JIM – Chapitre 53 : Mémoire

Auteur : Vhail
Check : Miss X


Le passé de Faé se dévoile petit à petit. La suite la prochaine fois. Bonne lecture.


 

La dernière chose qu’avait vue Faé à travers les caméras situées dans la salle du téléporteur était le visage de l’assaillant qui venait de pénétrer dans le vaisseau. Ses yeux dorés, son visage humain cependant recouvert de fourrure comme celle d’un guépard avec le même museau. Puis le noir complet. Cette sensation de vide qui commença à la faire paniquer, lui rappelant ce qu’elle avait vécu avant d’être liée à Clément.

La scène s’éclaircit alors graduellement devant ses yeux, les couleurs donnant vie à des formes devenant de plus en plus nettes pour qu’elle constate alors qu’elle se trouvait dans une rue d’une ville très animée. Elle ne connaissait pas ces lieux et tenta alors de contacter Clément sans succès. Faisant un tour sur elle-même, elle constata que deux jeunes enfants, dont elle estima l’âge à une dizaine d’années tout au plus, jouaient à se pourchasser en évitant les passants. Ces deux enfants se distinguaient plus nettement de tout le reste, leurs contours étaient plus nets et les couleurs qui les habillaient ressortaient plus vivement que celles du reste de la scène qui arrivait à son regard.

Alors que les deux jeunes enfants se rapprochaient d’elle, elle constata qu’il s’agissait d’une fille et d’un garçon. Si elle avait eu besoin de respirer, sa respiration se serait bloquée lorsqu’elle réalisa que la jeune fille qui se faisait pourchasser par le garçon en riant était elle en plus jeune. Ses soupçons furent confirmés lorsque le jeune garçon, un thérianthrope, appela la jeune fille : Ophisis. Le jeune garçon avait les mêmes yeux dorés et les mêmes traits faciaux que la personne qui venait d’apparaître dans le vaisseau bien qu’étant plus jeune.

Faé comprit enfin ce qu’il se passait. Comme pour la fois où Noa l’avait appelée par son prénom, des souvenirs lui revenaient même si cette fois-ci, elle était directement spectatrice de la scène pour une raison qui lui était inconnue. Rencontrer des personnes faisant partie de son passé lui permettait d’avoir accès à ses souvenirs. Elle ne pouvait cependant qu’être spectatrice puisqu’elle ne se souvenait par elle-même de personnes pouvant déclencher ces remontées de souvenirs et ne pouvait donc qu’attendre de rencontrer quelqu’un qui lui permettrait de se rappeler de sa vie avant ce grand vide.

Alors qu’elle regardait les deux enfants jouer ensemble, une idée lui vint à l’esprit. Si elle pouvait, à travers ce souvenir, revoir des gens appartenant à son passé, cela pourrait peut-être lui permettre d’accéder à d’autres pans de son passé. Forte de cette idée, elle décida de déambuler dans les rues de cette ville afin de voir au petit bonheur la chance si elle pouvait retrouver d’autres souvenirs. Son plan fut mis à mal dès l’instant où elle constata que mis à part tourner sur elle-même, elle ne pouvait effectuer aucun autre déplacement. Elle se résigna alors, pensant qu’elle allait être obligée de revoir en boucle la scène de ces deux enfants joueurs jusqu’à ce qu’elle trouve un moyen de sortir de là.

Excepté que lorsque les deux enfants se furent éloignés à environ quatre mètres d’elle, son corps bougea de lui-même afin de les suivre dans leur course au milieu de la foule. Heureusement pour elle, son corps était intangible et elle passa au travers des passants sans les percuter, ce qui lui donna quand même un sentiment désagréable qu’elle ne pouvait décrire. Elle se déplaça alors dans les rues de cette ville animée, au gré des divagations des deux enfants cherchant de temps à autre des visages qu’elle aurait pu reconnaître dans la foule. Sa recherche fut infructueuse et les bâtiments défilèrent jusqu’à ce que leur densité diminue et qu’ils arrivent à un quartier résidentiel bien plus calme que la grande rue marchande précédente.

