Traducteur : JetonS
Adapt : Saulot
Check : Saulot & Naos
« Comment ? Pourquoi ne sommes-nous pas en mesure de l’acheter ? » Demanda Roland en passant en revue les rapports sur sa demande d’achat d’un bateau à deux mâts posée sur la table.
Barov toussa et expliqua, « Votre Altesse, ce n’est pas possible. Un brick coûte entre 80 et 120 Royals d’Or, et je ne prends en compte que les coûts de fabrication. Nous devons aussi prendre en compte le salaire de l’équipage. Nous devrons payer aux alentours de 200 Royals d’Or. »
« N’ai-je pas déjà dit que nous n’avons pas besoin de marins ou de timoniers ? Nous n’avons pas non plus besoin de capitaine, achetez juste le bateau ! » Exclama Roland qui frappa la table pour souligner ce point. Avec l’aide de Wendy, l’équipage pouvait être considérablement réduit. Naviguer sur une eau douce était facile, (ED Note : c’est une remarque assez fausse, un fleuve ou une rivière sauvage non aménagé, est un vrai piège ambulant pour les gens peu expérimentés, avec les rapides, les sables, et d’autres joyeusetés) il n’avait besoin que de se diriger vers une seule direction. Pour opérer le navire, il n’avait pas besoin d’autant de marins ou de timoniers. De plus, le vent était de notre côté, que craignait-on ?
« Votre Altesse, il n’y aucune offre de ce genre, en tout cas pas à Willow Town, » expliqua soigneusement Barov, « Vous ne connaissez pas forcément cette industrie. En général, le propriétaire du navire est aussi le capitaine. Le propriétaire est bien souvent un marchand ou un membre de la noblesse. Dans le premier cas, ils voyagent entre les plus grandes villes maritimes, pour acheter ou vendre sa marchandise. Dans le deuxième cas, ils recrutent un capitaine qui les représente. Les employés ne sont pas payés chaque mois, mais après deux ou trois ans. »
« La plupart du temps, le navire et l’équipage sont liés ensemble. Vous avez l’intention d’acheter un navire sans son capitaine, mais l’équipage présent à bord devra tout de même être payé. Il perdra au bout du compte. Même pour un membre de l’aristocratie, 80 Royals d’Or ne sont pas une somme négligeable. Suite au commerce avec Willow Town, la ville possède une balance économique positive de 315 Royals d’Or. Si nous en dépensons la moitié pour acheter un navire, nous ne pourrons pas payer la milice, » expliqua l’Assistant Ministre sans pause. Sa gorge était asséchée, il prit une grosse gorgée de bière.
Roland demanda, après mûre réflexion, « Vous avez dit la plupart du temps … »
« Oui, » Barov hocha de la tête, « Deux cas peuvent expliquer une vente de navire sans équipage. Le premier étant que le marchand a un besoin urgent d’argent, le forçant à vendre ses biens personnels. Il commence par dissoudre l’équipage puis essaie de vendre le navire aussi vite que possible. Dans le second cas, le propriétaire cherche à remplacer le vieux navire par un nouveau. Dans les deux cas, l’affaire serait en or, mais je me dois de dire qu’une telle occurrence est très rare. »
« Attendez, » Roland fronça des sourcils, « Vous avez parlé d’acheter un navire à des particuliers … Dans ce cas, d’où proviennent ces navires ? »
« Du Port de Clearwater, le District de Brisemer, au Point de Longuevue. Seules les cités dotées d’une surface maritime et d’un hangar peuvent produire de nouveaux navires. »
En écoutant cette explication, Roland se tut un instant et remit de l’ordre dans ses idées. Voici donc la signification de la phrase ‘A Willow Town, il n’y a aucune offre de ce genre.’ Mais je ne peux pas me permettre d’aller chercher le bateau dans des ports maritimes, ils sont trop loin, et si je n’embauche pas d’équipage, comment suis-je sensé ramener le bateau à Border Town ?
« Dans ce cas, je trouverai un autre moyen. »
L’Assistant Ministre profita de la concentration du Prince pour s’éclipser de la chambre.
Dans les projets de Roland, les bateaux jouaient un rôle irremplaçable. S’il ne trouvait pas un moyen rapide et conventionnel de transporter son artillerie, le canon serait inutilisable en combat. Généralement, les troupes du Duc étaient composées de troupes de la forteresse, de mercenaires, de fermiers et de chevaliers. Leur vitesse de déplacement s’en retrouvait forcément ralentie par conséquent.
Le seul bémol était que l’artillerie était encore plus lente. Comme l’avait si bien dit Carter, s’ils tombaient dans un creux, ils auraient dû mal à sortir l’artillerie – à cette époque, il n’existait pas de route bitumée, il n’existait même pas de route pavée. Les habitants de ce monde marchaient, créant les routes à l’usure. Ils avaient de la chance s’il faisait beau, sinon le sol était tout boueux.
