Maître des Âmes 4 : Voix

Auteur : Nightgale
Check: Nekoyashiki-san


Et de 7 ! Vu que ça a marché, il y aura peut être à l’avenir d’autres occasions d’avoir des chapitres bonus (mais pas trop souvent sinon je vais pas pouvoir suivre la cadence).

Merci à sonicprophet, managarm, Azanor21, zesifry, Toriki, Tutite et meifumado1 pour leurs commentaires. ^^

Grâce à eux, voici le chapitre suivant en bonus cette semaine, enjoy.


Sous le regard perçant de Han, tout le monde était extrêmement nerveux. L’atmosphère était tendue et après un long moment de silence, Hong fut le premier à prendre la parole.

« Chef Han, Fang m’a manqué de respect et a insulté ma famille. Quand je lui ai demandé de me présenter des excuses, il m’a soudainement attaqué sans prévenir. J’ai été donc contraint de répliquer », expliqua-t-il, avec un air indigné sur le visage.

« Espèce de menteur ! C’est toi qui a insulté Fang et qui l’a frappé en premier ! » S’écria alors Ping.

Il était furieux et scandalisé. Comment Hong pouvait être aussi vicieux ?

« C’est toi le menteur Ping ! Tout le monde ici sait que c’est Hong qui dit la vérité ! Pas vrai les gars ?! »

Le fidèle lèche-bottes de Hong, Dizz, ne perdit pas de temps pour apporter son soutien. Bien évidemment, la réponse des autres ne se fit également pas attendre.

« Ouais, tout s’est passé comme Hong l’a dit ! »

« Tout ça, c’est la faute de Fang ! »

Ping grinçait des dents, ses poings étaient serrés si forts qu’ils en tremblaient. Il n’avait qu’une envie en ce moment et c’était de se jeter sur eux pour leur faire cracher la vérité à coups de poing.

Han observait le déroulement des événements en silence. Il écouta ce que chacun d’entre eux avait à dire avant de laisser échapper un faible soupir. Nul besoin d’être un génie pour deviner ce qu’il s’était passé.

Il regarda l’état de Fang et ne put s’empêcher de se sentir coupable.

Son père était mort bravement en protégeant des membres de Mura contre des brigands. Quant à sa mère, elle avait décidé de s’exiler en dehors du village pour épargner à Fang de vivre constamment sous les moqueries et les humiliations.

C’était une triste histoire mais la réalité était cruelle : la force faisait loi en ce monde. Un petit village comme le leur ne pouvait survivre et prospérer qu’en ayant de puissants guerriers en son sein.

Ce faisant, un talent comme Hong était d’une valeur inestimable pour le village. À l’inverse, Fang était loin d’être indispensable. En prenant ce fait en compte, Han ne pouvait donc pas punir Hong trop sévèrement.

Il ferma les yeux et prit finalement sa décision après quelques instants de réflexion. Il se tourna alors vers Hong pour lui annoncer son verdict.

« Hong, tu avais peut être de bonnes raisons, mais t’en prendre aussi violemment à un membre du village, qui plus est au pied du pilier sacré, est un acte qui ne peut rester impuni. J’ai donc décidé que tu seras enfermé pendant un mois dans le donjon pour que tu réfléchisses sur tes actions. Dès demain, ta punition prendra effet. Va maintenant. »

Hong fronça légèrement les sourcils. Il était insatisfait par cette décision mais n’en laissa rien paraître sur son visage.

« Je m’en remets à votre jugement chef Han. »

Il salua de nouveau Han avant de prendre finalement congé. Toutefois, avant de partir, il jeta un dernier coup d’oeil à Fang et lui murmura ces paroles de façon à ce qu’Han n’entende rien.

« Profite bien de ce mois de répit parce que tu ne sais pas ce qui t’attends quand je serais sorti. »

Et c’est ainsi qu’il s’en alla, avec un sourire malfaisant sur les lèvres.

Une fois Hong parti, ses larbins ne se firent pas prier et présentèrent leur respect à Han avant de s’en aller à leur tour.

Il ne restait désormais plus que Han, Ping et Fang à proximité du pilier. Quant aux autres villageois, ils étaient restés à l’écart depuis le début de cette altercation, se contentant de regarder avec indifférence la scène qui s’était déroulée sous leurs yeux.

« Ping, rentre chez toi. Tes parents doivent être inquiets », dit brusquement le chef Han.

« Chef Han, je… »

Ping voulait protester mais il s’arrêta en voyant le regard que Han lui portait. Sa décision semblait irrévocable et Ping n’avait pas les moyens de le contredire. Dépité, il se tourna alors vers Fang, il était inquiet de l’état dans lequel son ami se trouvait et ne voulait pas le laisser seul.

« Ne t’en fais pas Ping, vas-y », lui dit Fang non sans difficulté.

Il pouvait deviner l’inquiétude qui rongeait Ping à travers l’expression sur son visage. Sa respiration était saccadée et sa bouche encore remplie de sang, rien que prononcer ces quelques mots était visiblement difficile.

