Dragon Maken War 35 : Ceux qui enseignent (5-6-7)

Trad & Adapt : Ilanor
Check : Miss X


Yo ! Chapitre 35, te voilà ! Il n’a pas du tout de retard, je vous le promets. Non, le 36 ne vient pas de sortir, c’est pas vrai enfin ! Kof kof… Bonne lecture, et à bientôt (probablement) pour le 36 !


« Oui. En plus, il était borgne aussi. »

Le second professeur d’Azell n’avait ni oeil droit, ni bras gauche. Un épéiste borgne et manchot.
Son nom était Balf, mais il ne le dit pas à Arrieta. A cette époque, c’était l’un des mercenaires les plus fameux de l’est du continent.
La logique dirait qu’une personne avec des incapacités physiques ne pourrait combattre. N’importe quel autre mercenaire aurait été forcé à se retirer.
Cependant, personne ne pouvait ignorer Balf.

« C’était un Sextuple Maître.
– Un Sextuple Maître ? Un simple mercenaire fut capable de s’élever à de telles hauteurs ? »

Sextuple Maître était un niveau que seuls quelques élus avaient atteint dans l’ensemble du Royaume de Rulain. Pourtant, la personne avec de telles compétences était un simple mercenaire ?

« Avant de perdre son oeil et son bras, ce n’était même pas un Maître. Confiné à son lit, il avait éduqué son esprit avec acharnement. Il était indompté par ses incapacités, et il fut capable d’atteindre de telles hauteurs par d’intenses efforts. » dit Azell.

Balf s’intéressa à Azell alors qu’ils étaient tombés dans un piège dévastateur.
Les monstres contrôlés par la race des Dragons-Démons utilisèrent la nuit comme couverture pour tendre une embuscade aux humains. C’était en principe des créatures nocturnes, donc leur vision de nuit était largement meilleure que celle des humains.
Bien sûr, les humains le savaient, donc ils étaient très vigilants pendant la nuit, cependant cette fois-ci, la compagnie affiliée à Azell et Balf était tombée dans un piège tendu par la race des Dragons-Démons. Leur chaîne de commandement avait été détruite, et ils étaient en déroute.
Quand les soldats en fuite sentirent finalement qu’ils y avaient échappé de justesse, les ennemis les avaient traqués, et l’attaque de nuit avait commencé.
La confusion et la peur commencèrent à se répandre comme un feu de forêt. Les soldats n’étaient même pas capable de résister et tombaient un à un.

Peu parmi eux ripostèrent, mais ils ne pouvaient retourner le cours de la bataille.
Azell ne se battait pas pour ça. Il voulait juste trouver un moyen de survivre. Dans la confusion, Azell vainquait les ennemis un à la fois, et avant qu’il ne s’en rende compte, il était dos à dos avec Balf.
Balf entrevit Azell, et réalisa que ce dernier n’était pas un pratiquant de l’Ordre Spirituel. Cependant, il était surpris du fait qu’Azell soit capable d’utiliser ses sens aiguisés pour rester en vie, en évaluant avec précision la situation.

‘Hey, gamin. Tu veux être mon disciple ?’ lui suggéra Balf, après qu’ils eurent réussi à échapper à l’encerclement de l’ennemi.

Du point d’Azell, il n’y avait pas de raison de refuser sa proposition. En y repensant, il avait pu gagner cette opportunité grâce à son premier professeur, Rogan.
Azell avait devinait que Rogan était un noble en exil. Il s’en doutait car l’art de l’épée qu’il enseignait était structuré. De plus, Azell ne le savait pas à ce moment, mais il lui avait enseigné la fondation nécessaire à l’apprentissage de l’Ordre Spirituel. C’était pour cette raison que ses sens étaient supérieurs à ceux des autres.

« Mon deuxième professeur se concentra sur le développement à l’extrême de mes sens. »

En temps que pratiquant de l’Ordre Spirituel, c’était naturel d’entraîner l’esprit et les sens. En revanche, Balf s’était obsessivement concentré sur l’enseignement de cet aspect.

