Auteur : Shinoera
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Bon, voici un « repostage » du chapitre 4, après avoir vu que j’avais une grosse boulette ‘ _’ En vérité, ça m’a un peu saoulé, enfin bref, j’espère que cette nouvelle version va vous plaire ! Bonne lecture ! 🙂
I – 4 – « À la pelle »
En attendant que la tempête se calme un peu, Grimm et Livia s’assirent eux aussi, et Livia finit par s’endormir.
Shem attrapa ses vêtements pour les enfiler. Malgré l’épaisse couverture qui le couvrait, le seul vêtement qu’il avait sur lui n’était pas du tout adapté à la température. Il se leva, en faisant attention au plafond, et enfila ses vêtements.
— Voilà ! Je suis mieux comme ça !
Grimm qui regardait vers la sortie de la grotte se retourna vers Shem.
— Maintenant que j’y fais attention, tes vêtements sont spéciaux. Tu viens d’un autre pays ?
— Eh bien… Je dirais que je viens plutôt d’un autre continent.
— Ahahah. Impossible, seul l’Amasis est découvert.
— Ah…
« Tentative de fuite : Échouée. »
— T’es complètement perché, hein ?
— Et toi t’as une grande bouche, hein ?
— Franchement, je vois pas de quoi tu parles.
Grimm prononça sa phrase avec un ton moqueur, tout en se penchant vers le sac que Teeli avait à côté d’elle, d’où il sortit deux brioches, et une gourde remplie d’eau.
— T’en veux ?
— Ouais. Merci de me le demander, je commence à crever la dalle. répondit Shem avec appétit.
Grimm lui lança la brioche que Shem rattrapa sans difficulté.
— Ta jambe… Elle était infectée par une sorte de poison. dit-il en montrant la jambe de Shem.
— Hein !!?
— Ahahah, t’affole pas. J’ai presque tout enlevé. Mais, une partie du poison a eu le temps de rentrer dans ton sang.
— Dangereux ?
— Bah… J’pense pas. Mais tu risques d’être un peu faible pendant encore quelques heures.
— Je vais déjà mieux qu’hier soir ! Donc il n’y a pas à s’en faire ! annonça t-il d’une manière positivement neutre.
— Hein ? Ah oui, ch’est vrai. Elles f’ont trouvée avant hier. Pas hier. dit Grimm la bouche pleine.
— Quoi ?
— En gros, t’as dormi plus de vingt-quatre heures.
— J’imagine que le froid m’a donné sommeil… D’ailleurs on se trouve où pour qu’il caille autant ?
Grimm fut ahuri.
— Tu sais même pas où t’es ? On se trouve tout près du Pôle Nord.
— Ah ouais. OK. Pas étonnant qu’on se les gèle.
La conversation se fit dans le plus grand des calmes, comme si la nature ne voulait pas les déranger.
— Vous êtes ici pour faire quoi ? questionna t-il Grimm sur un ton interrogateur. Vous êtes autant dans la merde que moi.
— On est dans la merde, ouais… Mais on doit faire du bûcheronnage.
— Du… bûcheronnage ? Pourquoi vous faites ça ?
— Hum… Grimm eut l’air de réfléchir avant de répondre. Ça je ne peux pas te le dire, il faudrait que tu deviennes chevalier ou que tu travailles pour le seigneur, là tu aurais toutes les réponses à tes questions.
Grimm dit cela, en déposant un clin d’œil à la fin de sa phrase, comme pour appuyer ces propos.
— Secret défense, c’est ça ? demanda Shem sans vraiment attendre de réponse.
— On va dire ça !
Après avoir tous les deux mangé leurs brioches, Grimm se leva, et tendit la main à Shem.
— Ça te dit de venir, je vais juste allumer les flambeaux, il va bientôt faire nuit.
— Ouais, pas de soucis.
— OK. Mets ça sur toi, et fais gaffe à ta jambe.
Il lui jeta une cape en cuir. Elle ne laissait apparaître que les pieds, avec bien sûr, des trous pour les bras. Puis ils se digèrent vers la sortie ; loin du feu, on pouvait, avant même de sortir, comprendre que le vent n’allait pas faire de cadeaux.
— Grimm.
— Oui ?