« Très bien, prends soin de toi Fang. Si tu as besoin de quoique ce soit… n’hésite pas ! »

Et c’est le coeur lourd que Ping jeta un dernier coup d’oeil sur son ami avant de disparaître également.

Après son départ, Han et Fang se regardèrent longuement sans dire un mot. Seule la respiration haletante venait rompre ce silence qui s’était installé entre eux.

Au bout d’un moment, Han mit les mains dans ses poches, apparemment à la recherche de quelque chose. Il finit par en sortir une petite pilule verte de la taille d’une bille et se pencha pour la glisser dans la main de Fang.

« Pour tes blessures », expliqua-t-il. « Je ne peux rien faire de plus. Pardonne moi…Même si je doute que tu le fasses. »

Et c’est sur ces paroles qu’il laissa Fang à son sort.

« …… »

Fang resta silencieux pendant un long moment, sans bouger.

Les autres villageois, qui s’étaient amassés autour en se contentant d’observer ces événements se dérouler de loin, retournèrent à leurs occupations une fois le chef Han parti. Comme s’il s’agissait d’un fantôme, la place fut rapidement déserté et Fang fut laissé à lui-même.

« ha ha…. HA ! HA ! HA ! »

Fang éclata alors soudainement de rire. Il regarda la pilule dans sa main avec une expression remplit de dégoût.

« Voilà tout ce que vaut mon existence, une simple petite pilule ! Je pourrais crever que personne ici ne s’en soucierait ! »

Fang pleurait des larmes… des larmes de sang ! Sa haine et sa rage étaient telles que du sang coulait désormais le long de ses joues.

« Maudit soit ce village ! Maudit soit ce monde !! » Hurla Fang.

Mais ce qu’il maudissait en fait par dessus tout, c’était son impuissance.

« Je veux de la force ! Du pouvoir ! Le pouvoir de leur rendre à tous la monnaie de leur pièce ! Le pouvoir de décider de mon destin ! Le pouvoir de défier les règles de ce monde ! »

Fang avait toujours voulu devenir plus fort mais jamais sa soif de puissance n’avait été aussi grande qu’à ce moment-là. Cependant, il était aussi réaliste. Ce n’est pas seulement en désirant devenir plus fort qu’il le deviendrait.

Après toutes ces années, même s’il ne voulait pas l’admettre, il avait accepté cette dure réalité. Son talent était médiocre et ses perspectives d’avenir quasi-inexistantes.

Il lui fallut un long moment pour enfin se calmer. Une fois son sang-froid retrouvé, il observa la pilule qu’il tenait de façon résignée, puis l’avala ensuite d’un trait.

Dès que celle-ci entra dans sa gorge, il sentit comme une douce énergie se diffuser tout le long de son corps. À son grand étonnement, sa douleur commençait à s’estomper et son sang s’était arrêté de s’écouler de ses blessures.

Fang fut agréablement surpris par cette sensation. C’était la première fois qu’il avalait ce genre de remède.

Pour pouvoir produire ce genre de pilule, il fallait réunir une variété d’herbes médicinales et d’ingrédients en tout genre. Une fois cela fait, il fallait les mélanger avec une certaine méthodologie pour pouvoir obtenir le résultat final.

Il allait donc sans dire que confectionner ces pilules demandait un savoir et une technique particulière. Ce n’était pas quelque chose à la portée du premier venu.

L’efficacité d’une pilule était largement supérieure à plusieurs herbes médicinales utilisées séparément et ça expliquait pourquoi ces pilules étaient aussi prisées, tout particulièrement par les combattants.

Évidemment pour Fang, ces pilules étaient un luxe qu’il n’avait jamais pu s’offrir. Mais pour le chef Han, ce n’était qu’une formalité. Celui-ci avait juste besoin de le demander pour qu’une centaine de pilules comme celle qu’il venait offrir lui tombe dans les mains.

Maudissant une dernière fois l’injustice de ce monde, Fang se releva alors péniblement et s’apprêtait à rentrer chez lui. Il pouvait déjà imaginer le visage de sa mère quand elle le verrait dans cet état et il commença à réfléchir à une explication plausible.

« Hé petit. Si c’est du pouvoir que tu veux. Je pourrais peut être t’aider », dit tout à coup une voix.

Fang s’arrêta immédiatement quand il entendit cette voix venue de nulle part. Il était figé car il n’en croyait pas ses oreilles, tout simplement parce que cette voix… résonnait directement dans sa tête !

Il se retourna, le regard incrédule, cherchant vainement une quelconque présence autour de lui. Seulement, il n’y avait plus âme qui vive dans les environs.

Restant un instant déboussolé, une idée saugrenue lui vint alors à l’esprit tandis qu’il regardait le monument qui se dressait face à lui. Même lui se disait qu’il commençait à imaginer des choses après avoir reçu autant de coups.

« Se pourrait-il par hasard que la voix… provienne du pilier sacré ? »

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8 commentaires sur “Maître des Âmes 4 : Voix

  1. Han observait la situation en silence, puis il laissa échapper un soupir, nul besoin d’être un génie pour deviner ce qui s’était passé.

    AH VOILA je l’avais bien dit qu’il faudrait être con pour pas comprendre

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