« Un exemple typique en était l’esquive d’attaques dans le noir. Vers la fin, il pouvait pendre au plafond des couteaux se balançant, puis nous combattions l’un contre l’autre dans une pièce complètement obscure.
– C’était une technique d’entraînement brutale, mais je suppose que vous l’avez facilement surmontée.
– En vrai, c’est le cas. Jusqu’à ce point ce n’était pas si difficile. » reconnut honnêtement Azell.

En y repensant, il était un élève très talentueux. Chaque obstacle qui lui était jeté par son professeur, il le résolvait.
Cependant, Balf n’était pas satisfait avec ça. Il couvrit les yeux d’Azell, et il lui interdit de sonder les ténèbres grâce à des techniques de l’Ordre Spirituel. Plus tard, il lui boucha même les oreilles pour sceller son ouïe.

« J’ai même appris à réagir aux menaces avec des parties de mon corps entravées. »

De temps en temps, il devait combattre avec l’un de ses bras ligoté.
Une autre fois, il avait dû bloquer un déluge de coups assis avec ses jambes liées ensembles.
Il avait aussi dû s’entraîner avec ses deux bras menottés dans le dos, puis on lui avait appris à se battre pendu à l’envers, par les pieds.

« Le but de l’entraînement était de ne jamais perdre ses repères dans n’importe quelle situation. »

L’entraînement de Balf était si dur qu’Azell avait failli mourir de nombreuses fois. Même un puissant pratiquant de l’Ordre Spirituel comme Balf ne pouvait contrôler complètement les dangereux scénarios d’entraînement.

« C’est… N’est-ce pas de l’abus et non de l’entraînement ?
– Je ne vais pas le nier. Parfois, j’ai pensé qu’il était vraiment fou. Je pensais que mon professeur était devenu fou, et essayait de me tuer.
– Que lui est-il arrivé ?
– Il est mort. Il était malade. »

C’était la raison pour laquelle Balf l’avait pris comme disciple. Il voulait transmettre les capacités qu’il avait gagnées en surmontant son infirmité.
En revanche, une fois qu’il prit Azell comme disciple, son potentiel était si grand que Balf devint avide. Il n’était pas satisfait simplement en transmettant ses techniques. Il voulait qu’Azell atteigne un niveau qu’il n’avait jamais pu atteindre.
Sa mort imminente l’avait rendu fou. Il perdit tout son esprit de raison, et il mena à bout Azell plusieurs fois, comme celui-ci devait surmonter d’innombrables situations de mort imminente. La majorité de l’énorme richesse accumulée par Balf au cours de ses jours de mercenaire fut utilisée pour traiter Azell.

« J’ai appris avec lui pendant 2 ans. »

Quand Balf mourut, Azell était déjà un Quadruple Maître à l’âge de 17 ans. De plus, ses sens avaient dépassé ceux de Balf, et ils avaient approché un niveau dont il ne pouvait que rêver.

‘Sa tombe est peut-être toujours là.’

Après la fin de la guerre des Dragons-Démons, Azell avait déplacé la tombe de Balf sur le territoire du Marquisat de Karzark. Est-ce qu’un quelconque vestige de la tombe avait survécu jusqu’à aujourd’hui ?
Après avoir réfléchi jusque là, Azell posa une question à Arrieta.

« Comment était-ce pour Votre Altesse ?
– Mmmm ? Vous n’allez pas me parler de votre troisième professeur ? Vous me demandez mon histoire ?
– Mon histoire dure depuis suffisamment longtemps. Quand j’en aurais la chance, je vous promets que je vous raconterai la suite. Je veux entendre l’enseignement que vous avez reçu du Duc Dragon-Démon.
– Vous essayez de déterrer le passé d’une demoiselle ? Quelle rudesse ! Ce n’est pas une action digne d’un chevalier ! » plaisanta Arrieta, puis elle commença à parler d’elle même.

