JIM – Chapitre 39 : Histoire et rencontre

Auteur : Vhail
Check : Miss X


Toujours plus de nouveaux protagonistes parce que les protagonistes c’est bon, mangez-en. Euh wait…


 

Le repas se termina, Exrine étant restée à l’écart afin de ne pas déranger sa déesse.

« De l’alcool serait parfait pour compléter le repas. » dit Etna, repue.

Comme s’il avait compris le sens de ses paroles, l’arbre contre lequel elle s’était appuyée pour le repas frémit et une de ses branches s’abaissa. Un liquide transparent commença alors à goutter sur le sol. Etna mit ses mains en dessous afin d’en recueillir une partie et goûta du bout des lèvres.

« Pas mauvais. Une bonne invention ça, les arbres à alcool. » s’exclama-t-elle.

Si l’arbre avait pu, il aurait rougi de plaisir.

« Dis donc, une fois que tu auras fini de picoler comme un trou, tu pourras peut-être t’occuper de ta fervente fidèle. » dit Clément en désignant Exrine qui était toujours silencieuse.

« Tu as vraiment le don pour tout gâcher toi, laisse-moi savourer » rétorqua Etna.

« Bon puisqu’elle n’a pas l’air décidée à y mettre du sien, je vais le faire. Vas-y, raconte-nous donc ton histoire. » dit-il à la Xénorienne.

« Il n’y a pas grand-chose à raconter. Je suis née comme ça, différente de tous les autres membres de ma famille. Mon enfance a été plutôt heureuse, mes parents m’aimaient et même si je subissais quelques railleries à l’école, je me suis juste endurcie pour qu’elles ne m’affectent pas. Cependant, plus je grandissais, plus le fait que je sois différente était difficile. Pas uniquement pour moi mais aussi pour ma famille.

Ma grande sœur me soutenait moralement mais je voyais bien que tout était plus compliqué. Mon père se vit refuser une promotion à plusieurs reprises, certains commerçants ne voulaient pas vendre leurs produits à ma mère. C’était insoutenable. Et puis un jour, alors que j’avais dix ans, une vague de crimes, légers certes mais une vague quand même, s’est abattue sur la ville. Des vols, des dégradations de biens et autres. Toutes les personnes ciblées étaient des personnes en conflit avec ma famille pour une raison ou pour une autre.

J’ai été désignée comme coupable sans preuves formelles et mon père n’a eu d’autre choix que de m’exiler dans la forêt pour me laisser une maigre chance de survie. Depuis ce jour je vis ici, m’aidant de ma capacité pour survivre. »

Alors qu’Exrine finissait de raconter son histoire, Etna était toujours en train de s’enfiler de grandes gorgées de sève d’arbre.

« Tu possèdes cette capacité depuis que tu es née ? » demanda Clément.

« Non, elle est apparue peu de temps après le début de mon exil. »

« Et elle te permet de faire quoi au juste ? »

« Mon corps sécrète du poison que je peux manipuler et transférer dans le corps des gens. Je peux aussi produire l’antidote pour en contrer les effets. »

« C’est assez pratique pour menacer quelqu’un. » dit Clément.

« Je ne m’en servirais jamais à de telles fins !! » s’offusqua Exrine.

« Moi tout ce que je retiens, c’est que tu t’es laissée marcher dessus. » intervint Etna.

Les deux autres se tournèrent vers elle et constatèrent qu’elle était debout, tenant sur ses deux jambes tant bien que mal. Clément se frappa le front de dépit en voyant l’état dans lequel elle se trouvait.

« Que … que voulez-vous dire déesse ? » demanda Exrine mal à l’aise qui ne semblait pas avoir remarqué qu’Etna était complètement bourrée.

« Ben, ce que j’veux dire, c’est que tu t’es laissée faire. Tu t’es laissée exilée par ton propre père sans rien faire pour prouver ton innocence. Si j’avais été toi, j’leur aurais montré qu’ils avaient tort par tous les moyens possibles. »

« Vous avez raison déesse, je ne suis qu’une misérable et je ne mérite pas de vivre. Veuillez décider du châtiment que vous jugez approprié pour moi. » dit Exrine en mettant un genou à terre.

« Alors pour ton châtiment… »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase avant que son corps ne se retransforme en faux.

« Ok, ça suffit pour ce soir. Elle n’est clairement pas en état de raisonner correctement donc ce jugement improvisé sera fait demain si tu y tiens vraiment. » dit Clément. « Maintenant va te coucher, elle devrait aller mieux demain. Je prends le premier tour de garde. »

Il sortit la lance de derrière son dos et la planta aux pieds d’Exrine.

« Je pense que ça te sera utile pour ton tour de garde. » dit-il.

« Comment …? »

« … Je sais qu’elle t’appartient ? Elle dégage la même énergie que toi. Maintenant, au lit. »

La Xénorienne se releva,récupéra sa lance et s’éloigna un peu pour se coucher. Clément posa la faux contre un arbre et quelques instants plus tard, il sut qu’Exrine dormait grâce au calme de sa respiration. Il se leva en poussant un soupir et se dirigea un peu plus loin dans la forêt.

« Bon, vous comptez rester cacher là combien de temps à nous espionner ? » demanda-t-il en balayant du regard les sous-bois baignés par les rayons de lunes qui traversaient le feuillage.

