Le Voyage de Moah – Chapitre 28 : Alvéoles

Auteur : Ben Ornau
Check : MissX


Merci à MissX pour le check du chapitre.
En attendant, la suite est disponible en version RAW (càd avec plein de fautes de dyslexique) sur mon site.
Bon week-end et bonne lecture à tous.


Alvéoles

J’observais mon trésor de guerre avec fierté. Après tout, j’avais trimé pour l’obtenir donc c’était normal d’en profiter un peu.

Après la préparation de mon plan, l’exécution de l’attaque et la peur de me faire attraper par les blobs, il aurait été normal que je sois épuisé. Mon corps ne se fatiguait pas mais cela ne m’avait rendu que plus sensible à la fatigue mentale. Là, maintenant, j’étais à bout mais, après un si grand succès, je ne pouvais pas me résoudre à juste me coucher. Le goût de la victoire m’électrisait et l’impatience de me jeter sur mon butin m’envahissait.

N’ayant aucune raison de me retenir, je me saisis du plus petit morceau que j’avais devant moi. Sans autre cérémonie je le plaçais dans mon corps. L’énergie s’y répandit comme une douce chaleur pendant que j’approchais l’éclat de mon propre noyau.

Le contact fut suivi du choc familier de l’énergie se forçant un chemin en moi. L’intensité du flux avait créé des fissures sur la surface de mon noyau mais j’étais devenu familier avec le procédé depuis l’époque de ma petite cave. Cette sensation était très certainement la seule qui pouvait s’apparenter à de la douleur pour le corps que j’avais et pourtant je l’accueillis avec excitation.

Après avoir consommé plus des trois-quarts des cristaux de la cave où j’étais né, ils avaient cessé de faire leur effet. Ils irradiaient toujours d’énergie mais, quand j’avais forcé le contact avec mon noyau, ils n’avaient plus provoqué l’agrandissement de mes réserves. Et là, rien qu’avec un simple éclat du noyau du blob, je sentais déjà mes limites s’étendre.

Ce n’était pas de beaucoup mais en prenant en compte le reste des morceaux, j’allais surement pouvoir augmenter mon énergie de moitié.

L’énergie à l’intérieur du premier éclat fut vite à sec et je laissais les fissures de mon propre noyau se résorber sans forcer. Je préférais observer la première absorption plutôt que de me presser et de me jeter sur mon festin en ratant peut-être quelque chose. A première vue, le processus était similaire à celui avec les cristaux normaux et non pas comme le coeur de la “boule de feu”. Quand je l’avais absorbé, l’énergie à l’intérieur était très agressive mais la nature des blobs était bien plus proche de la mienne donc je ne ressentais pas ces effets.

[DISSOLUTION]

J’aurais pu attendre de vider tous les morceaux de noyau avant de les dissoudre mais je voulais vérifier quelque chose avant. Plus je prenais du temps et plus l’énergie s’échapperait du noyau, maintenant qu’il était brisé, mais cela ne me prendrait pas longtemps.

“Allez, dis-moi ton secret…”

Je voulais savoir comment ces blobs pouvaient contenir autant d’énergie. Ce n’était pas grâce à leur taille, ou du moins pas grâce à la taille de leurs corps. La “chair” des blobs semblait avoir une relation de cause à effet avec l’énergie à l’intérieur du noyau. Elle s’étendait de manière proportionnelle à l’alimentation fournie par le noyau mais elle ne produisait pas d’énergie elle-même. Le secret était dans le noyau, comme toujours, mais celui des blobs était à peine plus gros que le mien et de l’extérieur ne semblait pas bien différent. Enfin de ce que je pouvais voir.

“Tiens ! Non. C’est peut-être juste un accroc …”

Je pensais avoir trouvé quelque chose mais le morceau avait déjà fondu. Sans attendre je saisis le second éclat et recommençais mon manège. Puis un autre et encore un autre.

Je décidais finalement de faire une petite pause. Ce que je pensais avoir senti durant ma première dissolution, je l’avais confirmé avec les autres morceaux. La structure des noyaux des blobs était en alvéole. La seule comparaison que j’arrivais à faire était avec la grenade (le fruit). Je savais aussi que les poumons sont aussi composés d’alvéoles mais je n’en savais pas beaucoup plus donc ça ne m’aidait pas des masses.

En tout cas, j’étais persuadé que mon propre noyau était plein comme celui de la “boule de feu”. Je ne l’avais jamais vu de mes yeux mais j’avais senti l’énergie le parcourir un nombre incalculable de fois et j’étais sûr de la forme qu’il avait.

Après 5 bonnes minutes de pause, je chassais mes pensées et absorbais le reste du noyau.

Le dernier morceau fut un moment assez difficile compte tenu de ma fatigue mais je réussis à tenir jusqu’au bout. Pendant que les dégâts se résorbaient, j’essayais de calculer de combien mon énergie avait augmenté.