Partie 6

« Et bien… Cette personne… Si j’empruntais un descriptif donné par les autres, c’était un fou.
– … Quoi ? »

Un fou. Il était fondamentalement une personne folle.
La figure légendaire du royaume, et la personne qui avait enseigné à la Princesse Métisse son art de l’épée, était appelé d’un tel nom ? Azell fut choqué, et Arrieta ne pouvait que rire de cette vision.

« Initialement, on offrit la position à mon professeur. Quand il vint devant le trône royal, ce fut pour demander une permission.
– Quelle permission a-t-il demandée ?
– Il ne voulait aucune interférence extérieure pendant mon enseignement. De plus, il ne me traiterait pas comme une personne de sang royal. Si ses conditions n’étaient pas acceptées, il refuserait la position de professeur. »

Enseigner à un membre de la famille royale était prestigieux en soi, cependant, il fallait être prudent en traitant avec la royauté. C’était la raison pour laquelle le Duc Dragon-Démon refusait d’être le maître d’arme de la famille royale. Il déclara qu’il ne pouvait enseigner en devant se rendre agréable à son élève.
L’attitude du Duc Dragon-Démon était bien connue, mais ils l’avaient quand même invité pour enseigner aux frères et soeurs Arrieta et Seigar…

« Ah, Seigar est mon frère.
– J’ai entendu parler de lui. »

Le Prince Métisse, Seigar Weil Rulain, était de deux ans plus jeune qu’Arrieta. Il avait eu sa cérémonie de passage à l’âge adulte cette année, et il était entré sur le champ de bataille…

« Quoi qu’il en soit, nous avons persévéré pour inviter le Duc de Tarantos en tant que professeur, car c’est un parent de notre mère. »

Arrieta et Seigar étaient des descendants indirects par leur mère du Duc de Tarantos.
Puisqu’ils avaient cette connexion, ils l’avaient instamment demandé comme professeur.

« Ces enfants doivent aller dans le monde pour combattre. Nous avons besoin d’un professeur qui les entraînera pour qu’ils soient plus forts que quiconque. » était l’argument donné par la Reine Métisse.

A chaque génération, il ne pouvait y avoir qu’une seule Princesse Métisse et un seul Prince Métisse. Parfois il n’y avait qu’un seul d’entre eux.
Après leur cérémonie de passage à l’âge adulte, ils étaient envoyés à la bataille, et leur destin était difficile. Après que la couronne soit donnée à l’héritier présomptif, la nouvelle Reine Métisse épousait le souverain. Elle aurait à se battre pour l’honneur du trône jusqu’à ce qu’elle donne naissance à son enfant.
Bien sûr, le trône était très prudent quant aux batailles auxquelles ils prendraient part. En revanche, les vraies batailles étaient imprévisibles, et des événements inattendus pouvaient se produire. De plus, il y en avait beaucoup qui comptaient sur leur force écrasante, et qui étaient morts au champ d’honneur.
Cette vérité faisait que la Reine Métisse voulait que ses enfants aient assez de puissance pour affronter leur destin en marche.

« Le trône accepta ses conditions, donc j’ai commencé à recevoir son instruction quand j’avais 8 ans.
– Vous entraîniez-vous avec votre frère ?
– Non. Dès le début, il n’était pas sûr de pouvoir instruire deux personnes. Il dit à Seigar de venir quand il aurait mon âge, donc je pus recevoir son enseignement seule pendant deux ans. »

Arrieta fut emportée en dehors de l’influence du trône, puis elle reçut sur le champ de bataille l’instruction du Duc Dragon-Démon pendant deux ans.

