Traducteur : JetonS
Adapt : Saulot
Check : Saulot
Merde, merde ! Quel enfoiré de Prince, on l’a envoyé dans ces terres sauvages parce que le roi avait pitié de lui ! Pensa Cornelius pleine de fureur. Il se souvint des deux gardes avec les mains sur leur épée marchant derrière lui, il ravala temporairement sa fureur dans son estomac.
Il arriva à la sortie du château et vit les deux gardes partir. Le Baron se sentit soulagé.
Il sortit un mouchoir mouillé et s’essuya le front. Il cracha sa salive d’un air renfrogné. Il s’imaginait cracher au visage du Prince. Mais sa colère ne s’atténua pas, il piétina plusieurs fois son crachat pour calmer son cœur.
Tu as réussi à repousser les bêtes démoniaques, et tu penses pouvoir faire face à la forteresse de Longsong ? Reste fier pendant que tu le peux, le temps t’est compté !
Si Cornelius n’avait pas reçu ses informations de source sûre, il ne serait jamais revenu à Border Town aussi tôt. En général, l’aristocratie retournait plus tard que les citoyens. Après tout, le minage et la chasse étaient de sales boulots, ils étaient si dégradants que les aristocrates n’y touchaient jamais.
Leur part de travail était de superviser la production. Et attendre qu’assez de minerai soit transféré. Durant leur temps libre, ils visitaient les chasseurs pour leur demander s’ils avaient récolté de la fourrure de bonne qualité.
Mais cette année, la situation était complètement différente, Cornelius avait entendu de la part du directeur financier le Messire Reynolds que le Duc Ryan se préparait à chasser le 4ème Prince hors de Border Town – ce n’était pas une trahison, non, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres de Timothé Wimbledon, le nouveau Roi, « Roland Wimbledon n’est plus le seigneur de Border Town, il sera réassigné à un nouveau territoire à son retour au château royal. »
Le Duc Ryan avait prononcé ces mots révolutionnaires devant le Messire Reynolds, qui s’était hissé à cette position de directeur financier à l’Hôtel de Ville en seulement cinq ans. S’ils n’étaient pas des proches distants et s’il ne lui avait pas envoyé des fourrures de haute qualité chaque année, Cornelius n’aurait jamais su ce qu’il se passait dans la haute administration de l’ouest.
« Recevoir un nouveau territoire à son retour au Roi » n’était que des promesses en l’air, même Cornelius le savait. Le premier Prince avait été envoyé à la guillotine sans aucune forme de grâce. Si le 4ème Prince revenait, quel serait son sort ?
Sans aucun doute, les frontières ouest étaient sous le contrôle du Duc Ryan, la seule question était s’il attendrait les ordres du Roi Timothé ou s’il agirait sans son consentement. Mais si le Duc Ryan se mettait à l’acte, il n’y aurait aucune différence entre Roland Wimbledon et un chien errant.
C’était aussi une des raisons pour laquelle Cornelius s’était dépêché à Border Town. La première raison était d’obtenir ces fourrures le plus tôt possible, et la seconde raison était de vendre son manoir. La première raison était une idée très adroite. Les précédentes années, les citoyens s’enfuyaient à la forteresse de Longsong pour se réfugier, leur inventaire était vide si tôt dans l’année. Mais cette année, ils étaient restés à Border Town, ils avaient probablement reçu de nouvelles fournitures, n’est-ce pas ? Non seulement il pourrait se faire une petite fortune, mais il pourrait aussi montrer sa piété familiale avec Reynolds.
Quant à la seconde raison, Cornelius avait demandé à Reynolds une place à l’Hôtel de ville, il ne s’occuperait que de la paperasse, mais c’était toujours mieux que de vivre dans cet endroit pourri. Il n’avait plus besoin de son manoir, il voulait le vendre le plus tôt possible. Qui savait quand le Duc Ryan commencerait son attaque, peut-être que ses mercenaires indisciplinés dévaliseraient et brûleraient son manoir.
Mais il ne s’était jamais imaginé que la maison ne serait pas brûlée par des mercenaires, mais qu’elle se ferait détruire par le 4ème Prince. Quand le Baron repensa à son entrevue, il serra les dents en colère. C’était une de mes meilleures résidences ! Bien que cent cinquante Royals d’Or était une exagération, le manoir valait au moins trente Royals d’Or.
Pour recevoir son argent, il s’était même replié et avait accepté tant bien que mal ses vingt Royals d’Or, mais Son Altesse lui avait refusé cet argent en inventant une raison des plus saugrenues ! Au lieu de lui donner ses pièces, il l’avait menacé de désertion. Il ne sait pas qu’au début des Mois des Démons, tous les nobles évacuent à la forteresse de Longsong ?
