Evil God Average SS10 – Le Désespoir d’un Certain Prince

Traducteur & Adapt : Keyleth
Check : Miss X


Uoooon ! Voici enfin l’avant dernier interlude avant le deuxième arc. Dites le moi si mes notes vous ennuient.


“Vous ! C’est du harcèlement !”

Le Général Godwin (ndt : ça doit être un nazi) frappe la table au centre de la salle de conférence de son poing.

“Je comprends ce que vous ressentez, mais calmez-vous Général. Sa Majesté est là.”

“E-, Excusez mon impolitesse.”

Châtié par le Premier Ministre, Lord Forgen (ndt : je laisse Lord, car c’est un membre de la noblesse), le colérique Général Godwin reprend soudainement ses esprits et s’excuse auprès de Père.

“Tout va bien. Je partage ce sentiment.”

Pas seulement Père, personne autour de la table ne lui en tient rigueur. Principalement parce que nous ressentons tous la même colère.
Cette conférence a lieu pour que le groupe appelé les Royalistes puisse discuter de l’édit émanant de l’Église , qui nous ordonne la formation de l’Ordre de la Lumière Sacrée. Nous devons aller chasser les adhérents d’un culte du Dieu du Mal qui se sont cloîtrés dans un donjon à l’intérieur de notre royaume, Fortera. Mais peu importe la façon dont on analyse la situation, L’Église réagit de façon excessive. L’Ordre a mieux à faire que de chasser un petit groupe de cultistes qui n’atteignent même pas le millier.
L’Église de la Lumière Sacrée affirme que des témoignages montrent la présence d’un être qui pourrait être le Dieu du Mal dans le donjon en question, et que la formation de l’Ordre est nécessaire pour enquêter, et sceller cette entité.

Aucun mensonge n’est plus flagrant.

Les haut placés de chaque nation le savent bien, le Dieu du Mal est un être fictif créé par l’Église. Elle n’essaie pas sérieusement de détruire ce soi-disant Dieu du Mal non plus. Les autres nations ont approuvé ce plan tout en sachant parfaitement qu’il s’agit d’un mensonge.

“Donc c’est bien à cause de la proposition de l’autre jour.”

“Apparemment. Il n’y a pas d’autres raisons.”

L’Église de la Lumière Sacrée est la plus grande et la plus puissante religion des territoires humains. Et la religion officielle de chaque nation humaine. Ainsi, la somme versée au quartier général de l’Église, la Théocratie de Luxiria, est assez conséquente. Bien sûr, notre Fortera ne fait pas exception.
Néanmoins, comme nous nous attendons à ce que les récoltes et les taxes soient inférieurs à la moyenne cette année, nous avons déclaré que nous réduirons notre contribution l’an prochain.
Il ne fait aucun doute que nous avons raison d’interpréter cet édit comme une forme de revanche pour l’annonce que nous avons faite.

Même s’il s’agit de la formation de “l’Ordre de la Lumière Sacrée”, ce n’est rien d’autre qu’une coalition de soldats et de chevaliers de différents pays. Comme c’est un édit de l’Église, plusieurs pays participeront pour remplir leurs obligations vis-à-vis de Luxiria. Mais cela signifie aussi qu’il n’y aura aucune rémunération. S’il s’agissait d’envahir le Territoire des Démons, les pays récupéreraient des terres, mais il s’agit ici d’une affaire domestique. Aucune récompense n’attend l’Ordre.
Bien sûr, notre royaume n’a aucune obligation de payer pour cela. Mais malgré tout, si une affaire domestique est résolue par l’armée des autres nations, nous leur serons redevables, et nous serons alors en position de faiblesse pour de futurs échanges diplomatiques.

“Prendre leur revanche, et faire un exemple pour les autres, hein ?”

“On peut certainement l’interpréter comme une démonstration de force grâce à la puissance militaire” (ndt : infos inutiles, lorsque qu’un pays influence les autres par sa puissance militaire, on parle de hard power, par opposition à l’influence culturelle qu’on appelle le soft power. Vous vous en fichez ? Bon, ben continuez à lire, bande de criminels.)

Les autres nations comprennent probablement le but de l’Église avec cet édit. “Si vous rendez compte que vous allez diminuer votre contribution, voilà ce qui va se passer

“C’est trop tard pour faire machine arrière et payer, n’est-ce pas ?”

“Maintenant que la formation de l’Ordre a été annoncée, c’est impossible. Et pour commencer, si nous avons fait cette déclaration, c’est parce que nous ne pouvons pas payer. Nous ne pouvons donner de l’argent que nous n’avons pas.”

“…”

“…”

Le silence s’abat sur la conférence.