Une femme, dont la robe flottait dans la brise nocturne, sortit de derrière un arbre.

« Vous m’avez repérée ? » demanda-t-elle innocemment.

Elle restait dans les ombres et Clément ne pouvait pas distinguer les traits de son visage.

« Ne faites pas l’innocente. Je ne vous ai repéré que parce que vous le vouliez. Qu’est-ce qui vous amène dans cette forêt que je qualifierais de … revenant à la vie? » demanda-t-il.

« Je tenais à rencontrer personnellement celui qui à terrasser l’une de mes plus puissante marionnette. » répondit-elle dans un murmure à l’oreille de Clément.

« Si vous vous déplacez sans cesse, ça va être compliqué d’avoir une conversation constructive. Je reconnais que vous êtes plutôt habile mais arrêtez s’il vous plaît. » dit-il en se retournant dans la direction où elle se trouvait.

« Impressionnant ! » s’exclama-t-elle avec un petit rire cristallin. « Habituellement, les gens tournent dans tous les sens avant de me trouver. »

Elle était assise sur la souche d’un arbre à quelques mètres de lui.

« Revenons au sujet principale. Alors comme ça, c’est vous qui avez corrompu Xivar. Impressionnant de corrompre un dieu. »

« Voyons, vous me flattez. C’est plutôt moi qui suis impressionnée, vous avez réussi à vaincre un dieu corrompu. Mais … vous avez aussi détruit mon laboratoire de recherche. » dit-elle en durcissant le ton.

« Techniquement non. C’est votre marionnette qui l’a détruit avec un sort, je n’y suis pour rien dans cette affaire. »

« Hum … ah oui c’est vrai. Pardonnez ma rudesse. »

« Oublions ça. Puis-je savoir à qui j’ai l’honneur ? »

« Oh, effectivement je ne me suis pas présentée. Mon excitation m’en fait oublier mes manières. Je suis Ysis Ornac, membre des Suprêmes. »

Clément se raidit en entendant la fin de sa phrase.

« Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas comme cette brute d’Éric ou ce manipulateur de Noa, je ne vous veux aucun mal. » le rassura-t-elle.

« Je ne sais pas si je peux vous croire franchement. »

« Aaah, comme vous voulez. » soupira-t-elle en se relevant et en s’avançant vers lui.

Elle pénétra dans une zone éclairée et Clément put distinguer son visage. Elle avait de longs cheveux bruns tombant en cascade sur ses épaule et son visage était banal, elle aurait pu se fondre dans une foule d’humains sans aucun problème en laissant de côté le troisième œil qu’elle possédait au milieu du front.

« Ce fut un plaisir de faire votre connaissance Mr. Clerc mais la prochaine fois, essayez de ne pas casser une de mes marionnettes. » murmura-t-elle de nouveau en passant à ses côtés.

« La prochaine fois, tâchez de ne pas laisser trainer vos jouets n’importe où et surveillez les. » rétorqua Clément sans se démonter.

Il entendit le rire cristallin d’Ysis résonner dans les bois jusqu’à ce qu’il s’éteigne dans la nuit. Il se détendit et retourna au campement improvisé pour continuer son tour de garde. Il constata qu’Exrine dormait toujours et s’assit en s’adossant contre un arbre en écoutant les bruits de la nuit.

La même nuit, dans un bâtiment quelconque de la station orbitale. Ysis entra dans le dans le bâtiment et commença à se diriger vers son bureau. Elle poussa la porte et se laissa tomber dans son fauteuil et se mit à trembler.

« Je le veux pour moi. » murmura-t-elle excitée.

« Chef, vous allez bien ? » demanda un homme qui se tenait debout dans la pièce, près de la porte d’entrée et qu’elle n’avait pas remarqué.

« Ah, Maj, tu tombes à pic. Je veux que tu m’amène le dénommé Clément Clerc, de force s’il le faut. Mais je t’INTERDIS de le blesser ! » ordonna-t-elle en tapant du plat de la main sur le bureau.

« Mais chef, vous n’étiez pas sensée le rencontrer ce soir ? Pourquoi ne l’avez-vous pas amené de vous-même ? » demanda l’homme confus.

« Je … je n’aurais jamais eu le courage de faire ça ! » s’exclama-t-elle en cachant son visage rougissant dans ses mains. « S’il avait refusé ? » demanda-t-elle inquiète.

« Vous venez de me demander de vous l’amener de force si nécessaire. Vous auriez très bien pu le faire vous-même. »

« Non. » dit-elle en secouant la tête. « Je ne pouvais pas faire ça. Tu veux bien le faire pour moi ? » demanda-t-elle avec des yeux suppliants.

« Bien, comme vous voulez. » soupira Maj. « Mais je veux que vous me promettiez de vous occuper de la nouvelle cargaison qui est arrivée aujourd’hui pendant ce temps. »

« Tu peux compter sur moi. » s’exclama-t-elle en retrouvant son entrain.

L’homme sorti de la pièce.

« Je le plains, le pauvre. » soupira-t-il en refermant la porte sur une Ysis très animée.

 

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8 commentaires sur “JIM – Chapitre 39 : Histoire et rencontre

  1. J’espère juste que ça ne va pas être un classique du genre: « je le veux sans égratignures dans le but d’en faire une marionette parfaite… »
    Enfin ça fait toujours plaisir à lire, merci!

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