— Tu sors sans rien prendre sur ton dos ?
— Ah. Et bien, ma magie me permet de me protéger contre les températures trop froides ou trop chaudes, mais c’est une protection fragile, si l’on m’attaque ou que je suis perturbé, elle se brise. expliqua t-il à Shem.
— Tu repends ta magie tout autour de ton corps en gros ?
— C’est le principe, ouais.
À travers la neige, on pouvait apercevoir la lumière du soleil qui s’affaiblissait. Grimm prit deux torches se trouvant au sol, juste à l’entrée de la grotte, où un tissu était enroulé, il repartit vite les enflammer avec le feu déjà présent à l’autre bout de la caverne. Shem se demanda comment cela se faisait que la fumée du feu ne se voie presque pas, mais il n’y prêta pas plus attention.
— Tiens Shem, fais gaffe avec ça. On va enflammer les deux premiers flambeaux se trouvant au-dessus de l’entrée de la grotte. Tu pars à gauche, moi à droite.
— D’accord et je fais comment pour savoir où sont les autres flambeaux ? se dépêcha de demander Shem.
— Ah oui. Myriam a déposé entre chaque flambeau un fil de fer, imprégné de magie de feu. Normalement, le fer étant chaud, il a fait fondre la neige. Donc, tu n’as qu’à suivre la ligne de neige fondue.
— C’est plutôt ingénieux.
— Ahah ! C’est pas moi qu’il faut complimenter ! Aller, on y va.
La neige était presque toujours aussi épaisse qu’il y a deux jours, cette neige n’offrait qu’une vision opaque du monde qui les entourait.
Shem partit à gauche comme prévu. Le premier flambeau à faire de la lumière fut celui de Grimm, quelques secondes après être monté au-dessus de l’entrée de la grotte, Shem enflamma aussi le sien.
« Alors… une ligne de neige fondue au sol… Trouvé ! »
Shem suivit cette ligne, qui l’amena au deuxième flambeau, celui-ci avait été renversé par le vent, il se baissa pour le ramasser, et l’alluma. Pendant qu’il était baissé le vent glacial, eut le temps de se faufiler entre ses vêtements, il lâcha un petit cri.
— Très viril Shem.
Le froid qui régnait, donnait juste envie de s’abandonner au sommeil, mais Shem continua de suivre la ligne au sol, pour arriver au troisième flambeau, à partir du troisième on commençait à entrer dans la forêt. Shem pouvait apercevoir les arbres à travers la brume que créait la neige.
« J’aime pas cette saleté de forêt… »
Il suivit la ligne pendant peut-être une ou deux minutes, en essayant de suivre le tracé au sol. Le quatrième semblait être en plein milieu de la forêt. Très rassurant. Il continua de marcher, mais le quatrième flambeau resta introuvable.
— Où est la ligne ? J’ai perdu la ligne !
« Je suis dans le caca… »
Il chercha partout autour de lui. Il fit bien attention à rebrousser chemin tout doucement, pour voir s’il apercevait soit la ligne de neige fondue, soit le flambeau. Mais rien.
— GRIMM !!
Aucune réponse. Contrairement à avant, il n’entendit pas son écho. Il continua d’essayer de chercher la ligne et le flambeau, mais toujours rien. Puis en posant son pied gauche par terre, il finit par toucher de l’eau.
— C’est bon ! Enfin retrouver cette fichue ligne ! J’ai eu peur…
Il se remit à suivre la ligne qui s’enfonçait dans la forêt. Mais pas de flambeaux. La ligne s’arrêtait comme ça. Shem regarda à travers le peu de forêt qu’il pouvait apercevoir, mais rien non plus. De plus il commençait à faire nuit.
Il regarda au sol, à l’emplacement du flambeau, il semblait y avoir quelque chose.
— Ah bas voilà t’es juste tombé par ter—
Shem, lâcha ce qu’il avait dans les mains. Ce n’était pas du tout un flambeau, mais un lapin maculé de sang.
— Euh… je ne pense pas que ce soit normal… sa voix vacilla un peu sous la surprise et pendant une seconde ses yeux furent traversés par l’angoisse.