Il en revenait donc au même, il devrait tout faire de lui-même ?
Roland déplia une feuille de papier, notant toutes les spécifications requises.
Premièrement le navire devait être capable de porter un à deux canons en plus des trente personnes pour l’opérer. Le navire ne devait pas être mécanique, mais posséder uniquement des voiles.
Deuxièmement, le navire devait être conçu pour naviguer en eau douce, la coque devait être creuse et stable.
Troisièmement, le navire devait être facile à manœuvrer pour que les membres de la milice puissent tenir les commandes après un court entrainement.
Avec toutes ces conditions, la seule réponse possible était une barge à fond plat.
Ce bateau possédait un centre de gravité très bas et était souvent utilisé pour des routes de rivière. Par le passé, il en avait vus beaucoup chargés de sable ou de gravier, et leur barre de flottage était presque au niveau de la surface. Avec un remorqueur, faire naviguer une barge était simple.
La détermination du navire étant terminée, la prochaine étape clé était de déterminer les matériaux pour le navire.
Roland écrivit trois différentes options : le bois, le fer ou le béton.
Les navires en bois étaient les premières branches de la technologie nautique. D’un radeau à un cuirassé. De la navigation sur la rivière ou sur la mer, les navires en bois pouvaient naviguer partout. Malheureusement, Roland ignorait le processus de construction d’un navire à fond plat à partir d’une bûche, et d’ailleurs il ne connaissait aucun ouvrier qualifié. S’il se reposait uniquement sur ses ouvriers actuels et sa connaissance, la barge serait prête à s’écrouler à tout moment.
Les navires en fer étaient similaires aux maisons, avec deux poutres entrecroisées constituant la quille. La quille formée était ensuite recouverte d’un maillage de fer. Anna pouvait contrôler le maillage, la raideur globale était garantie. Cependant, cette approche épuiserait complètement les maigres réserves de fer. Il n’y aurait recours qu’en dernière mesure, construire des machines et des canons était un choix bien plus judicieux.
Et finalement, construire un navire en béton était la dernière option – puisque la construction des Murs de Ville était finie, il y avait maintenant un surplus de matériaux bruts. Tant qu’il donnait le temps à Anna de calciner, il aurait assez de béton pour un ou deux navires. Le processus de construction était aussi bien plus simple que pour celui des navires en fer. S’il réussissait à construire un modèle en bois renforcé par des barres de fer, il remplirait les trous par du béton. Comparé aux navires en fer, il n’y avait pas de risque de rouille, et par conséquent, pas besoin de maintenance. Un navire en béton était peu coûteux, solide et durable. Il avait beau ne pas connaitre grand-chose sur les gros navires maritimes, naviguer sur une eau douce n’avait pas besoin d’une haute technologie. Le construire n’était pas un problème.
Il s’imagina tous les détails dans son esprit, Roland prit la plume et commença à dessiner rapidement des croquis de la barge.
…
Une zone avec un entrepôt près de la Rivière Chishui était entourée de murs.
Pour faciliter la cérémonie de lancement, Roland avait situé la zone de construction du navire aussi près de la rivière que possible.
L’entrepôt offrait refuge au vent et à la neige, contenait deux bassins destinés à la combustion du charbon pour éviter à la température de descendre trop bas et de gêner l’effet de durcissement.
Les charpentiers avaient déjà percé le modèle en bois de la coque – la proue était circulaire, de sorte à réduire la résistance de l’eau. L’arrière quant à elle avait une forme carrée, destinée à agrandir au plus possible la zone de chargement. Le navire était trois fois plus long qu’il ne l’était de large. La zone la plus large faisait huit mètres. Comparé aux navires normaux, qui étaient huit fois plus long que large, le navire était bien gros. Au centre se trouvait deux mâts. Les mâts étaient insérés dans le pont et étaient connectés aux poutres du navire. Sur le pont, ils avaient placé un gouvernail. Le coque avait été renforcée par des barres de fer partout.
Ils ne possédaient pas de câble d’acier, mais c’était sans importance puisque Anna avait soudé toutes les barres de fer entre elles, formant une structure en fer connectée sur toute la passerelle.
Quand le modèle et les renforcements furent prêts, Roland ordonna aux ouvriers de commencer à remplir.
Le béton fut coulé dans le bassin du modèle. Le milieu était plat mais les murs autour étaient hauts de cinq mètres, formant les murs de la cabine. De loin, on aurait dit une baignoire excentrique.
Personne, Anna inclue, n’aurait pensé que l’étrange matériau utilisé pour construire les murs pouvait aussi être utilisé pour construire des navires.
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