“Et donc, qu’allons-nous faire ? On nous a fortement suggéré qu’en tant qu’une des nations engagées, nous devrions aller en éclaireur et monter le camp, mais…”

“Ils nous obligent à accomplir des tâches subalternes en plus de tout, hein ? À quel point veulent-ils nous énerver ?”

Faire le repérage et monter le camp sont deux tâches importantes pour une armée. Mais il est difficile d’avoir du mérite pour cela. Au plus les autres pays gagnent du mérite, au plus notre dette envers eux va grandir. C’est aussi une forme de harcèlement.
Mais c’est aussi une chance.

“Je vais mener notre armée sur le champ de bataille.”

“Votre Altesse !?” (ndt : au cas où ce ne serait pas clair, le narrateur est le prince, on l’appelle altesse parce qu’il fait partie de la famille royale. Majesté est réservé au roi.)

En entendant ma déclaration, les gens assis autour de la table se tournent vers moi.

“Hmm, et ton intention ?”

“Faire semblant de faire du repérage et de monter le camp, et m’occuper de l’ennemi en même temps. L’Église et les autres nations nous en voudront d’avoir agi arbitrairement, mais c’est toujours mieux que de les laisser gagner du mérite et nous forcer à leur être redevable. Si nous leur disons que le jeune commandant voulait accomplir des prouesses, ça ne leur semblera pas suspect.”

Je réponds à Père et lui expose mon plan.
Les autres nations seront mécontentes parce qu’elles auront préparé leurs armées, mais tant qu’elles ne partent pas en guerre, ils ne pourront rien nous demander en retour.
L’Église ne restera pas silencieuse, mais comme leur but officiel est la destruction du Dieu du Mal et de ses cultistes, ils ne pourront pas officiellement nous critiquer.

“Mais vous ne devriez pas en prendre la responsabilité, votre Altesse.”

“En tant que membre de la famille royale, les autres nations ne pourront pas me faire grand chose. Si un autre commandant le faisait, ils pourraient demander une punition.”

Même s’ils ne peuvent publiquement dénoncer le Royaume, ils peuvent accuser le commandant d’avoir désobéi aux ordres. Je ne peux laisser ce rôle aux généraux (ndt : il est généreux envers les généraux… Non, non, pas la peine de sortir les fourches, je sais que c’était nul).
Peut-être parce qu’ils ont compris mes intentions, le Premier Ministre et le Général deviennent silencieux.

“Qu’en pensez-vous votre Majesté ?”

“…Très bien, je te laisse faire.”

◆◇◆◇◆◇◆◇◆◇◆◇◆◇◆◇◆◇◆

Nous avons monté le camp devant le donjon. J’observe les les fidèles du Dieu du Mal devant moi.
L’ennemi est aussi en formation de bataille, mais on peut dire que c’est grossier. En plus du fait qu’ils ne sont même pas un millier, il y a des personnes âgées, des femmes et même des enfants dans cette armée. Ils n’offriront pas un véritable combat. Il était évident dès le départ qu’ils n’auraient pas assez de troupes pour monter une embuscade, j’ai donc foi que tant que j’envoie les soldats en avant, nous les écraserons facilement.
Franchement, c’est étrange qu’ils ne se soient pas encore enfuis, mais ce doit être grâce à leur piété dégoûtante.

Je souris de façon ironique par inadvertance.

“Votre Altesse ?”

“Non, ce n’est rien.”

Trouvant mon sourire étrange, le Général Godwin m’a interrogé, mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Piété dégoûtante, hein ?
Même si le fait que je ne peux comprendre ceux qui vénère le Dieu du Mal n’a pas changé, après cet incident, la piété de la Famille Royale Forteraine envers l’Église a touché le fond. Bien sûr, nous ne pouvons révéler ces pensées aux citoyens, et nous ne sommes pas opposés à la Déesse Sacrée, mais je n’ai aucune intention de continuer à croire une Église corrompue qui vénère l’argent plus qu’autre chose. Et ce, à la fois en tant que Prince et en tant que personne.
Entre les croyant du Dieu du Mal qui risquent leurs vies, et ceux qui demandent secrètement de l’argent en invoquant la Lumière Sacrée, qui a le plus de valeur en tant qu’être humain ? C’est ce raisonnement qui m’a tiré un sourire ironique.
.
──Ils ne valent pas mieux l’un que l’autre.
S’ils menacent notre royaume, ils doivent être éliminés. C’est mon devoir en tant que membre de la Famille Royale Forteraine.

“Regardez la formation de ces bâtards maléfiques, Général ! Qu’ils sont pathétiques !”

En effet.”

Avec le Général à mes côtés, nous parlons suffisamment fort pour que les chevaliers et les soldats autour de nous puissent entendre.

“Avec des ennemis plus pitoyables que des déchets, ne pouvons-nous pas les exterminer sans l’aide de l’armée principale de l’Ordre ?”