Il reprit très vite, la route du retour en ne lâchant pas une seconde la ligne dessinée au sol. Jusqu’à arriver au premier flambeau. Il descendit du haut de la grotte, pour directement et au plus vite, rentrer dedans.
Grimm le prit de court dès qu’il entra.
— Eh, mec tu foutais quoi, il fait presque nuit, t’aurais pu finir congelé. Ou peut-être pire…
— Bah disons que j’ai perdu la ligne au sol… avoua Shem.
— Mon cher Shem, vous manquez d’attention !
L’adolescente qui se trouvait tout à l’heure à la droite de Teeli, et qui maintenant était en train de préparer à manger près du feu, se retourna et prit la parole. Elle avait un léger soupçon dans le regard.
— Monsieur a sa main droite pleine de sang. dénonça l’adolescente.
— Euh… Oui.
— Vous vous êtes rouvert la jambe ? continua t-elle.
Shem sentait comme une suspicion dans sa voix.
— Non, en fait, c’est ce qui a causé mon retard.
La plus jeune des filles se retourna, alors qu’elle était toujours assise au même endroit où Shem s’était réveillé, mais cette fois-ci, la petite était éveillée, tout le monde hormis la jeune femme qui préparait à manger était tourné vers Shem.
— Vos regards sont gênants…
Grimm commença.
— On ne va pas te bouffer hein. Vas -y, explique-nous, on t’écoute. le rassura t-il d’une voix calme en regardant Shem droit dans les yeux.
— Et bien, j’ai suivi les lignes qui étaient au sol, histoire de ne pas me pommer. Mais j’ai fini dans la forêt, et je me suis totalement perdu, en cherchant le quatrième flambeau. Le fil qui amenait au quatrième flambeau n’amenait sur rien. Et à la place du flambeau, il y a,encore en ce moment un lapin mort.
La cuisinière reprit la parole.
— Je n’ai mis aucun flambeau dans la forêt.
— Hein ?! s’écria Shem ahuri.
— Tu en es sûre Myriam ?
— Oui, je suis sûre de n’avoir fait aucune installation en dehors du périmètre de la plaine où l’on est.
— Mais… je vous promets que c’est vrai, on aura qu’à aller voir demain. se justifia-t-il.
Ce fut au tour de Livia et Teeli de parler.
— Faut avouer que c’est suspect. Mais je te crois. Et puis tu as fait mon boulot à ma place, je n’ai rien à dire… dit Livia en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.
— Oui, puis comme t’as dit, on verra si tu nous as menti demain. Mais je ne vois pas ce que ça t’apporterait. continua Teeli.
— Merci de me croire. Il marqua une pause, puis reprit. Mais sinon à quoi servent toutes ces torches dispersées un peu partout autour de la grotte ?
— Ça permet de faire fuir les nuisibles, et les mauvais esprits. Comme ça, ils ont bien plus de mal à s’approcher. Myriam a tout mis en place pour nous.
« Des nuisibles ?… Et des esprits, c’est bien un monde fantasy ! »
— Pourquoi ? C’est juste un simple feu, non ?
— Non, ce n’est pas un simple feu. Comme tu peux le voir, le feu ne produit presque pas de fumée. C’est un feu sacré.
— Hmm, j’imagine que ce feu sacré ne s’éteindra pas tant que celui qui l’a créé ne s’endort pas, ou un truc du genre.
Grimm sembla surpris de la phrase de Shem.
— Enfin quelque chose que tu sais !
« Non, c’est un coup de chance ! »
— Non, vu la tête qu’il fait c’est un coup de chance. lâcha Teeli avec un sourire moqueur.
« Grillé ! »
— Tsss… Tu pourrais être plus gentille. Tu manques de sagesse pour ton âge Teeli.
— Hein !!? On dirait que j’suis une vieille à t’entendre parler ! Tu veux que j’te frappe ? C’est gratuit. elle dit cela avec un sourire à peine perceptible.
— Non. Sans façon.
Grimm était en train de se retenir de rire, à cause de la phrase de Teeli.
— Bien joué Shem ! Toutes mes félicitations !
— Ta gueule Grimm. déblatéra-t-elle sans aucun tact.
— Tant de grossièreté ! Il faut que t’arrêtes, on va finir par te prendre pour un homme.