Attendez un instant … Cornelius ralentit ses pas, quelque chose ne va pas. Bien que le Prince avait toujours eu un mauvais caractère, il agissait sans réfléchir, il avait même harcelé sexuellement la femme du Baron Simon dès son arrivée à Border Town. C’était devenu une blague au sein de la noblesse. Mais aujourd’hui, l’impression qu’il avait eu du Prince ne correspondait pas à celle dans ses souvenirs. Le Prince ne s’était pas énervé, et n’avait pas agi sans réfléchir, c’était Cornelius qui avait montré son mauvais caractère et avait agi sans rythme ni raison. Durant la conversation entière, il avait parlé sur le même ton.
Pourquoi avait-il eu si peur, au point d’abandonner sa propre maison ? S’il lui avait répondu que la maison lui appartenait, est-ce que le Prince l’aurait vraiment tué ?
Mmh … Cornelius sentit un frisson lui parcourir le corps, la sueur sur son front se rétracta. En rétrospection, quand il était devant le Prince, il avait l’illusion de parler au Duc Ryan.
Le Baron secoua la tête durement, essayant de ranger ces souvenirs déplaisants au fond de son esprit. De toute façon, le 4ème Prince ne gardera sa fierté que quelques jours de plus. Bientôt, le Duc Ryan reprendra ses droits sur Border Town, et Son Altesse Roland Wimbledon sera escorté à Graycastle, rira bien qui rira le dernier. Peut-être que j’ai perdu ces vingt Royals d’Or, mais le Duc Ryan me vengera lui-même.
A ces pensées, il se relaxa de nouveau. Il avait reçu quelques fourrures de haute qualité, et il n’avait plus besoin de vendre son manoir, il pouvait remettre les voiles à la forteresse de Longsong. Délivrer le message aux ‘membres de l’aristocratie qui ont eu le même malentendu’ est un grand acte. Quand je serai de retour à la forteresse de Longsong, je l’imiterai aussi bien que possible, pour que tous voient comment il bluffe.
Il finit par quitter toute la zone appartenant au château. Il suivit la route jusqu’au port et croisa le chemin d’une femme capuchonnée.
Au départ, il ne lui faisait pas attention, après tout, les gens de la ville allaient et venaient tout le temps, mais la femme portait évidemment ces habits pour se cacher. Peut-être qu’elle est une jeune fille ou une femme de la haute noblesse, en route pour voir le Prince. Mais quand un coup de vent souleva le coin de sa capuche, le corps de Cornelius s’affola, il fut pris au dépourvu.
Mon Dieu, ça c’est une femme, aux cheveux verts hors du commun, rien qu’un coup d’œil à son visage a suffi à me stupéfier. Même si le Roi de Graycastle appelait une princesse ou des aristocrates, il ne verrait pas une femme telle qu’elle, comment une telle beauté peut apparaitre dans Border Town ?
Il se retourna, voulant la rattraper, pour voir sa réaction, mais il découvrit la direction vers laquelle elle marchait, le château.
Encore une femme pour le Prince ? Le Baron hésita un petit moment, mais décida d’abandonner ses idées. Il ne voulait rien avoir à faire avec le 4ème Prince, un personnage aussi méprisant devrait être laissé aux soins du Duc Ryan, je dois encore retourner à la forteresse de Longsong.
Sur le chemin du retour, alors qu’il admirait le coucher du soleil, Cornelius vit un spectacle pour le moins surprenant.
A peu près à cinq kilomètres de Border Town se trouvait un champ de neige, et un grand groupe de personnes entra dans son champ de vision – ils portaient tous la même armure en cuir et portaient de longues lances sur leur dos. Ils formaient une longue ligne et marchaient à travers la neige. Une petite forêt les séparait, il ne voyait pas toute la scène mais il était sûr qu’il y avait au moins cent personnes.
Ce sont les … fermiers que le 4ème Prince a utilisés pour se confronter aux bêtes démoniaques ?
En ce début de mois, la neige recouvrait encore les routes, il était très difficile de marcher à travers la neige. Cornelius ne pouvait même pas s’imaginer courir comme eux. Mais ces personnes suivaient la route, et la neige recouvrait leurs pieds, ce n’était pas rien …
Il voulait rire à cette scène ridicule, mais il en fut incapable. Un sentiment proche du doute émergea de son cœur, les Chevaliers sous les commandes du Duc Ryan, seraient-ils capables de faire comme eux ?
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Merci pour ce chapitre.
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