“En effet, toutefois on nous a ordonné de faire des repérages et de monter le camp.”

Nous récitons ce dialogue comme nous l’avions prévu. Je me sens comme un clown. Mais ça n’a pas d’importance. Ce que je veux être, c’est un prince idiot au sang chaud.

“Nous pouvons mettre fin à toute cette histoire si nous attaquons dès à présent. Pas besoin de repérage ou de campements.”

“Votre Altesse, c’est…”

Mais quand même ce Général… Il ne peut rien faire pour son jeu d’acteur ? Il parle de façon monotone…

“Aucune importance ! Rester assis alors que les cultistes sont devant nous, c’est risquer la colère de la Déesse Sacrée ! Compagnie, en avant mar──!?”

Juste au moment où j’allais donner l’ordre, le son d’une explosion retentit autour de nous. Au même moment, quelque chose apparaît devant nos yeux.

“─────!?”

Confus, incapable de parler devant cette scène incompréhensible, cette chose apparaît.

“…”

“…”

“…”

Tout le monde regarde stupidement la scène.
À l’endroit où il n’y avait qu’une simple clairière, est apparu un temple menaçant, mais néanmoins irradiant de divinité.

Mes yeux me jouent-ils des tours ?
N’est-ce pas là un acte quasi-divin ? Le Dieu du Mal ne vit pas vraiment dans ce donjon, n’est-ce pas ?
Non, il est sensé être une entité imaginaire inventée par l’Église.
Mais je ne peux faire abstraction de ce qui se passe devant mes yeux.

Comme pour renforcer notre perplexité, la scène surnaturelle continue.

La nuit tombe soudainement autour de nous, et les alentours sont faiblement éclairés.

Le Général et moi essayons de calmer les soldats, mais avant que nous puissions agir, un escalier de ténèbres s’étend depuis le plus haut étage du temple.

Ni le Général, ni moi, ni les soldats, ni même les cultistes ne faisons autre chose que de lever la tête vers ces marches.
Non, plus précisément, nous ne regardons pas les marches, mais la personne qui les descend.

Au premier coup d’œil, on dirait une fille.
Avec une silhouette plutôt menue, des cheveux noir de jais et une robe de la même couleur, elle descend lentement avec deux autres filles derrière elle.
Tout le monde a oublié comment parler, et nous retenons notre souffle en contemplant cette silhouette.

Finalement, elle s’arrête à un balcon à mi distance, et nous pouvons voir le visage qui jusqu’ici était caché.
Elle est d’une beauté stupéfiante, comme une poupée, mais possède un regard trouble qui ne vient pas de ce monde.
Sentant son regard sur moi, j’ai la chair de poule.
Au milieu de ce silence, dépourvu même du son des milliers de respirations, je murmure inconsciemment.

“… … … … … … Dieu du Mal.”

À ce moment, les mots “Dieu du Mal” se répandent comme une traînée de poudre dans les rangs.

“COURREEEEEEEZ !”

Ce cri marque l’effondrement de notre formation.
Les soldats et les chevaliers s’enfuient de façon chaotique.
Étant donné nos positions, le Général et moi aurions dû arrêter cela. Mais impossible.
Nous avons perdu toute volonté de rester ici, terrifiés que nous sommes.
Nous faisons demi-tour, tournant le dos au temple, et nous courons vers la ville aussi vite que nous portent nos jambes.

Je pensais que le Dieu du Mal était un être fictif fabriqué par l’Église.
J’étais persuadé que les perturbations du donjon n’étaient que les exagérations de fanatiques.
Mais j’avais tort !
Si ce n’était le Dieu du Mal, qu’est-ce que c’était !?

On nous a menti !
L’Église n’a pas créé un ennemi imaginaire pour contrôler les masses, elle a menti aux différents dirigeants en prétendant que l’ennemi n’existait pas.
Probablement parce que le Dieu du Mal est une vérité qui dérange pour eux.
Ne me dites pas que le pouvoir de la Déesse Sacrée ne peut rien face au Dieu du Mal!?
Non, ça ne peut pas…

Comme pour se moquer du cul-de-sac mental auquel mes pensées sont arrivées, un flash obscur illumine derrière moi.
Tout le monde s’arrête et tourne leurs têtes dans cette direction, mais le flash disparaît au loin.
Les soldats autour de moi sont soulagés, mais je tremble de peur.
Cette lumière était probablement… une énorme masse de mana que le Dieu du Mal a lancé pour rire.
Je suis heureux que nous ne soyons pas les cibles. Si nous avions été touchés, ou Riemel, ou même la capitale, les conséquences…

Tout en priant dans mon cœur que le Dieu du Mal ne nous vise pas, je recommence à courir vers la ville.

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