— Et toi tu vas finir encastré dans les parois de la grotte… dit-elle d’une voix agacée.
Livia souriait en regardant la scène, Shem prit l’opportunité de lui parler pendant qu’elle aidait la petite et Myriam à faire à manger.
— C’est tout le temps comme ça ?
— Je dirais que oui. Ils s’entendent bien, mais Grimm aime bien la chercher.
« Ça, je l’ai remarqué.»
— Oh, il veut la draguer alors. pensa t-il à haute voix.
Elle lâcha un rire, qui malgré sa voix stricte était plutôt mignon.
— Non. Et même si c’était le cas, Teeli est déjà mariée. dit-elle sur un ton amusé en gigotant.
— C’est la plus vieille de votre groupe ?
— Oui, elle nous a en charge.
— C’est la capitaine ? Ou un truc qui y ressemble ?
— Non, elle aide Grimm dans son rôle de capitaine.
« Alors comme ça, il est capitaine. »
Il regarda Livia et lui accorda un sourire, elle le lui retourna.
— Merci pour ces informations.
Livia ne prit pas la peine de lui répondre. En observant, tout le monde, Shem, se rendit compte que c’était presque une famille. Ils étaient comme unis par quelque chose d’invisible, que Shem n’avait jamais connu. La petite prit la parole pour annoncer que le repas était prêt. Tout le monde vint près du feu. Il y avait juste un plat de viande, et des espèces de barres de céréale. À l’unisson tout le monde dit « Bon appétit ». Le repas se passa sans dialogue, à croire que tout le monde était fatigué.
— C’est quoi ces barres ?
— Oh ça ? C’est ma création ! Une barre avec des céréales et de nombreuses plantes ! C’est ultra-vitaminé ! s’écria Grimm avec enthousiasme.
— Revoilà que Monsieur se la pète… renchérit Myriam sur un ton moqueur.
— Roooh c’est bon je disais ça en déconnant.
— Lalalilalère, je ne vous entends plus. continua-t-elle en regardant la réaction de la petite.
— Arrête de m’imiter ! s’exclama la petite fille en faisant la tête.
Teeli s’allongea devant une des parois de la grotte, emmitouflée dans une grosse couverture en laine.
— Bon, je me couche, essayez de ne pas faire de bruit.
— Ouais pas de soucis. répondirent Myriam et Grimm toujours en train de se chercher du regard.
Tandis que Teeli s’était allongée dans un coin de la grotte avec une couverture par dessus elle, tout le monde se mit à parler moins fort.
— Pourquoi se coucher si tôt ? demanda Shem.
— Monsieur l’a dit soi-même tout à l’heure, celui qui garde la flamme sacrée allumée ne doit pas s’endormir.
— Oh c’est donc toi qui t’occupes de tout ?
— Oui mais Sylvia m’aide aussi à garder la flamme en état. répondit Myriam. Du coup on doit rester éveillée toutes les deux, pendant toute la nuit.
— Ça explique pourquoi la petite a dormi toute la journée.
— Je suis pas petite ! s’écria la concernée en faisant une moue et en mettant ses doigts dans les oreilles.
Myriam gloussa en mettant la main devant sa bouche, et reprit.
— Vous avez raison, Monsieur, c’est bien cela. Et du coup tout le monde se couche tôt, pour se réveiller tôt, comme ça, Sylvia et moi, nous pouvons nous reposer. continua d’expliquer Myriam avec un petit sourire.
— Sans elle, nous n’aurions aucune protection de nuit, et nous serions obligés de faire des rondes. reprit Grimm sans se demander s’il avait coupé la parole à Myriam.
— Je vois, c’est un énorme atout pour votre groupe. Et d’ailleurs Myriam ! C’était une très bonne idée le coup du fer chaud sous la neige.
En réponse à sa phrase, elle sourit humblement. Et lui répondit avec une voix douce.
— C’est bien rare que l’on me complimente. Je vous remercie pour cela.
Shem sentit une vague de chaleur lui monter au visage.
— Monsieur, va succomber à mes charmes si facilement ? La phrase fut prononcée avec un ton sarcastique.
— Non, je vais essayer de résister ! Il prononça sa phrase en fronçant les sourcils tout en souriant.
