Auteur : Zakkarin
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Tout ce qui va être publié à partir de maintenant (cette partie incluse) n’a jamais encore été publié ! Enfin on avance !
Le premier mouvement de l’opus 2 a été écrit en même temps que l’opus 1 mais c’est tout, à partir du deuxième mouvement, on transpose l’année d’écriture à {Actuelle}, contrairement aux précédents qui dataient de 4/5 ans :3
Sur ce, bonne lecture.
Je marchais dans un univers blanc.
Un sentiment de déjà-vu se faisait sentir, mais ma mémoire était aussi vide de souvenir que le ciel de nuage.
Un craquement sec parvint à mes oreilles. Essayant de localiser l’origine du son, je tournais sur moi-même le plus lentement possible, pour essayer de discerner les plus infimes variations sonores, mais seul le silence faisait écho à mes recherches.
J‘ai levé une jambe, puis après avoir testé la neige du bout du pied, j’ai avancé d’un pas. Ignorant moi-même pourquoi j’étais aussi prudent, j’ai continué de faire cette vérification à chaque pas, jusqu’à ce que j’atteigne la bordure d’arbres, devant moi.
Elle semblait dessiner une ligne complètement droite, car aucune branche ne s’avançait, comme si les arbres craignaient de dérégler la perfection qu’ils avaient obtenue. L’orée de la forêt s’étendait donc en face de moi, comme une muraille naturelle infranchissable. Les arbres blancs avaient poussé si proche les uns des autres qu’il n’y avait pas d’interstices entre leurs troncs et ils semblaient n’en former qu’un.
Tâtant l’écorce, j’ai essayé de traverser l’enceinte végétale, mais en vain. Les arbres étaient aussi immuables que des rochers et j’avais beau m’escrimer contre eux, rien n’y fit. Ils restaient indemnes et sans trace de mes efforts.
Pestant, je me suis assis, le dos appuyé contre la preuve de mon échec. Levant les yeux vers le ciel, je remarquais que sa couleur me paraissait différente de celle que je connaissais quand un craquement se fit entendre derrière moi. Il était sur la même gamme que celui que j’avais entendu précédemment, mais il me sembla plus proche, plus inquiétant.
Avant même d’avoir le temps de me retourner, un tremblement secoua la terre et je fus précipité en arrière, comme attiré par une poigne invisible. J’eu juste le temps de voir la brèche par laquelle je venais de passer avant qu’un nouveau tremblement n’ébranle le sol et qu’un arbre ne se place devant l’ouverture, masquant la source de lumière et m’enfermant par la même occasion.
Une panique s’empara de moi, et, me précipitant vers les arbres, j’essayais de ressortir. Au bout d’un certain moment passé à palper chaque centimètre carré de la muraille, désormais scellé, je me suis résolu à explorer l’obscurité qui s’étirait devant moi.
Au lieu d’avoir de la neige, c’était de la terre qui s’étendait sous mes pieds. Une terre meuble et agréable au toucher, pas comme celle que j’avais l’habitude de sentir sous mes doigts quand je creusais sous le tapis blanc qui recouvrait le monde que je connaissais. Ou croyais connaître.
Passée cette découverte, je me suis mis à avancer en aveugle, les mains tendues devant moi afin de prévenir de tous obstacles pouvant se tenir sur ma route. Mes yeux ne s’habituaient pas à l’obscurité car il n’y avait absolument aucune source de lumière. Si bien que je ne voyais même pas mes mains à quelques centimètres de moi.
Le silence était de plomb, à part mes pas qui résonnaient bruyamment et ma respiration qui m’emplissaient les oreilles, aucune feuille ne bruissait, aucun oiseau ne chantait.
J’ai continué à marcher droit devant moi, même si « devant moi » était bien plus approximatif que je l’aurais voulu, l’absence de repère m’empêchant de déterminer la direction que je tentais de suivre.
Pendant une période indéterminée, j’ai enchaîné les pas, tel un automate. Je n’aurais pu dire si cela faisait plusieurs heures que j’avançais ou si seulement quelques minutes s’étaient écoulées depuis mon arrivée dans ce monde de ténèbres, mais soudain je fus fatigué. Mes paupières s’alourdirent, ma démarche se fit traînante et un certain poids pesa sur mes épaules.
Je me suis adossé contre quelque chose qui devait être un arbre, mais dans cette noirceur, je ne pouvais être sûr de rien, puis j’ai fermé les yeux, me délectant su sentiment agréable qui traversait chacun de mes muscles.
Je me suis senti emporter par le sommeil, alors qu’au fond de mon esprit, une petite partie de moi-même me hurlait de ne surtout pas m’endormir. C’est ainsi que, avec la certitude que je faisais quelque chose de mal, j’ai plongé dans les bras de Morphée.