« Cette personne avait un aussi mauvais caractère que votre professeur, Sire Azell. Par exemple, après m’avoir instruite pendant environ 6 mois, il me lâcha dans une profonde forêt avec juste une épée. Il me demanda de survivre et de vivre seule pendant un mois.
– Environ 6 mois… N’aviez-vous pas encore seulement 8 ans ?
– Oui.
– Comment put-il faire un telle chose à une fille de 8 ans…
– De plus, on était en hiver à ce moment. J’ai vraiment pensé que j’allais mourir. »

Arrieta rit amèrement.
C’était une fille de huit ans, mais aussi une Dragonne-Démone. Avec l’enseignement du Duc Dragon-Démon, ses capacités physiques avaient déjà surpassé celles d’un homme adulte. Elle avait aussi appris les bases de l’Énergie Draconique.
Pourtant, elle devait survivre dans l’hiver des terres sauvages avec seulement une épée, c’était donc une épreuve brutale. (ndt : Si peu…) Si elle avait sans y penser fait un feu, cela aurait attiré les monstres. Elle avait aussi dû plusieurs fois s’aventurer dans des zones dangereuses en chassant sa pitance. Elle avait fréquemment frôlé la mort…
En y repensant maintenant, elle se sentit plus en danger à ce moment que lorsqu’elle entra dans sa première bataille. Cette fois-là, elle était sous toutes les coutures faible et inexpérimentée.

« Il y eut d’autres expériences inoubliables. Il me lâcha au coeur d’une ville inconnue infestée de criminels, puis il m’ordonna de revenir à la propriété sans être vue… »
Elle avait reçu de nombreux entraînements sans rapport avec les arts martiaux et l’énergie Draconique. A cette époque elle se demandait ce qu’elle faisait, mais elle comprenait maintenant le but de cet entraînement.
Azell était impressionné.

‘Voilà. Maintenant, je comprends pourquoi sa personnalité est ce qu’elle est.’

Du point de vue d’Azell, Arrieta était vraiment étrange. Même en étant de la famille royale, on développait un sens du réel en entrant fréquemment en contact avec la vie des subordonnés. Malgré cela, Arrieta était trop informelle pour son statut de Princesse.

‘C’est à cause de son professeur.’

Arrieta eut un professeur à l’esprit excessivement libre et dérangé, donc elle voyait le monde d’une manière différente comparée aux autres membres de sang royal. Elle traitait comme des hommes même les gens du commun. Elle avait aussi développé un instinct pour évaluer les compétences des autres sans aucun préjugé.

« Je veux le rencontrer au moins une fois. dit Azell.
– Vous le voulez ?
– Oui ?
– Si vous revenez au palais royal, je pourrais sans doute organiser une rencontre. Je suis sûr qu’il serait amusé de voir quelqu’un comme vous…
– Et bien, cela me va.
– Aussi… »

Arrieta parla après une courte hésitation.

« Si vous en avez le temps, pourriez-vous m’affronter ?
– M’affronter… Que voulez-vous dire ?
– Je veux dire combattre.
– Mmm. Ce ne serait pas un problème pour moi, mais Mademoiselle Enora va s’énerver.
– C’est pour ça que je me suis retenue jusqu’à maintenant, mais mon corps est sans repos quand je vous vois affronter Sire Giles quotidiennement.»

Même si c’était une jeune fille de 17 ans, Arrieta était une artiste martiale, qui s’était entraînée rigoureusement depuis son enfance. Pendant ce voyage, elle n’avait pas été en position d’utiliser son épée, donc elle agissait silencieusement comme une figure d’autorité. Par conséquent, elle était un peu agitée.

« Mademoiselle Enora ne nous laissera pas faire. dit Azell.
– Je lui ordonnerai juste de nous regarder avec obéissance.
– C’est de l’abus de pouvoir.
– L’autorité n’est-elle pas sensée être utilisée dans ce genre de situation ?
– En plus, elle ne peut rien faire à sa supérieure, donc elle tournera ses griefs contre moi…
– Dans ce cas laissez juste Enora vous battre. J’ai entendu dire que les subordonnés sont supposés être les protecteurs de leurs supérieurs.
– … Whow… C’est trop… »

Quand Azell commença à trembler, Arrieta rit.
C’est ainsi que la nuit se déroula.

 

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