Myriam rit. Puis ce fut, une nouvelle fois un silence qui prit place.
La petite se mit en place, et Myriam la suivit dans le coin plus reculé de la grotte. Elles fermèrent les yeux. Sûrement en train de se concentrer sur les flammes sacrées.
Grimm commença à chuchoter.
— Tu es sûr que le flambeau n’était plus là ?
— Sûr.
— T’as vu un truc étrange ou qui a attiré ton attention ?
— Je ne pense pas que quelque chose m’ait vraiment marqué. La seule chose bizarre, c’est le lapin, et le fait que je sois arrivé dans la forêt. expliqua Shem.
— Oui, c’est étrange… ça ne peut pas être un simple hasard. Le lapin a dû être déposé.
— On verra ça demain, si l’on se tracasse trop, on ne va pas dormir.
Il y eut un autre silence, mais celui-ci fut bref.
— Dans ton sac bizarre, là-bas, j’ai interdit aux filles de l’ouvrir pour voir ce qu’il y avait dedans, parce que je trouvais ça malpoli, mais il est très lourd.
— Oh et bien ce qui pèse le plus lourd, c’est un gros livre. répondit Shem.
— Un livre ?
— Oui. Il y a plein d’animaux dedans. Une sorte de bestiaire.
Shem alla chercher son sac en essayant de faire le moins de bruit possible. Il l’ouvrit pour prendre le livre qui était dedans.
Il le donna à Grimm, qui l’ouvrit précautionneusement.
— Je ne comprends pas cette écriture, c’est quelle langue ?
— Euh et bien, du français.
Grimm le dévisagea.
— D’accord. Il n’y a pas que des animaux qui viennent d’ici. Celui-là par exemple, il n’existe pas.
— Hein ?
Grimm lui montra l’animal en question, qui était très bien dessiné. C’était une couleuvre. Shem resta un petit temps sur place avant que son cerveau ne revienne en état de marche. C’est une espèce de serpent plutôt commune. Qu’il ne la connaisse pas était plutôt bizarre.
— Oh je vois, peut-être que l’auteur s’est trompé de nom. dit-il en n’y croyant pas lui-même.
— En tout cas c’est un beau livre. « Liber Vitae » le nom c’est ça ?
— Ouais.
— Je m’en souviendrai. Bon je vais dormir, il se fait tard. À demain.
Shem sentit le sommeil l’envahir. Et il s’endormit assis contre la paroi de la grotte.
Le temps passa et Myriam prit la parole assez fort pour réveiller tout le monde.
— Grimm ! Il y a une fluctuation de la flamme !
— Hein ! Euh ! Attends ! Laisse-moi deux secondes ! Sa voix était complètement endormie.
Tout le monde était réveillé et aux aguets de quelque chose. Peut-être d’un bruit, ou d’une ombre à travers la neige. Grimm se leva après quelques secondes, et essaya d’observer le mieux possible ce qu’il se passait.
— Sur quel flambeau ? demanda t-il.
— Le troisième. Celui de gauche.
— D’accord, sinon Myriam, c’était un nuisible ou une bête ?
— Je vais répondre à sa place, elle cherche le monstre. répondit la petite à la place de Myriam.
— Le monstre ?
— Moui, le vent qu’il y a eu entre les flambeaux était chaud, il y a que les gros méchants monstres qui peuvent être détectés comme ça. expliqua t-elle à sa manière.
— Aussi talentueuse que sa sœur… commenta Grimm.
Le vent de la tempête s’était calmé durant le début de la nuit, on pouvait légèrement apercevoir la Lune à travers la neige. Elle tombait plus doucement que les autres jours. Cela faisait au moins plus de quatre jours que la tempête avait commencé. Le pic de son activité se situait sûrement pendant qu’il dormait.
« Un monstre… de toute façon on est six, et mes coéquipiers ont l’air forts. Par contre, si les “monstres” eux aussi sont à plusieurs, ça risque d’être une autre affaire. Est-ce qu’il craint le feu ? Ça m’étonnerait, sinon il ne serait pas passé à côté d’une des flammes sacrées… De plus il fait complètement nuit, donc ces “monstres” sont nyctalopes. On n’a pas beaucoup d’avantages… »
— Demain je reste ici pour veiller sur Myriam et « ‘Via » ? la questionna Livia.
