PC#1 – Chapitre 4 : The Plot Thickens

Barry Blythe quitta la salle du trône, laissant derrière lui un souverain d’Atmos aux sourcils froncés, le regard soucieux. Un long hall s’étendait devant lui, et il fut rejoint par deux gardes royaux dès qu’il franchit la double porte massive en cristal azurite de la salle du trône. Barry Blythe se permit un demi sourire. Après tout, les gardes ne pourraient voir ça que comme une manifestation de sa réussite. Un accord sur le long terme avec le souverain du royaume, et pour un stock de cristaux sans précédent, n’était pas donné à tout le monde.

Il accéléra le pas, allongeant ses foulées pour faire défiler plus vite les portraits des rois d’Atmos qui jalonnaient les murs du grand hall. L’histoire entière de la cité-état était suspendu à la vue de tous, du grand Roi Noct Atmos à son plus récent descendant. Sans doute pour afficher la miraculeuse longévité de la lignée royale, pour  impressionner les émissaires des contrées alliées et ennemis. Barry Blythe ne voyait aucune grandeur là-dedans. Seulement de vieux tableaux. Certes, réalisées par des maîtres de leur art, mais ceux d’un autre temps. Les dorures s’écaillaient, les enchantements perdaient de leur puissance. Barry Blythe se remémorait le portrait de son roi, une oeuvre dont les enchantements d’animation était déjà obsolètes, quand une voix rauque interrompit ses pensées.

“Mon seigneur, résonna la voix.

— Amable, répondit mentalement Barry Blythe, le Roi s’est excusé pendant notre entretien. Je suppose que vous avez rempli votre part du contrat?

— Comme toujours, la guilde honore tous ses contrats.

— Et je le lui rends bien. La guilde pourra récupérer sa part de cristaux dans la réserve habituelle. Passons à la suite du plan, Mr Amable.

— Êtes-vous sûrs, n’avez-vous pas peur que le chaos s’empare de la ville?

Barry Blythe retint un soupir.

— Voilà une chose nouvelle. Un maître assassin, d’une organisation à qui profite le trouble, aurait des scrupules?

— Ce sera fait monseigneur, je suis votre serviteur.

— Non, mon cher Amable, vous ne l’êtes pas, lâcha Barry Blythe. Vous ne servez que vos intérêts et ceux de votre guilde” ajouta t-il. Rapprochant son index de son pouce, Barry Blythe coupa le flux magique qui alimentait le sort de transmission télépathique pour mettre fin à la conversation. Une des nombreuses améliorations apportées par Gate, la réécriture d’incantations magiques simplifiée.

L’échange ne dura pas plus d’une minute. Les gardes conservaient leur visage impassible, visiblement inconscient de ce qu’il venait de se jouer. Le bruit de leurs pas diminuait à mesure qu’ils se rapprochaient de la sortie. Le monde extérieur  semblait happer les sons pour mieux les noyer dans la cacophonie de la ville. Barry franchit le seuil du palais et abandonna son escorte temporaire qui s’était arrêté net, comme retenu par une barrière invisible. Les soleils l’éblouirent et il dut plisser les paupières, le temps pour ses yeux de s’y accommoder. La cité magique d’Atmos apparut alors.

Une symphonie de couleurs et de formes se jouait devant lui. Chaque bâtiments étaient uniques, tels que leurs créateurs les avaient conçus. Ils avaient un point commun pourtant, tous étaient recouverts de runes, d’enchantements qui brillaient et vibraient d’une énergie mystérieuse, la magie. Son regard glissa ensuite en contrebas de l’escalier à ses pieds. Un carosse en bois blanc, enluminé de dorures et incrusté de cristaux azurites l’attendait. Les pierres magiques reflétaient la lumière des soleils mais n’arrivaient pas à rivaliser avec l’attelage du carrosse. Deux automates, chevaux mécaniques sculptés dans le cuivre et le fer, vibraient plus fortement encore. Leurs flancs, à travers lesquelles on pouvait observait les rouages entrainés dans un mouvement perpétuel, étaient recouverts de runes. Le poitrail des animaux de métaux étaient en fait des blocs solides de cristaux. Les automates hennirent, à l’image des originaux, comme pour indiquer à Barry Blythe qu’ils s’impatientaient.

La porte s’ouvrit à son approche et Barry Blythe pénétra dans le véhicule magique. L’intérieur était aussi fourni en runes que l’extérieur. Ici, les gravures magiques luisaient faiblement, et la banquette en velours venait s’ajouter à l’ambiance cosy. Une personne d’âge mûr l’attendait, assis sur la banquette avant. Sans le regarder, Il se plaça en face, et hocha la tête en direction de l’homme. Celui-ci tapa du poing deux coups secs sur la fenêtre derrière laquelle le cocher se trouverait normalement. Le carrosse s’ébranla et les automates magiques s’élancèrent au galop, leurs sabots de métal impactant la route pavé avec fracas. Barry Blythe étira les lèvres en une mince ligne, irrité par le bruit.

“Rainhart, combien de fois t’ai-je dit de faire graver un enchantement de silence sur le carrosse. Nous sommes un vacarme ambulant!

— Monsieur, votre présence doit se faire entendre, vous venez de signer un accord avec le Roi. Voyez cela comme de la publicité à petits frais.

De longues secondes s’écoulèrent avant que Barry Blythe ne réponde. Il aimait voir l’appréhension faire surface sur le visage de son majordome.

— Il est des entreprises qui se passent de publicité Rainhart dit-il enfin.

Rainhart acquiesça:

— J’en déduis que monsieur veut passer à la suite du plan. Sauf votre respect, est-ce bien sage? Vendre la technologie Gate aux humains…

— Rainhart, j’apprécie que tu te substitues à ma bonne conscience mais une révolution est en marche. Elle est en marche depuis que mon rêve, Gate, a été finalisé. Est-ce sage, dis-tu? C’est la chose la plus censée à faire. Faire enlever la princesse par ces sauvages pour la rançonner contre Gate n’est qu’un début.

Rainhart fixa Barry Blythe, abasourdi.

— Un début?

— Oui…un début reprit Barry Blythe, sur le ton du professeur qui enseigne son art aux novices. Que penses-tu qu’il se passera une fois Gate dans les mains de leurs nobles corrompus? Quand ils garderont jalousement entre leurs griffes ce nouveau pouvoir? Cela prendra quelques temps, mais des révoltes éclateront et c’est la guerre civile qui nous débarrassera d’eux.

— Vous extrapolez, monsieur…toutes les révoltes de serfs humains ont été violemment écrasés par leur régime. Que ferait un paysan armé d’une fourche contre un chevalier en armure ou le sortilège d’un mage.

— Rainhart, tu oublies le principal. Pas besoin de sang noble pour se servir de Gate, ni de nombreuses années à l’académie de magie. La magie est pour tous et à tous, c’est Gate. Alimenter un marché noir auprès de la population ne sera pas plus difficile que ce que nous avons déjà accompli, et le chevalier en armure pourrait bien avoir peur d’une fourche enchantée Gate ironisa Barry Blythe.

— Et les héros? demanda Rainhart.

— Les héros…les héros seront aussi obsolètes que les portraits du hall du palais. Et aussi barbares soient-ils, je ne pense pas que leurs héros soient capables de mater une rébellion de civils innocents dans le sang.

— L’avenir nous le dira, monsieur. Je prie pour que les choses tournent comme vous l’espérer soupira t-il.

— Ne t’en fais pas, Rainhart. Prie si cela peut soulager tes inquiétudes, pour le reste, Mr. Amable se chargera de rectifier les éventuels imprévus.”


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