“Peut-être un peu plus de la moitié… 55%, 60 … Ça me permettra de faire des Leurres sans trop m’handicaper.”

Les fissures disparues, je me trouvais un bon coin et m’apprêtais à dormir. J’avais encore tellement de choses à faire mais, pour l’instant, j’avais besoin de me reposer. De toute façon, je n’allais pas évoluer tout de suite et la nuit allait me porter conseil.

Après m’être assuré que les blobs étaient repartis à leurs affaires et qu’aucun n’était en train d’escalader les éboulements, je m’autorisais à souffler.

[REPOS]

Quand j’ai repris conscience la lumière inondait la salle. Les rayons du soleil qui passaient par le trou du plafond étaient presque parfaitement verticaux donc il devait être autour de midi. Ou peu importe comment les créatures de ce monde l’appelaient … en tout cas c’était le milieu de la journée.

Je m’étirais et grimpais sur le rebord qui donnait sur le premier étage.

“Je vais devoir en leurrer un jusqu’en haut.”

C’était la solution qui m’était apparue avant de me reposer et, après avoir dormi, je trouvais que c’était toujours une mauvaise idée mais c’était aussi la seule que j’avais.

Je n’avais pas le choix, il fallait que je mette la main sur un noyau en bon état si je voulais comprendre le ‘truc’. En absorbant celui que j’avais brisé, j’avais compris que la quantité d’énergie des “gros blobs” ne venait pas des quantités qu’ils avaient consommées mais de la manière dont cette énergie circulait dans leur noyau. Si je pouvais imiter ce processus je n’aurais pas besoin de chasser les blobs mais, pour pouvoir l’imiter, je devais comprendre le principe et j’étais persuadé d’avoir trouvé comment faire. La seule condition était d’avoir un noyau en bon état.

Pendant que je remettais un plan en place, j’utilisais Leurre pour isoler les blobs. Je n’avais pas encore les détails du plan mais les laisser groupés n’allait pas aider. Cette fois-ci, je choisis un blob un peu plus large mais qui avait une peau lisse. Ce n’était qu’en apparence bien sûr parce que par expérience je savais qu’il était recouvert de petits cils qui s’accrochaient à toutes les surfaces comme du velcro. Tant que je restais à distance, je pouvais m’en tirer en un contre un. Ce dont j’étais moins sûr contre ceux qui avaient des genres de tentacules, ils me faisaient froid dans le dos.

Après avoir “préparé le champ de bataille”, je me posais près de la flaque d’eau pour réfléchir à la suite de mon plan. L’eau était la clef de toute ma stratégie mais elle n’était pas illimitée. Si c’était le cas, j’aurais répété la même attaque qu’avant, me renforçant petit à petit, faisant diminuer leur nombre, collectant toujours un peu plus de morceaux de noyaux jusqu’à me retrouver face à face avec le dernier blob. Une fois seul, j’aurais pu prendre mon temps pour détruire son corps et récupérer son noyau entier. Mais mes réserves d’eau ne me permettaient pas ça.

Je pourrais surement le faire encore deux ou trois fois mais après ce serait tout. Il fallait trouver autre chose.

“Tout va se jouer sur ce coup.”

Mon nouveau plan me donnait des frissons sans savoir si c’était de peur ou d’excitation. J’ignorais s’il existait un mot pour décrire la rencontre de ces émotions mais à cet instant c’était ce que je ressentais.

Je me tenais au sommet de l’éboulement et les blobs étaient répartis à bonne distance à l’exception d’un.

[LEURRE]

Je prenais mon temps pour le former. Il devait être assez puissant pour convaincre le blob visé de monter mais pas assez pour attirer l’attention de ses petits camarades.

Satisfait du leurre, je le jetais devant ma cible. Il y avait au moins 9 mètres entre le blob et moi et j’avais visé 2 mètres devant lui. Pour éviter que ça roule, je le jetais en cloche mais j’avais peur que le leurre rebondisse. Ce ne fut pas le cas et le blob commença à basculer son corps vers les premiers rochers.

“C’est ça, viens mon beau, regarde ce que j’ai pour toi”.

[LEURRE]

Quand il atteignit le premier appât, je me tenais déjà prêt et jetais le second Leurre entre lui et moi.

Lentement, le blob continua son ascension. Je ne m’étais pas imaginé qu’il aurait autant de mal à grimper et me rendis compte que j’allais devoir utiliser un Leurre de plus pour le guider vers le chemin le plus facile. Il valait mieux ça plutôt qu’il bascule en arrière et qu’on ait à tout recommencer.

[LEURRE]

“Continue !”

[LEURRE]

Je gardais un œil sur les autres blobs et sentis une pointe de satisfaction à voir qu’ils n’avaient pas bougé.

[RENOUVELLEMENT D’ÉNERGIE]

Le dernier appât, c’était moi-même et en me focalisant sur celui que j’avais piégé, je me retirais doucement vers le second étage.

“Première partie : OK.”


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