— Ouais je pense que c’est la meilleure chose à faire. Shem, tu vas nous accompagner, Teeli et moi pour nous montrer où tu as vu le lapin, et voir si on peut récolter des informations sur ce fameux « monstre », Livia tu restes là avec la petite et Myriam. ordonna Grimm.
Tout le monde répondit « Oui, capitaine », sauf Shem qui se contenta d’un « OK ».
— Vous savez très bien que j’aime pas qu’on m’appelle « Capitaine »… Il dit cela en agitant ses index et ses majeurs, pour bien mettre le mot capitaine en guillemet.
Puis le temps passa, sans que rien d’autre ne se passe. Quand le soleil pointa ses premiers rayons, la neige tombait toujours un peu et avait recouvert plus de la moitié de l’entrée de la grotte.
— Allez. Il faut dégager l’entrée, prenez les pelles dans le grand sac à côté de Sylvia.
Shem s’exécuta, et se leva pour aller chercher les pelles. Son dos n’apprécia pas qu’il se lève d’un coup.
Les pelles rangées dans un sac d’une taille moyenne, n’étaient pas aussi grandes que ce qu’il pensait, peut-être un demi-mètre tout au plus.
— Toute cette neige… On ne pourrait pas la faire fondre ? râla Teeli.
— Myriam a besoin de se reposer. On va pas lui demander encore autre chose. répondit Grimm d’une manière détachée.
— Oui oui, je sais, on enlève tout à la pelle.
Teeli, Shem et Grimm dégagèrent toute l’entrée au bout d’une vingtaine de minutes.
De jour et avec une meilleure visibilité, on pouvoir voir, qu’il y avait déjà quelques installations où reposaient des troncs d’arbres, mais celles-ci étaient recouvertes sous vingt centimètres de neige. Probablement, le bûcheronnage dont Grimm avait parlé.
— Livia, on y va !
— Bien, je vais faire attention. répondit-elle.
Nos trois camarades sortirent de la grotte. Shem avait renfilé le manteau en cuir que lui avait donné Grimm auparavant.
— Alors ? Il faut suivre tout simplement les lignes au sol ?
— Oui, c’est tout simple…
— Bon alors tu nous as dit au quatrième flambeau.
En marchant jusqu’au deuxième tout alla bien. Mais arrivé au troisième. Comme le soir d’avant, celui-ci, c’était de nouveau renversé. Mais le sol était pigmenté par de petites taches rouges.
— Ça pue la merde ça… dit Grimm un peu stressé.
« Oui, ça pue…»
Teeli se contenta d’acquiescer.
— Il n’y avait pas ça hier, ou en tout cas, je ne l’ai pas vu.
Ils pénétrèrent tous trois dans la forêt.
— Oui. Myriam, ne serait jamais allée les déposer aussi loin, ça doit être pour ça qu’elle se fatigue plus vite que d’habitude. Réponds honnêtement Shem. C’est toi qui les as déplacés ? demanda suspicieusement Teeli.
— Hein !? Non, pourquoi aurais-je fait ça ?
— Bien, on a affaire à un ou à plusieurs monstres de type bestial. Regardez les empreintes plus loin. le coupa Grimm.
Les empreintes au sol étaient plus grosses que celles d’un ours avec à peu près la même forme que l’empreinte d’un chien. Teeli avait déjà pas mal avancé et s’était rendue là où devait se trouver le quatrième flambeau.
— Euh… Venez voir…
La voix de Teeli était lointaine, mais on pouvait sentir, une détresse, ou un stress. Quand Shem et Grimm arrivèrent sur les lieux, ils écarquillèrent tous deux les yeux, devant le champ d’animaux morts qui leur faisait face. Le sol était jonché de plein de corps de lapins dont certain membre avait été arraché et coupé très précisément, à d’autre la tête avait été arrachée violemment, et quelques renards, dont le ventre laissait apparaître les tripes, bougeaient encore un peu. Tous ces animaux étaient allongés, morts ou à l’agonie, dans la neige blanche, maintenant devenue rouge.
Tellement de corps, qu’on aurait pu les ramasser à la pelle.