécurité, si tu as un moyen… »
« Là-dessus, il ne faut pas s’en faire. Pourquoi tu crois qu’ils livrent des armes réel, maintenant. C’est pour que l’on puisse se défendre par nos propres moyen. »
Il est trop à fond dans leur système.
« Je ne crois pas. Et j’ai même l’impression qu’eux ce qu’ils veulent justement, c’est une guérilla dans le Japon. Et que là si on continue comme ça, on va marcher les deux pieds dedans. »
Il prend quand même le temps de réfléchir à ce que je viens de lui dire.
« En y réfléchissant, c’est vrai que ça devient vraiment dangereux.
Mais, j’en ai marre de la violence virtuelle.
Là ce que je veux, c’est de la violence réelle. »
Je ne pensais pas qu’il pourrait penser comme ça. Des gens vont mourir pour de vrai et lui la seule chose qu’il a en tête c’est ça…
L’expression qu’il a en ce moment est réellement flippante. Je crois qu’il pète un câble.
« Tu sais quoi, Ryuuchi ? Si tu as besoin d’aide, demande-moi, mais là je crois que tu devrais te calmer.
Je vais rentrer. On se voit plus tard. »
Une fois dehors, j’ai enfourché ma moto. Je pars et prends la direction du vieux centre de Kyo.
Mais je me sens mal de le laisser, alors qu’il a les idées sombres.
Partie 7
Pour le retour, je prends la route haute, qui se trouve sur les hauteurs d’Osaka, à côté du mont Ikoma. La ville d’Osaka est bien plus grande qu’avant, elle a annexé les villes alentours jusqu’aux portes de Nara.
Et sur cette grande ligne droite qu’est la route haute, il y a peu de véhicules, comme le mien en tout cas, parce qu’au-dessus de moi se trouve plus d’un millier de voitures. Et elles sont plutôt lentes, enfin, c’est peut-être moi qui suis trop rapide, je ne fais pas attention à la limitation de vitesse ; mais eux sont dans une phase de ralentissement, et ce au moins jusqu’à l’arrivée dans Kyoto.
Sur cette route vide je peux réellement profiter de la puissance de ma moto. Je ne vais pas aussi vite qu’avec mon speeder, dans X-Trem Race.
Vrrrr…
Un mail de Sarah. Je me demande pourquoi, on vient à peine de se quitter.
« Réfléchis bien à ma proposition, tu n’auras peut-être pas d’autres occasions de trouver un endroit comme celui que je te propose. La belle blonde que tu viens de quitter au Dotonbori. »
« Laisse-moi le temps de réfléchir et je te donnerai ma réponse, directement. »
Je n’ai même pas le temps de rentrer chez moi qu’elle me saute déjà dessus.
Vrrrr…
« Kagame, je suis à Kameoka, comme tu le pensais il n’y a personne. Je pense que si on veut rester à l’écart des problèmes que risque d’amener X-Trem Race, ce n’est pas plus mal. Tiens-moi au courant, si jamais tu changes d’avis. »
« La-dessus, tu n’as pas à t’en faire, si je change d’avis tu seras directement mise au courant. »
Je continue de rouler en direction de Kyoto, mais juste avant de quitter la route haute, donc de quitter les montagnes, je reçois une notification, mais pas un mail.
La notification vient de l’application X-Trem Race.
Je serais rentré dans le champ de vision d’un tireur, de X-Trem Race.
Moi qui pensais que ça serait calme. Je vais vraiment devoir faire gaffe a tous mes mouvements.
Au loin derrière moi j’entends un bruit de déflagration, une notification s’affiche instantanément, pour me dire que le tir n’a pas abouti.
Encore heureux !
Une autre notification : « Conseil de jeu : Activez votre champ de force, en cas d’attaque il peut vous permettre de rester en vie. »
Je crois que c’est le conseil le plus pertinent que j’ai jamais lu dans un jeu.
Et comme je ne suis pas complètement crétin, enfin pas encore, je vais suivre ce conseil. Et tout ça, en roulant, grâce à l’écran déporté sur mon casque. Merci la technologie.
J’arrive en ville, et là, je disparais du champ de tir de l’autre joueur.
La circulation est plus ralentie, mais au moins je ne risque plus de me prendre une balle dans le dos.
Partie 8
Point de vue d’Ayumi, après la réception du message de Kagame.
Vrrrr…
« Ha ! Un mail de Kagame. Il aurait changé d’avis ? »
Je prends mon portable, le déverrouille, et je vois le contenu de son mail…
« Nan, mais il se fout de moi… »
« Ne t’en fais pas, Ayumi, si jamais ça tourne mal, j’ai trouvé un endroit sûr pour moi. Alors reste bien tranquille à Kameoka. »
Je lui jure que dès que je le revois, je lui éclate sa sale tête d’enfant aveugle.
En pensant à ce que j’allais lui faire subir j’ai senti mes joues rougirent, et le sang me monter à la tête.
Mais n’empêche ce qu’il peut être incapable des fois, ça fait des années que l’on se connaît et pourtant…
Je lui propose de revenir dans ce village qui a tant marqué notre enfance, et lui, il reste en ville, mais il se trouve quand même un endroit « sûr », mais pas avec moi, et c’est mon seul problème.
Quand je regarde par la fenêtre je ne vois que la lune, pas une seule étoile, à cause des lumières de la ville, toute proche ; mais aussi un halo bleuté, caractéristique de la lumière citadine.
Point de vue extérieur à la maison d’Ayumi, au même moment.
Un groupe de motards, armés, passe dans le village, et s’arrêtent devant la maison qu’occupe Ayumi.
« Hey ! Chef, y’a un joueur dans cette baraque. »
L’autoproclamé chef retire son casque de biker, et se retourne vers celui qui l’interpelle.
« Tsss ! Sérieux ! Dans cette campagne ! »
« On va lui faire sa fête ? »
« Et pas qu’un peu. Vous venez les gars ?! »
Juste derrière celui qui se fait appeler chef, un grand blond sans casque pousse un cri, en tirant la langue sur le côté, et suffisamment fort pour que toute la bande l’entende.
« Yeaaahh ! On va s’amuser. »
Le petit gringalet de la bande, d’une voix hésitante sort.
« Mais, Chef, il est… Peut-être pas seul… »
Le chef visiblement habitué à ces prises de paroles courtes et pas forcément censées, répond totalement zen, et sans même prendre la peine de se retourner.
« S’il n’était pas seul, on verrait plus de monde sur les radars, tu crois pas ? »
Le chef prépare ses hommes de mains.
« Allez les gars, si vous voulez attaquer maintenant, il faut sortir vos flingues.
Roooohh ! Putain ! Y faut vraiment tout vous dire. »
Tous les gars de la bande ont sorti des armes plus grosses les unes que les autres.
Et tous les cinq avancent vers la maison, qui ne paraît pas sécurisée du tout.
« ce n’est pas que je ne veuille pas me réincarner, mais j’aimerais profiter de la vie encore un peu »
ça sent tellement le death flag ça x) ( avec reincarnation bien sur ^^ )
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Nop! Nop!
Juste une reférence a mon autre web novel. ^^
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