Les maisons de ce quartier étaient toutes bâties sur le même modèle mis à part les couleurs des façades, il s’agissait de maisons de plain-pied en briques, entourées d’un petit jardin délimité par une palissade en bois qui arrivait à hauteur de hanche de Faé. Toujours poursuivie par son ami, Ophisis poussa le portillon menant à une maison aux murs ocres dont les fenêtres étaient ouvertes et desquelles, surtout celle de la cuisine, s’échappait l’odeur d’un gâteau fraîchement sorti du four.

En même temps qu’elle revoyait la scène avec ses yeux, Faé ressentait de nouveau les émotions qu’elle avait vécues à ce moment-là et ses autres sens étaient aussi stimulés. Le jeune thérianthrope suivait la jeune version d’elle-même mais au moment où il passa le portillon, la jeune Ophisis avait déjà franchi la porte de la maison et se dirigeait allègrement vers la cuisine. Ophisis s’arrêta net de courir lorsqu’elle croisa le regard semi-sévère de sa mère en entrant dans la cuisine. Dans la pièce se trouvait sa mère et son père ainsi que leur voisin, la famille du thérianthrope qui la poursuivait.

« Il semblerait que votre petit Nymyss ait encore perdu à la course. » releva la mère d’Ophisis.

Des larmes, virtuelles, commencèrent à rouler sur les joues de Faé alors qu’elle revoyait ses parents. Bien qu’elle soit en train de revoir l’un de ses souvenirs, de nombreux pans de sa mémoire se débloquèrent à ce moment-là. Cependant, uniquement des souvenirs antérieurs au moment qu’elle revivait actuellement. Elle se souvenait de l’amour que son père et sa mère, Jack et Toria, lui portaient lorsqu’elle était enfant, de ce qu’ils lui avaient appris, des jeux auxquels ils avaient joués.

Alors que ces différents souvenirs refaisaient surface, Nymyss entra à son tour en trombe avant de s’arrêter net lui aussi. La différence était qu’il paraissait plus essoufflé qu’Ophisis par cette course folle. Sa famille, composée de sa mère Sygri, son père Kome et sa petit sœur Baumea le regardait avec un air mi désapprobateur, mi amusé. Les deux enfants s’installèrent à la table où il leur fut servi une part de gâteau. Ophisis en prit une cuillère, l’enfourna dans sa bouche et ferma les yeux pour savourer le gâteau fait par sa mère. Alors que sa version plus jeune fermait les yeux, la scène changea pour Faé.

La scène s’éclaircit de nouveau mais cette fois-ci, elle n’était plus totalement spectatrice de la scène puisqu’elle voyait les évènements à travers les yeux de celle qu’elle avait été. Elle se trouvait encore dans la cuisine qu’elle venait juste de quitter mais, en face d’elle, Nymyss paraissait beaucoup plus grand et plus mature aussi. Il tenait dans ses mains un livre dont elle ne pouvait voir le titre et son attention était rivée sur le résumé inscrit sur la quatrième de couverture.

« Je penses que ce livre va me plaire. » dit-il finalement après avoir relevé les yeux. « Tes cadeaux d’anniversaire sont toujours bien choisis. »
« Je devrais quand même trouver quelque chose de spécial pour l’an prochain. Pour tes 18 ans, il faut marquer le coup. » répondit Ophisis à son ami.
Faé ne pouvait rien faire et sentait ses lèvres bouger d’elles-mêmes sans qu’elle ne puisse en prendre le contrôle. Elle remarqua que Nymyss semblait tout excité mais cela ne semblait pas avoir de rapport avec le fait qu’aujourd’hui était son anniversaire.

« Il faut que je t’avoue un secret Ophisis » commença-t-il à dire sur un ton très bas.

Sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, Faé sentit son cœur accélérer dans sa poitrine. Son ami tendit la main vers une tasse bleue qui se trouvait posée dans un coin de la table et après s’être concentré quelques instants, la tasse se liquéfia puis forma un fin ruban qui se mit à virevolter dans toute la pièce en suivant les ordres de Nymyss.

« Tu … tu as une magie multivers ? » demanda Ophisis/Faé sous le choc.

C’était la seule explication possible puisque la magie n’était pas une capacité innée chez les habitants de cette planète, et même l’acquérir était pour eux très complexe. Elle avait dit ça puisque sa mère était chargée de surveiller les mages multivers et lui avait donc appris ce que c’était. Il était impossible que Nymyss ait pu apprendre à se servir de magie en secret sachant qu’ils étaient toujours fourrés ensemble depuis leur enfance. Elle l’aurait forcément remarqué.

« Exactement. En fait, je peux changer la propriété d’un matériau en fonction de sa couleur et après le contrôler. Là par exemple, j’ai transformé la tasse en eau étant donné qu’elle était bleue. » expliqua-t-il alors que le fluide reprenait la forme d’une tasse sur la table avant de se solidifier de nouveau et de reprendre son aspect d’origine.

Son pouvoir était intéressant mais elle ne doutait pas que si sa mère l’apprenait, elle allait emmener Nymyss s’enregistrer manu militari à la guilde des mages multivers. Elle prit une grande inspiration et parla à son tour.

« Puisqu’on est dans le moment des confidences, il faut que je te dise que moi aussi je possède une magie multivers. Et moi je peux … »

Avant qu’Ophisis n’ait eu le temps de terminer sa phrase Faé fut extirpée de force et ne put entendre quelle magie multivers elle était censée posséder. La scène redevint noire mais cette fois-ci, elle ne s’éclaircit pas, peu importe le temps qu’elle attendit.

Bonus

EXTRAIT DU RAPPORT DE MISSION n°21-37/01

Début de transcription :

Objet : ••••••••••• mission 201•••

Le ••••••••••••••• vient de transmettre •••••••••• important. Le contact avec les trois membres de ••••••••••••••••••••••••• a été perdu à.8 heure 45 GMT.

La ••••••• se composait de Jack Léanne, chercheur renommé de l’institut de •••••••••••••••••••••• du •••••••••••••••••••••••••• sur les cultures •••••••••••••••• ; sa femme Toria Léanne, garde du corps et ••••••••••••••••••••••••••••••••••••• de répression des crimes •••••••••••••••••••••••••• et leur fille Ophisis Léanne.

L’étude portait sur l’univers où se trouve l’immortel •••••••••. Après •••••••••••••••••• devaient revenir. •••••••••••••••••••••••••••••• ont appris à •••••••••••••••• les données •••••••••••••••••••••••• trop ••••••••••••••••••••••••••••• transmises par voies normal et qu’elles seraient remises •••••••••••••••••••••• au commanditaire.

Ce ••••••••••••••• dernier •••••••••••••••••••• établi avec eux •••••••••••••••••••••• signalée. Malgré des ••••••••••••• intensives, ils n’ont ••••••••••••••••••••••••••••. Leur vaisseau a •••••••••••••••••••••••••••••••••, ••••••••••••••••••••••••••••• portail de retour. Les données qu’ils •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• retrouvées non plus.

••••••••••••••••••••••••••••••••••, il est impossible ••••••••••••••••••••••••••• contact avec les autochtones •••••••••••••••••••••••• perte ou s’ils ont été ••••••••••••••••••••••••••• extérieure.

•••••••••••••••••••••••••• des deux adultes •••••••••••••••••••••••••••••••••• ; leur fille ••••••••••••••••••••••••••••••••• de classe N•-••*.

Par manque de preuve du contraire, ils sont supposés morts.

Fin de transcription

 

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